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Traction hippomobile : Equid’Ain réagit

Le PROGRES, dans son édition de Bourg-en-Bresse en date du 10 janvier 2020, publiait un article faisant état d’un débat sur l’utilisation de chevaux pour les calèches du Père Noël. 

La méconnaissance est souvent cause d’incompréhension, pourtant les professionnels du cheval ne sont jamais avares d’explications quand on les sollicite.  

EQUID’Ain est membre du Cluster Equin Santé et Bien-être et acteur de la Filière équine. C’est une association composée de sympathisants de tous âges et de professionnels du cheval de tous bords. 

Ce collectif du cheval dans l’Ain tient à exprimer, sans esprit polémique, quelques réflexions sur la relation entre l’Homme et le Cheval.  

« La maltraitance animale est une abjection inacceptable que rien ne saurait justifier. Qualifiée de cruauté elle constitue un délit puni par la loi. La prise en compte du bien-être animal est une évolution de la pensée, salutaire, qui remet en question nos comportements. Elle est la dignité de l’homme de cheval. 

Le monde vivant est le fruit d’une symbiose entre les espèces. Tout est question d’équilibre et chacune ne survit que grâce à ses facultés d’adaptation et à la valeur ajoutée qu’elle apporte à son environnement. 

L’homme et le cheval partagent des millénaires d’histoire commune. Initialement le cheval était une proie et l’homme son prédateur. Puis, avec la domestication, le cheval est devenu compagnon : de travail d’abord, puis de voyage ou de guerre, et enfin de sport et de loisir. Compagnon de peines et compagnon de joies. 

Compagnon ne veut pas dire animal de compagnie car ni la morphologie du cheval ni son comportement ne le prédisposent à ce mode de vie. 

Dans le monde actuel couper les relations avec ces animaux les condamnerait à disparaitre. 

Vivre ensemble c’est partager. L’homme protège, assure la subsistance et prodigue des soins, l’animal met à disposition sa force, sa vitesse, son courage ou la simple chaleur de sa présence. 

Il ne s’agit pas de débattre sur le terrain de l’économie de la filière équine, mais bien de réfléchir aux enjeux sociétaux que des dérives pourraient induire : 

• Quelle société pour demain si on devait abandonner les écoles d’équitation et les valeurs éducatives qu’elles développent, les compétitions et les caractères qu’elles forgent, les manifestations diverses et le lien social qu’elles tissent, les randonnées à cheval et l’entretien de la nature qu’elles sous-tendent, la traction animale et le respect de l’environnement qu’elle prend en compte ? 

• Faudra-t-il faire fi de la sympathie que le cheval attise, multigénérationnelle et multiculturelle ? 

• Demander un jour à nos enfants de remplacer leur heure de poney par une séance de jeu vidéo ? 

Nos paysages de l’Ain sont peuplés de très nombreux chevaux. Certains sont jeunes, beaux et vigoureux. D’autres sont âgés et fragiles. Ils bénéficient de soins attentifs de propriétaires de tous crins qui dépensent sans compter pour leur assurer l’entretien adéquat. 

Nous pouvons comprendre certaines inquiétudes, nous sommes à même d’expliquer. Mais les prises de position extrêmes n’auraient pour conséquence que la disparition des animaux et non leur bien-être et leur sauvegarde. 

Si les passionnés de cheval se sentent menacés, les chevaux peuvent se sentir en danger 

Nous sommes aux côtés de ceux qui militent pour la protection des animaux. 

Nous combattrons les contre-vérités, nous luttons contre les dérives, et éduquons à de meilleures pratiques. 

C’est notre contribution à la bientraitance des chevaux ». 

Dr Pascal Bouvet, président d’EQUID’Ain

23/01/2020

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