- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Ventes Pompadour : de bonnes nocturnes

Le Mondial du Lion était également l’occasion d’une vente de chevaux, une première dans ce cadre. Placées sous la houlette de l’Agence Pompadour (qui avait initié jusqu’à l’an passé les ventes à Pompadour lors des finales de CCE) les
deux vacations ont donné satisfaction dans le contexte économique du moment alors que les échos glanés sur le terrain étaient positifs sur une orchestration de présentation totalement relookée. François Roemer est toujours aux commandes, mais il a réuni deux experts Jean-Luc Force et Laurent Bousquet pour le seconder et mettre en place un concept d’un genre totalement nouveau. En effet, les chevaux ont été présentés au public montés sur le plat et à l’obstacle sur les terrains mêmes où se déroulaient les épreuves du Mondial du Lion. Ensuite, les ventes se déroulaient dans le bâtiment de l’hippodrome, réaménagé pour la circonstance. Les chevaux étaient présentés en main dans un cadre convivial, largement fleuri alors qu’une vidéo les présentait sur divers écrans répartis dans le hall, au saut en liberté ou sous la selle. Jean-Luc Force et Laurent Bousquet argumentaient sur les évolutions des prétendants, assurant le commentaire en français mais également en anglais pour satisfaire les visiteurs étrangers très présents au cours des deux soirées. Une manière nouvelle de voir les chevaux de manière complète avant de lancer les enchères. Ces dernières, si elles n’ont pas fait l’objet d’envolées spectaculaires confortent les organisateurs qu’il y a toujours des acheteurs potentiels. Ainsi la vacation du vendredi, réservée aux 3 ans, a pu conclure sur un top price de ?29 500 € alors que différents acquéreurs s’intéressaient fortement à Sonic de Sementhol (Ainhoa Ahkarad-Neustrien) un anglo arabe élégant, souple et puissant, né chez Pascal Auduge en Charente-Maritime. Il est exporté en Belgique. Le second soir, les ventes concernaient des chevaux de 4 à 6 ans. Le top price revient à Pondy d’Ecalhan (Hym d’Isigny-Odin de la Cense), né chez Benoît Girres dans la Manche adjugé 26 000 €. Ce cheval, présenté comme très sérieux et fiable et qui a d’ores et déjà acquis plusieurs victoires en cycle libre 2e année CCE et classique CSO 6 ans devient la propriété d’un cavalier de CCE, catégorie amateur. Notons également les enchères de Capriole M (Chamberlain Z), un 4 ans né aux Pays-Bas et adjugé à 23 000 €. De la même génération, Roméo de Montagne (Lando-Fol Avril), né dans le Tarn et Révaou de la Bergerie (Obéron du Moulin-Iago C), né en Charente, ont atteint la somme de ?20 000 €.

A l’issue de ces deux soirées, François Roemer s’avère convaincu que le déroulement de ses ventes va dans le sens de la clientèle présente composée majoritairement de fidèles de l’Agence Pompadour. Les acheteurs potentiels étrangers ont été également impressionnés par le concept ce qui est de bon augure pour les éditions à venir. Quant à la moyenne des enchères, elle se situe à un niveau enviable : 71 % des chevaux ont changé de propriétaire. Elles se placent en seconde position parmi les autres ventes de cette saison. Le vendredi, la moyenne s’élevait à ?12 000 € pour les 3 ans et celle du samedi à 13 600 € pour les chevaux déjà engagés sur le terrain de la compétition.

Catherine Roux

NASH : C.A. en baisse de 30 %
Nash a eu une baisse de son chiffre d’affaire de 30 % par rapport à l’an dernier, passant de 1 300 000 à 962 000 euros. Les réductions d’effectif des élevages d’Helby et de Courcelle ont été moins rémunératrices pour les ventes Nash que celles des Hayettes de l’an passé. Parmi les 162 chevaux présentés, 105 ont été vendus pour un prix moyen par cheval de 9 161 euros. « Notre chiffre d’affaires a baissé mais pas le nombre de chevaux vendus. Nous en avons vendus autant que l’an dernier mais à des prix plus bas à cause de la crise » affirme Jean Rollet. Parmi les sept entiers participant au concours étalons des JSF, trois ont trouvé preneur lors des ventes qui ont inauguré cette nouveauté. « Le problème c’est qu’après leur championnat de France ils ne sautaient plus, ils étaient trop fatigués, » explique Cédric Angot. Le Top Price a été pour Solisto adjugé 37 000 euros vendredi soir à un marchand Belge. Solisto est issu de Le Tot de Sémilly et Belle Histoire II par Starter qui est aussi la mère de Quelisto vainqueur du CIR de Compiègne cette année. Sa grand-mère maternelle Historia C a de très bons produits dont Ice Tijeanne ISO 158. « C’est un cheval pour faire Aix-la-Chapelle, l’acheteur Eddy Seppul a fait une super affaire. Il a aussi acheté 25 000 euros Schilling du Coty un Jazz Band Courcelle qui venait d’être agréé. C’est aussi la première fois que nous vendions des chevaux aux USA grâce à une de nos amies qui a acheté Talents des Moitiers (Joyau de Bloye) 27 000 euros et Shaitan d’Altenbach (Apache d’Adriers) ?24 000 euros » conclut Cédric. « Même s’ils sautent moyennement, les chevaux qui ont du look seront toujours vendus à la différence des chevaux plus lourds qui ne se vendent plus. Pour de jolis chevaux entre 5 et 6 000 euros nous avons toujours des acheteurs. Les vendeurs qui avaient pourtant mis un prix de réserve raisonnable ont dû encore baisser avant la vente leurs prix de 30 %. Cette crise est dramatique pour les éleveurs. Tout ce que je peux conseiller aux éleveurs c’est d’aller moins aux chevaux étrangers car lors des ventes les cinq ou six chevaux qui ont fait demi-tour étaient tous de pères étrangers. Pourtant nos juges français continuent à primer les poulains issus de père étrangers… Concernant Solisto il avait un modèle un peu lourd mais il avait un super galop et de la puissance, c’était un super rapport qualité-prix. Nous voudrions présenter plus de chevaux comme celui-là mais on ne nous les propose pas toujours. Par contre je voudrais féliciter les éleveurs qui ont fait un effort sur la préparation et la présentation de leurs chevaux, » affirme Alain Hinard qui garde le moral malgré le bilan. « Chaque cheval qui passe dans les ventes nous coûte 1500 euros. Nous prenons à peu près 20 % sur chaque cheval vendu et avec environ un million de chiffre d’affaires on rentre à peine dans nos frais car il faut savoir que les ventes Nash financent 30 % de l’événement soit ?250 000 euros. »
Jennifer Decamp

22/10/2009

Actualités régionales