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Vient de paraître : de la passion de l’histoire à la passion tout court (en passant par le cheval)

Décidément, le cheval est le compagnon de toutes les passions. Celles du sport, de la nature, de l’exploit, de la vitesse mais aussi de la beauté. L’animal ne joue-t-il pas, dans certaines œuvres littéraires ou picturales un rôle central ?  Il est également, parfois, le compagnon de l’histoire. C’est la démonstration que fait avec

Décidément, le cheval est le compagnon de toutes les passions. Celles du sport, de la nature, de l’exploit, de la vitesse mais aussi de la beauté. L’animal ne joue-t-il pas, dans certaines œuvres littéraires ou picturales un rôle central ?  Il est également, parfois, le compagnon de l’histoire. C’est la démonstration que fait avec brio Alain Gouttman, spécialiste du Second Empire.


En ouvrant « La fille d’Abd-el-Kader »1, le passionné d’histoire croit, au premier abord, s’installer dans l’univers dramatique et exaltant de la conquête de l’Algérie. Il y est conduit par l’auteur avec une rigueur minutieuse et détaillée. Puis, insidieusement, quelque chose déraille, détourne son attention de la description des faits et l’attire vers le héros, Philippe de Brassac. Jeune périgourdin, celui-ci poursuit la passion paternelle pour la création d’une race de chevaux d’armes à la hauteur des ambitions françaises de l’époque. De là, l’attention du lecteur est attirée vers ces chevaux d’Algérie tels que les Français les découvraient : bêtes endurantes et sobres, mêlant force, souplesse et mental excellent. Le héros accompagne l’armée française en Algérie mais, plus qu’aux péripéties militaires, nous nous attachons à son aventure personnelle. Elle le conduit non pas à se battre pour occuper cette terre étrangère mais à rencontrer les chevaux et le peuple qui l’habitent : la belle Atika et Abd-el-Kader, grand chef de tribu et guide spirituel remarquable. Le contact avec l’Algérie est un rapt brutal pour ses compagnons d’armes. Pour Philippe, au contraire, c’est une triple rencontre : avec les meilleurs chevaux, une femme dont la beauté le subjugue et un chef politique exceptionnel.


Ce roman est bien l’œuvre d’un historien de talent. Ce que l’on devine moins, c’est qu’il a été écrit, non pas à deux, ni à quatre, mais à six mains. Procédé singulier : Alain Gouttman a commencé le travail et l’écriture de cet ouvrage avec Jean-Louis Gouraud. Ils étaient deux à porter le projet. Décédé en 2014, Alain Goutman laissait un trou béant au cœur du manuscrit : celui de la rencontre entre Philippe de Brassac et la belle Atika. La romancière Claire Veillères s’est alors glissée dans le texte pour l’achever, donnant, avec l’amour du Français pour la belle Algérienne, l’ultime ressort qui manquait au texte pour vivre. Voilà comment le cheval peut mener de la passion de l’histoire à la passion tout court.





Antoine de Morges

12/09/2019

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