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Cap à l’Ouest sur Thomas Rousseau

La mère de Thomas, Marie-Christine, a commencé à monter lorsqu’elle était jeune. Elle a ensuite rencontré le père de Thomas, déjà cavalier, qui était associé à M. et Mde Pollet, propriétaire du Haras de la Gesmeray. « A 3-4 ans, raconte Photo 1 sur 2
aujourd’hui Thomas, mes parents m’emmenaient avec mon frère Benoît chez Olivier et Marie-Pierre Le Vot, qui tenaient un poney-club à Betton. Là-bas j’ai monté jusqu’à 7 ans à poney sans faire de compétition. Puis nous sommes allés chez Joseph Le Vot qui s’occupait des cavaliers à cheval. »

Joseph en garde d’ailleurs un bon souvenir : « Thomas était appliqué. Dès la première leçon, je sentais ce naturel dans sa monte. Il était ordonné et comprenait facilement. » Sa maman : « Il jouait à sauter des obstacles à pied avec ses copains et ses frères en se donnant des noms de chevaux célèbres ! Quand il avait 6-7 ans, il me disait que plus tard il voulait être champion du Monde ».

Thomas montait les chevaux de sa mère en 5e catégorie, « comme tout le monde ». Selon lui, le fait que ses parents soient dans le cheval et donc à l’écoute lui a permis de progresser plus vite. « Son père est décédé à cheval un samedi, raconte Marie-Christine. Le lendemain, il montait en concours. »

A partir de ce jour, il a eu le déclic : « Cela m’a motivé pour monter et surtout travailler à cheval, précise Thomas. Avant je m’amusais, j’aimais faire des trottings, des ballades à cheval dans la forêt, pas travailler dans la carrière. » « Lors de son premier concours d’entraînement, reprend Marie-Christine, il est tombé trois fois. Thomas tombait souvent... »

Thomas effectue sa première année de concours à 10 ans : il finit champion de Bretagne junior en 4e catégorie, puis gagne ce même championnat une deuxième fois ainsi que le critérium régional 3e catégorie un peu plus tard. ?« Au niveau national, je finis 2e du championnat de France minime (12 ans), puis 2e des juniors à ?14 ans ». A 14 ans justement, il gagne sa première B1 à Rennes puis la deuxième à Cesson-Sévigné le week-end suivant. Sa mère acheta aussi un 4 ans pas débourré que monta Erwan André. Thomas le repris à 6 ans et l’emmena aux Europe junior.

Thomas a fait un Bac agricole Gestion des exploitations. A 17-18 ans, il travaille en alternance chez Bruno Souloumiac où il monte des jeunes chevaux et fait du débourrage. A 19 ans, il arrête les études et travaille pour M. Pollet au Haras de la Gesmeray pendant trois ans.

« C’est en observant qu’on apprend »

Thomas rentre chez Bruno Rocuet en février 2006. Bruno savait à qui il avait affaire puisqu’il était en relation professionnelle avec Marie-Christine. Thomas monte alors les jeunes chevaux de Margaux, la fille de Bruno Rocuet. A ce moment, Thomas travaille avec Nicolas Garrigues, dans une bonne ambiance, sans concurrence. Et cela avec beaucoup de cavalier, comme Margaux Rocuet en concours où même Florent Jeannin au championnat Pro 2.

Selon Thomas, la règle fondamentale de sa réussite est l’observation : « C’est en observant qu’on apprend. » Alors il va sur les concours, regarde, allume sa TV et met une cassette des derniers championnats. Il observe ! »

Thomas apprécie aujourd’hui que lorsqu’il part de l’écurie pour un concours où pour accompagner Bruno, il sait que ses chevaux seront travaillés. « Les chevaux d’âge sont sortis trois fois par jour. Il y a en général deux autres employés à l’écurie. Il y a donc une bonne ambiance. »

Thomas est une personne simple qui vit au jour le jour. Son objectif : aller le plus loin possible dans le haut niveau. « Il adore l’adrénaline et gère sa pression du côté positif, poursuit Bruno. Tout paraît si facile quand on le voit ! Il est calme et serein à cheval. C’est ce que j’ai toujours voulu lui apprendre : être homme de cheval avant d’être cavalier »

Ses meilleurs souvenirs ? « Au championnat d’Europe junior par équipe. J’étais le 4e de l’équipe à passé. Pour obtenir la médaille de bronze il fallait que je fasse sans-faute. C’était génial, j’ai eu l’impression que le tour durait des heures mais en même temps il était vite fini. Une montée d’adrénaline exceptionnelle. Et en plus je sors effectivement sans faute.

Je garde aussi un bon souvenir du petit Misteur des Tourelles (Rosire), avec lequel j’ai gagné les 7 ans au CSI*** de Dinard. Nous n’avons pas trouvé encore les limites de ce drôle de cheval. Je le considérais un peu comme le surdoué de la classe : l’élève qui n’a pas envie de travailler mais qui est toujours là où on l’attend ! Ce n’est pas un cheval comme les autres, il a un mental très attachant. Il a été vendu en Californie. »

« Rester humble »

Après un an et demi passé chez Bruno Rocuet comme Pro 2, Thomas a pris en septembre sa première catégorie. Ce changement lui a plutôt réussi puisqu’il a gagné le GP Pro 1 de Rennes La Prévalaye devant son cher patron Bruno ! Un signe du destin cette piste à Rennes, puisqu’il y avait gagné sa première B1 il y a presque dix ans.

Bruno lui fait confiance puisqu’il lui laisse quelques chevaux de GP. Avec Lady de Semilly (Quick Star et Double Espoir), il a effectué quatre GP : 12e, 6e, 5e et 1er à Rennes. « Lady est une jument comme je les aime : dans le sang et rapide au sol ». La Luna du Thot (Flipper d’Elle*HN et Shaliman du Thot) a beaucoup de qualité mais est encore trop généreuse. Le dernier cheval en qui Thomas croit beaucoup, c’est Leader de la Croix (Atoll d’Adriers et Fury de la Cense), « un cheval un peu tardif, mais ce sera le meilleur, un cheval pour les GP qui a beaucoup de qualités mais peu de vitesse qu’il faut encore travailler. »

« Avec de bons chevaux, il n’y a plus qu’à piloter, conclut Thomas d’un ton modeste. Le plus important est de rester humble et d’observer car nous sommes deux en piste, une erreur est si vite arrivé... »

Marie Thouanel

19/10/2007

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