- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Yves Chauvin, président de l'ANSF : « Continuer pour construire »

Elections à l'ANSF (en ligne le 29 avril 2010) Yves Chauvin, actuel président de l’ANSF, a longtemps hésité à se représenter, irrité par les incertitudes financières provoquées par la forte baisse de subventions annoncée en début d’année par le Ministère de l’Agriculture. Lors Photo 1 sur 1
du salon des étalons à Saint-Lô, il nous avait même annoncé qu’il ne se représentait pas parce que « fatigué par les procès d’intention permanents, mensongers, injustifiés et stériles qui laminent notre filière ». Il nous explique pourquoi il se porte candidat.

« Après mûre réflexion, j’ai donc décidé de me représenter de manière à soutenir le travail effectué depuis ces 3 dernières années qui constitue le socle de construction d’une véritable Association Nationale de Race comparable à nos principaux concurrents (Holstein, Hannovre, KWPN). De plus, je me sens aussi responsable de toute l’équipe avec laquelle nous avons beaucoup travaillé. On a tendance à oublier aujourd’hui la situation financière catastrophique dans laquelle nous avons découvert notre Association. Nous avons réussi le tour de force de rétablir petit à petit les finances de celle-ci et commencer à construire dans l’action un vrai stud-book afin qu’il devienne un outil efficace au service des éleveurs de Selle Français. C’est par l’action qu’on fédère. Force est de constater que, malgré les nombreuses tentatives de déstabilisation initiées par Philippe Martin, Président de la FEDECSO, relayées par la candidature de Claude Brochard, celles-ci n’ont eu que très peu d’échos sur le terrain. Cette candidature « Brochard » m’a profondément déçu car elle dénigre d’une manière démagogique tout le travail réalisé par l’équipe dont il faisait partie. Je rappellerai au passage qu’il a voté toutes les décisions entérinées par notre Conseil d’Administration dans lequel tout le monde exprime son point de vue et chacun vote individuellement, bref … affligeant.

