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Haras de Montagne, fief de Marie Demonte et Olivier Robert

A Cuq-Toulza, ce haras est dirigé par Isabelle Carsalade Demonte, qui éleve et valorise des chevaux de CSOLe décor est idyllique. Le château de la Vernède, construit en 1737, surplombe ce domaine de 24 ha agrémenté d’un grand lac. Depuis Photo 1 sur 1
1995, Isabelle Carsalade Demonte gère son élevage de chevaux de sports, principalement des Anglo-arabes, mais également des SF. Le Haras de Montagne héberge 17 chevaux, dont quatre poulinières et un étalon AA, le renommé Daswam, 17 ans.

C’est la fille d’Isabelle, Marie Demonte, et son compagnon Olivier Robert qui s’occupent de la valorisation. Lui s’est fait remarquer entre autres très bons résultats au CSI-O de La Baule en décrochant la 2e place sur le GP avec l’étalon Le Galant (SFA alezan de 9 ans par Dorsay et Shogoun II). Elle se distingue par de nombreuses victoires, tant en cycle classique qu’en CSI. Marie Demonte totalise cette saison 11 000 € de gains et 18 premières places. Tous deux brillent sur la scène internationale depuis plusieurs années.

Daswam, l’étalon coup de coeur

La carrière de Marie était déjà toute tracée. Sa mère se souvient, le sourire aux lèvres, que la cavalière a eu un welsh pony le jour de son baptême. Après avoir tourné en CSI poney et junior, Marie a ensuite beaucoup monté Daswam (Naswan - Ory), la fierté du Haras de Montagne.

L’étalon de 17 ans a pour lui un beau modèle, du style, beaucoup de force, mais surtout des perf’. Entre ses 4 et 8 ans, il réussit en crescendo : d’abord qualifié pour Fontainebleau, il a terminé son apogée en B1, CSI, etc. Daswam fait d’excellents résultats jusqu’à la découverte... d’un morceau de bois de deux centimètres carrés dans le suspenseur du boulet, à l’antérieur gauche. Curieusement, cela ne l’a jamais fait boité.

Pour le préserver, il est retiré du circuit de la compétition. Depuis 11 ans, il est exclusivement reproducteur. ISO 132, Daswam est en location aux HN. Il bénéficie d’une des meilleures souches Arabe sport de par son père, descendant de Negus II, mais aussi d’une très bonne lignée de pur-sang, de par sa mère Amstel.

Si Daswam est le coup de coeur d’Isabelle Carsalade Demonte, elle aime également de nombreux autres étalons comme Lando, Jumpy des Fontaines, Mountain, Zandor Z, Quidando Revel ou encore Papillon Rouge, Tcherkou ou Baloubet A ou encore Deux de Coeur.

Les produits de l’élevage sont généralement destinés aux Amateurs, un public assez ciblé qui semble satisfait : « Je n’ai jamais eu un seul retour... ». Mais au fil des années, l’élevage s’améliore et ses chevaux sont de plus en plus nombreux à sortir en CSI. Par exemple Hija de Montagne (alezane SFA de 13 ans par Tcherkou et Vulcain) sous la selle de Marie Demonte. Mais aussi des chevaux vendus à l’étranger, comme Ebene Montagne (CSI-A en Espagne), Dune Montagne (CSI au Brésil) ou encore Isadaura Montagne (CSI en Italie).

Et parmi les jeunes prometteurs, Isabelle cite Palestine Montagne, vendue cette année (jument bai AA de 5 ans par Daswam et Sirocco des Sables) et Pandora Montagne (jument AA noir mélangé de 5 ans par Daswam et Fol Avril), entre autres produits encourageants.

Isabelle a 49 ans. Elle ne monte plus régulièrement à cheval, mais c’est une passionnée d’élevage. Elle a baigné dedans toute petite, avec un cheval à la maison et un père qui n’est autre qu’un des fondateurs du CH de Pech David. Lorsqu’elle était étudiante en médecine en 1982, elle avait quatre poulinières. « J’ai voulu créer une souche pour améliorer la continuité, je suis contente quand il y a quatre générations. »

En 1995, elle achète et aménage le château de la Vernède avec son mari, lui en dehors du milieu équestre. Isabelle est médecin, elle exerce aujourd’hui un mi-temps en psychiatrie et consacre le reste de son temps à l’élevage.

Pour elle, un cheval de sport doit être « près du sang, chic, bien dans sa tête. Avec une encolure greffée bas et qui dégage quelque chose, de la souplesse, un galop de qualité, une bonne locomotion. Mes chevaux sont peut-être plus délicats que d’autres, ils sont très fins. » Elle se dit attachée au terroir, elle aime les chevaux tardifs, durs en terme de tissus.

Quand un cavalier veut lui acheter un cheval, il va le monter à plusieurs reprises sous l’oeil attentif de l’éleveuse. Il faut qu’elle ressente une osmose. « L’équitation n’est pas un bien de consommation... »

Isabelle avoue ne pas « être commerçante » et parfois être « trop sentimentale ». Elle prend garde à soigner ses protégés : les écuries sont impeccables et les montures toujours très propres, même quand ils rentrent du paddock. Et quand elle siffle ses chevaux, ils arrivent au petit trot.

Amélia Blanchot

03/07/2008

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