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Elyse Lesage : les chevaux en héritage

  • Carlina Loisne tient une place particulière dans son cœur : elle a vu naître sa mère Ultima
    Carlina Loisne tient une place particulière dans son cœur : elle a vu naître sa mère Ultima
Elyse Lesage : cavalière, éleveuse, coach sportive… Installée aux Écuries de la Loisne, elle porte plusieurs casquettes. Une vie « habitée » par les chevaux depuis toujours, reçue en héritage de Bernard et Monique Lesage, ses parents, et qu’elle enrichit petit à petit.

Elyse Lesage a grandi depuis toujours dans le monde équestre. Cavalière depuis son plus jeune âge elle n’a jamais arrêté de pratiquer sa passion. Elle a connu en parallèle un parcours scolaire exemplaire : après son baccalauréat, elle décroche un master en droit des affaires. « J’ai obtenu mon diplôme, puis j’ai arrêté : en cours je ne pensais qu’aux chevaux. » explique-t-elle.
La cavalière est ensuite partie travailler 6 mois aux Etats-Unis dans une écurie afin de perfectionner son anglais. Au sein des Écuries Riley qui déménagent l’hiver, elle vit trois mois en Caroline du Nord, puis trois mois en Floride. De retour en Europe elle ne s’arrêtera plus de monter à cheval.
En 2015, Elyse passe son DPJEPS, ce qui lui permet d’enseigner. Depuis, sa décision est prise, elle se consacre à 100 % aux écuries. Ce qui rassurait son père Bernard, dont la plus grande peur était qu’elle ne suive pas le même chemin que ses parents. Qu’allaient devenir les écuries lorsqu’ils s’en iraient ? Aujourd’hui à 33 ans, c’est une cavalière accomplie qui poursuit de front plusieurs activités : coach, cavalière professionnelle et valorisatrice de jeunes chevaux, éleveuse, organisatrice de concours.

La cavalière aux plusieurs casquettes

Avec son compagnon Anthony (Delage, ndlr), Elyse valorise les chevaux de ses propriétaires.
L’avantage ? Pouvoir le faire à deux : « On se complète plutôt bien avec Anthony, lorsqu’un cheval ne lui correspond pas vraiment à lui, et inversement. » explique-t-elle. Elle s’occupe aussi de l’élevage : trois poulains à leur actif depuis janvier 2022. 20% de son métier est également consacré au coaching, « C’est réellement quelque chose qui me plaît, enseigner, je pense au fil des années développer cet aspect-là » confie-t-elle. Pour sa mère, Monique, c’est une évidence : « Dans la plupart des centres équestres, les enseignants sont des moniteurs. » analyse-t-elle. « Ici, avec Elyse, c’est une cavalière qui leur apprend ce qu’elle vit quotidiennement. C’est un enseignement différent. »
À côté de cette vie déjà rythmée, Elyse organise des concours tout au long de l’année avec le soutien de sa maman.

L’héritage des concours

Cela fait environ 30 ans que les Écuries de La Loisne organisent des concours à Verquigneul. Si, à la création, c’était Bernard et Monique Lesage qui les organisaient, Elyse leur fille a repris le flambeau, dans la continuité cette année. Même si sa maman met toujours la main à la pâte. « J’aime bien organiser, ça change de temps en temps. » explique-t-elle. « Mais il faut toujours se remettre en question car les gens sont de plus en plus exigeants. »
Au total, sur l’année, les écuries organisent 6 compétitions : 2   classiques jeunes chevaux, 1 cycle classique poney, un concours de cycles libres chevaux, et 2 amateurs pros.
Comme ce fut le cas du 24 au 30 mars dernier : « une semaine de compétition intense lors du Verqui’Jump. Ce ne fut pas de tout repos : C’était compliqué car on était en sous-effectifs, des gens étaient malades. Heureusement pour nous, il a fait beau temps toute la semaine ce qui n’a pas compliqué la situation. » confie Elyse.

Une cavalière de compétition

Elyse a commencé les compétitions l’année 2000, à l’âge de 11 ans seulement. Daenerys (Diarado’s Boy x Catogran) et Delta du Thot (Urlevent du Bary x Fidelio du Thot) sont ses deux chevaux de tête. Tous deux appartiennent à Jérôme et Maryse Schillewaert, qui les ont confiés à Elyse afin d’en faire de véritables chevaux de sport. La cavalière les connaît par cœur, elle partage les pistes avec les deux depuis 2020. Engagées, elle et Daenerys dans les Pro 2 et Pro 1 Grand Prix, elles enchaînent toutes les deux les podiums. Son dernier palmarès ? La deuxième place du Grand Prix Pro 1 1,40 m à Compiègne.

Carlina Loisne tient une place particulière dans son cœur : la jument qu’elle a vu naître, fille de Kannan et Ultima Loisne par Cassini II, a découvert le saut d’obstacles sous sa selle, dès ses 4 ans.
Son attachement à Carlina est double : elle a vu naître sa mère, Ultima, elle-même fille de Houlette de la Haye, qu’Elyse débuta en 2001 en concours à Verquigneul ; la jument n’avait que 6 ans. Elles concourront jusqu’en 2004 ; alors junior, Elyse finit en beauté par une 8e place au très coté CSI1* de Béthune.
Carlina Loisne et Elyse disputent désormais les Grand Prix 2*, que ce soit à Lier (Bel), Auvers ou Canteleu. De l’avantage du Nord-Pas-de-Calais, carrefour des internationaux belges et français.

On peut également retrouver la cavalière dans les épreuves jeunes chevaux de la SHF : les 5 ans sur Houlette de la Loisne, produit de leur élevage, et les 6 ans avec Giovana de Loisne.

Un élevage de qualité

Ultima Loisne et Sauge, ses deux plus importantes poulinières ont donné chacune environ une dizaine de fois la vie. Pour Elyse, l’élevage c’est « un métier sérieux où il faut du courage ». Elle ne possède pas d’étalon, uniquement des poulinières : pour la coach, « ce sont deux choses totalement différentes. » Avant de faire pouliner, Elyse et sa mère réfléchissent bien aux paillettes qu’elles veulent acheter. Un critère est à retenir : elles ne veulent que des produits de mâles vivants. Aux Écuries de la Loisne, beaucoup de poulains (10) ont pour père Kannan. Décédé à l’âge de 28 ans en 2020, il a engendré avec les poulinières de l’écurie de bons descendants.
Enfin, la partie la plus compliquée de l’élevage, c’est bien la vente. Pour les deux femmes, il est compliqué de laisser partir leurs poulains, « C’est un élevage familial, on est proches d’eux. » se désole Elyse : « On les sort tous les jours, on s’en occupe comme si c’étaient nos enfants. »
Les chevaux nés là-bas sont gardés jusqu’à au moins 5-6 ans, afin qu’ils ne passent pas sous la selle de plusieurs cavaliers. Aucune annonce de vente n’est mise en place et les poulains partent à la demande du client. Même si pour Monique Lesage, il faudrait commencer à mettre des annonces. Mais avant, Elyse les monte en circuit classique de Fontainebleau, ce qui leur fait prendre beaucoup de valeur. La dernière vente en date : Héloïse de la Loisne en juin 2021.  

F. Pamart

02/06/2022

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