A ce propos je voudrai rétablir certaines contre-vérités permanentes qui sont propagées :
1. Prôner une politique de droit du sol français intégral s’oppose complètement à la nature même d’un stud-book organisé basé sur une sélection et un programme d’élevage établi.
2. Nous reprocher d’être trop centralisateur : le Selle Français est une race nationale et à ce titre, le programme d’élevage Selle Français ne peut être que national. Celui-ci est élaboré par chaque membre élu régionalement au suffrage universel des éleveurs de Selle Français adhérents à l’ANSF (1 éleveur = 1 voix) ; Comment peut-on faire penser à « un pouvoir parisien » alors que notre Association est gérée par les élus régionaux ? Par contre, une politique nationale qui n’est pas relayée régionalement est condamnée d’avance. L’ANSF a diminué les frais de structure parisiens et a concentré tous ses efforts financiers sur des actions décentralisées, de terrain, dirigées vers les régions pour être au plus proche des éleveurs.
3. L’ANSF hégémonique ? On entend dire de-ci de-là la volonté d’hégémonie de notre Association. Le Selle Français représente 80 % de la production de chevaux de sport en France et 85 % des chevaux qualifiés à Fontainebleau. Tout le monde devrait s’en féliciter et profiter de la chance exceptionnelle qui nous est donnée d’avoir une race nationale forte reconnue dans le monde entier. On assiste au contraire à un dénigrement systématique de certains pour affaiblir notre organisation, et cela dans quel but ? Pour proposer quoi ? Faciliter l’importation de chevaux étrangers, concurrents de nos éleveurs ?
4. L’ANSF et les Régions : Comme je l’ai écrit plus haut, une association de race centralisée est condamnée d’avance. Elle se doit et c’est son devoir d’être au plus proche de ses éleveurs. C’est pourquoi elle ne peut réussir sans un travail étroit de collaboration avec les Associations Régionales d’Eleveurs.
Première aide aux Régions : jamais une Association Nationale de Race n’a autant mis de moyens à la disposition des Associations régionales pour les aider dans leurs actions quotidiennes. C’est à la demande d’Associations régionales : Centre, Pays de la Loire, Poitou-Charentes/Rhône Alpes, Bourgogne, Franche-Comté/Cheval Normandie/Nord Pas de Calais, Picardie/Lorraine, et bientôt Champagne Ardenne que nous avons mis à disposition grâce à un projet Fonds Eperon-Selle Français des délégués « Selle Français-Régions » sur le terrain. Cette action qui a été mise en place il y a seulement 4 mois, semble recueillir un avis unanimement très favorable. D’autres régions sont d’ores et déjà candidates.
Deuxième aide aux Régions : Nous avons aidé financièrement l’ensemble des Associations régionales adhérentes à l’ANSF à l’organisation des concours d’élevage Selle Français, basé sur une somme fixe de 1 500 €/région de manière à aider les petites régions, plus une partie variable basée sur le nombre d’adhérents à l’ANSF. C’est une somme totale de l’ordre de 60 000 € qui a été redistribuée sur le terrain.
5. Actions de défense des éleveurs : Je suis affligé par l’irresponsabilité de certains « y a qu’a faut qu’on », populistes et démagogues qui font sous-entendre que l’ANSF n’a rien fait pour défendre les encouragements et principalement la Prime aux Naisseurs. Nous avons été les seuls à intervenir d’une manière énergique auprès du Ministère de l’Agriculture pour nous opposer à la baisse de l’encouragement. Qui d’autre a-ton entendu d’une manière pragmatique sur ces sujets ? Qui a dénoncé l’utilisation de ces fonds à d’autres fins ? l’ANSF a été la seule à se battre et s’est sentie bien seule dans ce combat.
6. Commercialisation : la bouteille à l’encre. S’il suffisait d’un coup de baguette magique pour trouver la solution afin de faire réussir et faire vendre à nos éleveurs leur production, nous ne serions pas dans la situation d’échec permanent dans laquelle nous sommes depuis des années. La réussite commerciale d’un stud-book passe par une action structurée et poursuivie dans le temps. C’est cette action commerciale qui doit concentrer tous les efforts de notre association dans les années à venir. Nous avons commencé ce travail de déploiement commercial du Selle Français. Concrètement :
• premières implantations en Italie et en Espagne (correspondants locaux et présence média),
• outils médiatiques : internet, Magazine SF, campagne media à l’international pour les JSF …,
• recherche d’un partenariat en cours avec une agence de vente professionnelle du secteur,
• envoi media, internet de vidéo dans tous les pays du Monde pour la promotion des JSF ».
Conclusions :
L’actuel président estime que les coupes sombres dans les subventions reçues de l’Etat sont injustes, parce que, si d’autres associations, comme l’ANAA, ont également vu diminuer les aides de l’Etat, (« Nous de 40 %, l’ANAA de
20 % »), d’autres en revanche n’ont aucunement souffert de ce désengagement de l’Etat
(ACA, SHF). Il dénonce également
l’annonce tardive de ces
décisions : « C’est le 20 janvier que je l’ai appris; connaissez-vous une seule entreprise qui établisse son budget en janvier ? Comment faire avec les actions en cours, la responsabilité vis-à-vis du personnel engagé ? Personnellement je ne sais pas faire. Si la politique actuelle du Ministère de l’agriculture perdure, visant à asphyxier financièrement notre Association d’une manière discriminatoire (-40 % alors que d’autres ont leur budget maintenu), après avoir appliqué une baisse de 30 % des encouragements aux éleveurs sans discussion et débat préalable; j’en tirerai les conclusions qui s’imposent et l’équipe formée autour de moi ne continuera pas son action dans ces conditions. »

Carine Robert

29/04/2010

Actualités régionales