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Une première réussie aux écuries d’Ellipse

  • Frédéric Busquet/Plume de la Roque à La Baule en 2012 (© ER)
    Frédéric Busquet/Plume de la Roque à La Baule en 2012 (© ER)
  • Robin Le Squeren/Dorado de Riverland l’an dernier à La Baule (© ER)
    Robin Le Squeren/Dorado de Riverland l’an dernier à La Baule (© ER)
  • Soirée ventes aux enchères dans le grand manège à Malville (© ER)
    Soirée ventes aux enchères dans le grand manège à Malville (© ER)
  • De nombreux cavaliers internationaux autour de la piste (ici Jean-Claude Guéry) (© ER)
    De nombreux cavaliers internationaux autour de la piste (ici Jean-Claude Guéry) (© ER)
La veille du démarrage de l’officiel de France à La Baule, Balsan enchères tenait le marteau chez Frédéric Busquet aux écuries d’Ellipse à Malville où était organisée pour la première fois une vente aux enchères de performers. Rendez-vous très prisé où les cavaliers du 5*, propriétaires et amateurs se sont retrouvés pour une soirée marchande très conviviale dans un environnement 5* lui aussi. L’occasion de découvrir les écuries d’ElLipse, vaste domaine agricole aux multiples facettes dirigé par Frédéric Busquet et son épouse. Eleveur et cavalier international avec entre autres chevaux Plume de la Roque, Frédéric Busquet que l’on vit sur la piste du stade François André, évoque pour nous l’activité de son domaine.

« Cela fait 23 ans qu’on est installés là. Tout a été conçu petit à petit et aujourd'hui on a une écurie qui est assez diversifiée où j’essaie toujours de trouver des nouveaux supports : la traditionnelle écurie de propriétaires, l’écurie de concours où j’ai longtemps monté moi-même y compris à La Baule et dans différentes Coupes des Nations. Notre cavalier, Robin Le Squeren avait 11 ans lorsqu’il est arrivé chez nous, aujourd'hui il en a 34, il habite là, il est marié. Il a naturellement pris la suite sportive. Robin, c’est mon enfant adoptif. Il a toute une équipe autour de lui avec un autre cavalier qui travaille les chevaux quand il n’est pas là, que je fais travailler aussi, et puis il y a les grooms et tout un système autour de lui.

Pour la petite histoire, ma fille qui a 15 ans fait son premier La Baule dans les amateurs cette année. 

Mon rôle maintenant pour que les choses perdurent c'est de se diversifier : on a tout un support agricole autour de chez nous pour la commercialisation des céréales, pour l'autosuffisance en paille, foin, luzerne. Je revalorise le crottin de cheval à travers un système de lombriculture, j'ai un bâtiment dédié à cet usage. Il y a toute une commercialisation qui va des pépinières au maraîchage et à la vigne. Je revends toute cette production pour obtenir des engrais biologiques. 

J’ai lancé depuis cette année avec quatre associés Mickaël Varliaud, Jean-Maurice Bonneau, Allan Pacha et Gilles Botton, une vente aux enchères en m'adossant sur un support comme le concours de La Baule où on sait que la moitié d’une bonne partie de l'élite mondiale se trouve là. Ils sont toujours à la recherche de chevaux, c'est donc le moment d'organiser des regroupements de chevaux. Le système de vente aux enchères est maintenant assez diffusé et les gens ont bien adhéré à ce mode de fonctionnement. C'est notre première année, on a quand même vendu pas mal de chevaux mais il y a des tas de choses à améliorer quand même, mais pour une première ce n’était pas si mal, on avait plus de 300 personnes dans la salle, dans le live également beaucoup, donc tout ça, ça s'est globalement bien passé. Ce volet vente fait partie des supports autour des écuries d’Ellipse pour pérenniser toute cette infrastructure ».

Comment est venue cette idée de vente aux enchères ?
« Je suis tous les week-ends sur les concours pour suivre Robin, qui a monté à La Baule l'année dernière. Comme on commercialise les chevaux il y a des années où on est plus en cycle de formation qu'en cycle de vrai haut niveau. Je connais tout ce milieu depuis très longtemps, j'y suis tous les week-ends encore comme propriétaire. On a souvent la demande donc autant regrouper une vingtaine de bons chevaux de la région pour dire : voilà, tous ceux qui cherchent des chevaux ont aussi dans l'ouest de la France, belle région d’élevage, la possibilité de venir voir des chevaux. Donc c'est venu comme ça, c'est-à-dire : faisons un regroupement de chevaux qui permette aux cavaliers qui nous les demandent tous les week-ends de façon un peu disparate de faire leur marché ». 

