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Jeanne Sadran : fabuleux « oisillon »

  • Jeanne Jeanne Sadran/Vannan à Miami
    Jeanne Jeanne Sadran/Vannan à Miami
Huit jours après avoir remporté au sein de l’équipe de France la Coupe des Nations du CSIO Jeunes Cavaliers d’Opglabbeek avec Antoine Ermann, Sara Brionne et Jules Orsolini, Jeanne Sadran, la cavalière toulousaine des Écuries Chev’El créées par ses parents a disputé le CSI5*-W de Miami, associée à Vannan. Trajectoire d’exception pour ce « fabuleux oisillon » comme la nomme la FEI.

Jeanne Sadran était au Global Champions Tour de Miami le week-end de Pâques, comme Nina Mallevaey, et disputait les deux manches de la Champions League (1,55 m). Après une faute sur son premier parcours avec l’étalon de son écurie Chev’el, Vannan, alias Viamont (Diamant de Semilly x Kannan), entre Pieter Devos/Claire Z et Daniel Deusser/Killer Queen (il y a de plus mauvaises places...) elle finit 9e de la seconde phase, sans-faute mais pénalisée de trois points de temps dépassé.

Une trajectoire poneys/chevaux

Dès l’âge de 10 ans elle monte à poney, en parcourant les concours de la région toulousaine. Elle performe de suite, et de manière indiscutable, raflant par exemple en 2011 deux victoires et les 2e et 4e places sur les 2 week-ends aux Écuries de Cocagne/Lavaur, en Grands Prix poney 2 et 3. Elle dispute son premier Sologn Pony en 2013, et concourt en CSIP après avoir atteint le niveau Poney Élite.
Elle va porter rapidement les couleurs de la France avec ses deux compagnons, Rominet de Bruz et United des Islots, achetés par ses parents lorsqu’elle avait 14 ans, avec pour objectif d’aller au plus haut niveau et pourquoi pas faire les championnats d’Europe. En parallèle, elle concourait déjà sur les épreuves chevaux mais « j’arrivais très bien à assimiler les deux. »
Sa première sélection tricolore a lieu au Bonneau International Poney à Fontainebleau en 2016, à 14 ans. « C’était pour moi une grande première ! J’ai remporté le Grand Prix CSIOP avec Rominet. »
Puis ce sera la Coupe des Nations d’Opglabbeek en 2016 où elle contribue à la médaille d’or lors de la Coupe des nations aux côtés de Marine Lebas, Charlotte Lebas et Sara Brionne. Elle passe définitivement à cheval fin 2017.

Chev’el : l’émulation

2018 marque un tournant : ses parents créent l’écurie Chev’el. Elle a comme entraîneurs avec Eric Louradour (coach de cavaliers internationaux) et Eric Muhr. Maëlle Martin, Nina Mallevaey et Mathis Burnouf, puis Zazie Gardeau rejoignent l’écurie et l’émulation est immédiate : « Tout le monde se donne des conseils, on s’entraide beaucoup. » Julien Epaillard rejoint l’équipe comme entraîneur et coach, jusqu’en 2021, où il passe la main à Simon et Marcel Delestre. Les parents de Jeanne et Sarah ont de l’ambitions pour leurs deux filles, et s’en donnent les moyens, en investissant également dans les chevaux : elle a débuté les concours avec l‘étalon Vannan en 2019, et elle remporte une épreuve du LGCT5* de Miami en 2022. Excellente recrue pour une excellente cavalière ! Avec Dexter de Kerglenn et Unforgettable Damvil*des Islots, monté par Robin Muhr jusqu’en 2017. Elle bénéficie d’un vrai piquet de bon chevaux.

Jeanne Sadran vise très haut

La Toulousaine a démarré la saison 2022 de manière éclatante (à l’image de 2021) en remportant avec l’équipe de France la FEI Jumping Nations Cup™ Youth dans la catégorie Jeunes Cavaliers à Opglabbeek (Be), aux côtés d’Antoine Ermann, Jules Orsolini et Sara Brionne. Jeanne a réalisé un parcours sans-faute avec Dexter de Kerglenn, ravie de faire à nouveau partie d’une équipe gagnante après les succès de 2021. Les Jeunes Cavaliers ont vraiment impressionné avec un total de zéro point, devant la Belgique et la Norvège.
« L’année dernière a été une grande année pour l’équipe française », a déclaré Jeanne. « Nous avons remporté deux étapes de la Coupe des Nations à Cabourg et Opglabeek. Pour moi, l’année dernière a été une période formidable avec mes chevaux. J’ai beaucoup appris et j’ai grandi avec chacun d’eux. J’ai été plus régulière et j’ai construit de bonnes relations avec mes chevaux pour l’avenir, ce qui donne plus de confiance. »

Le plaisir des coupes des Nations

Jeanne a déclaré : « La saison de la Coupe des Nations est le moment le plus excitant de l’année, surtout lorsque vous avez les meilleurs coéquipiers et chevaux pour aller chercher des victoires. J’aime ce sentiment lorsque vous vous battez ensemble pour le même et ultime objectif pour votre pays - c’est le véritable esprit d’équipe.
Opglabbeek a été un grand moment pour toute l’équipe française. C’était un vrai bon début pour les Frenchies, mais maintenant nous devons juste continuer à travailler et à progresser pour ramener les médailles d’or en juillet à Oliva (Championnat d’Europe de saut d’obstacles FEI pour jeunes cavaliers, ndlr). » Le même mois elle fêtera son anniversaire : 21 ans.
Au total, il y a huit étapes avant la finale à Kronenberg, aux Pays-Bas, en septembre.

Premiers CSI 5*

Son premier 5*, c’est Doha en 2021. On connaît la suite... Cette jeune cavalière fait preuve d’une grande maturité et ne compte absolument pas brûler les étapes. Elle confiera à nos confrères de Poney As : « Cette année-là, c’était également la finale du circuit Longines Global Champion Tour : les obstacles étaient imposants. J’étais très impressionnée par cet immense stade mais surtout au paddock : j’étais vraiment à proximité des meilleurs cavaliers mondiaux. Je n’osais pas tellement m’imposer. Une fois en piste, j’étais seule avec mon cheval alors il faut se prendre en mains et y aller. Je sais que je peux sortir avec des scores lourds mais, ce qui est sûr, c’est que j’en sors grandie. Ce n’est que de l’expérience à prendre ! »

La même année elle a disputé les Longines Global Champions Tour de Doha, Cannes ou encore New York. Elle explique en quoi ce circuit, qu’elle sait décrié lui convient, et ce qu’il représente pour elle : « Chaque équipe a son cavalier U25 et cela peut leur être bénéfique comme rencontrer de futurs propriétaires, entraineurs, partenaires ou sponsors qui les aideront à passer un cap dans leur carrière. Je ne dis pas que c’est LE circuit qu’il faut faire mais c’est le chemin que j’ai choisi pour atteindre le haut niveau. »

C. Robert

05/05/2022

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