C’est une sélection que vous avez faite chez les éleveurs ?
« Oui, c’est une sélection qu’on a faite, sur les terrains de concours jeunes chevaux essentiellement ; maintenant de fil en aiguille on connaît du monde sur les terrains de concours hippiques locaux et on a réussi à déceler une vingtaine de chevaux et 6 embryons ».

Vous faites de l'élevage aussi ?
« Oui, on a une petite structure d'élevage, il y a des chevaux d’Ellipse qui sortent. On fait 5-6 poulains par an, ça reste assez modeste, mais on a la chance d'avoir toujours quelques chevaux des écuries qui arrivent à atteindre des grands prix qu’on arrive à commercialiser.

Pour les juments de sport qu’on utilise, avant de les vendre on leur fait faire un petit transfert d’embryon comme ça quand on pense que la souche est bien, qu’elles ont des résultats sportifs et que ce sont des chevaux prometteurs. On a une souche d'une jument, une Double Espoir, Kannan-Double Espoir, une très vieille origine qu’on l’a gardée. Aujourd'hui c'est notre poulinière phare et on arrive toujours avec elle à avoir un cheval qui fait des Grands Prix. C’est Rouky d'Ellipse, elle a déjà fait plusieurs produits dont un qui est actuellement très, très sollicité, qui a 8 ans et qui s’appelle FBI d'Ellipse, qui est un Vagabond de la Pomme. On a un 7 ans, Giorgio d'Ellipse qui est aussi un des meilleurs 7 ans de sa génération cette année, qui était Élite à Fontainebleau à 6 ans. On en a vendu un aussi en Suisse qui tourne en Grand Prix aujourd'hui qui s'appelle Everest d’Ellipse (Vagabond de la Pomme).Je pense qu’avec cette jument-là on est en train d'installer une souche intéressante ». 

Combien de chevaux à la maison ?
Élevage compris on doit arriver à 90, 35 de propriétaires, une trentaine de chevaux de concours et le reste ce sont des chevaux d'élevage.

Et pourquoi Ellipse ?
Ellipse c’est le nom de la jument que le père de ma femme lui avait acheté, son premier cheval quand elle avait l'âge de ma fille aujourd'hui c'est-à-dire 15 ans. On a gardé ce nom-là.

Vous êtes originaire de la région ?
« Je suis né à La Baule, à Guérande, j’ai toujours vécu à La Baule, j'ai suivi mes premières leçons d'équitation au centre équestre ici. Comme j'ai 58 ans ça fait un petit moment... J’ai toujours des appartements à La Baule, je suis très attaché à cet endroit. Pour avoir suffisamment de place on s'est installés à 30 minutes d'ici et au fil des années on s’est diversifiés vers l'agriculture, l'environnemental, etc., aujourd'hui ça donne un sens à tout ça. »

C'est important comme surface ?
« On a 300 hectares, 50 hectares dédiés à l'infrastructure des prés pour les chevaux, etc., et 250 hectares dédiés aux cultures ».

Vous avez trouvé la bonne formule pour la transformation du fumier 
« Oui, c'est la lombriculture. Aujourd'hui il y a des nouveaux process qui démarrent, l'air du temps va plutôt vers le biologique. On n'a rien inventé, on réintroduit de la matière organique dans les sols. On est en train de rechercher des process qui permettent de réintroduire de la matière organique très azotée dans les sols pour éviter toutes ces substances de produits chimiques. Il faut équilibrer les choses. Le succès est énorme parce qu'il y a une énorme demande : la lombriculture est un process qui commence à faire écho, tous les ingénieurs agronomes étudient ça. On s’est fait labelliser bio. Il ne suffit pas d'acheter une étiquette, c'est un support indispensable et ça valorise énormément le fumier de cheval. Donc ça a un sens pour valoriser toute la chaîne. On produit notre paille, notre luzerne avec des engrais qu'on produit nous, on produit nos chevaux, on revend nos chevaux, etc., c'est un peu notre démarche familiale. C'est vraiment une histoire familiale : avant moi il y avait mes beaux-parents. On a cette notion de vouloir transmettre et il faut essayer de s'adapter aux besoins du moment ».

Belle histoire.
« C'est une histoire familiale grâce aux parents de ma femme aussi ».

Propos recueillis par Etienne Robert

16/06/2023

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