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Testage 3 ans : Francis Mas donne ses impressions

  • Le triumvirat du testage, Francis Mas, Serge Cornut et Manuel Gaudin
    Le triumvirat du testage, Francis Mas, Serge Cornut et Manuel Gaudin
Comment  s’est déroulé le testage cette année ?Très bien ; on a changé des petites choses, et cette année on avait moins de chevaux que l’année dernière : il y a une sélection un tout petit peu plus drastique, ce qui fait qu’avec une cinquantaine de chevaux on a pu travailler avec beaucoup plus de sérénité et mieux les observer. Cela dit le lot était beaucoup plus homogène que l’année dernière, plutôt moyenne +, avec des chevaux qui avaient un modèle intéressant et un très bon galop. Serge Cornu les a fait travailler sur le plat, il les a un petit peu déshabillés et orientés. Essayer de les orienter un petit peu, de les relâcher, c’était le but, de les voir un peu plus au naturel. Il était assez satisfait de voir des chevaux qui avaient des bonnes allures. Pour ma part à l’obstacle ça a été différent parce qu’on a demandé une entrée en testage qui était un petit peu plus technique que d’habitude ; on avait envoyé aux éleveurs 2-3 petits exercices qu’ils devaient pouvoir faire avant de rentrer en testage, ce qui nous a permis de perdre moins de temps avec ces chevaux-là, de moins les faire sauter, donc de les avoir plus frais. Grâce à cela on a mieux jugé les chevaux à l’entrée parce qu’ils avaient déjà un travail de fait, on a pu les faire sauter une seule fois le samedi dans des bonnes conditions et moins longtemps que la fois dernière. On leur a laissé une journée de repos le dimanche au lieu de les tourner à la longe comme on avait fait la fois d’avant, ce qui fait qu’on a eu des chevaux le dernier jour beaucoup plus pétillants, avec bien entendu des chevaux qui avaient beaucoup d’influx. On a eu 2-3 chevaux qui se sont présentés peut-être moins bien parce qu’ils étaient débordants d’activité, mais il vaut mieux voir ça que des chevaux éteints. On a aussi changé un petit peu le dispositif de présentation avec des obstacles un petit peu plus sautants, ce qui nous a permis de voir aussi des chevaux mieux exprimés.

Tu peux expliquer le parcours que vous avez imaginé ?
Disons qu’il y avait un obstacle de réglage pour voir comment les chevaux s’y prenaient, ensuite on avait une ligne avec un vertical et à 6 foulées régulières, une petite combinaison de croix-croix-vertical (mais vertical très appelé, pas très gros), ensuite on avait une 2e ligne avec un obstacle de réglage devant un oxer, et pareil à 6 foulées régulières derrière un autre oxer, et on finissait sur une ligne droit-oxer qui permettait aux chevaux de bien s’exprimer. Le but c’est de voir si les choses peuvent se stabiliser, les distances étaient faites pour des chevaux ayant une bonne action mais pas débordante. On n’a pas voulu faire des lignes trop serrées parce que les jeunes chevaux ne sont pas encore capables de se tenir et de se refermer, donc quelques chevaux ayant beaucoup d’action se sont trouvés peut-être un tout petit peu serrés mais avec la qualité qu’ils avaient ils n’ont pas été gênés. Les chevaux qui manquaient d’action on les voyait très bien aussi, donc ça permettait de juger de leur action, de leur équilibre et de leur réactivité. À priori dans l’ensemble les gens qui regardaient étaient plutôt satisfaits parce qu’on pouvait bien voir les chevaux et bien les dégager par groupe de qualité. On va donc essayer de rester dans cet esprit-là peut-être en améliorant les choses encore : on a un tournant qui n’était pas suffisamment fluide et qui peut être amélioré encore, je pense.

Vous constatez une progression ?
Sur une majorité de chevaux nous avons des progrès dus au travail que fait Serge sur le plat, au dispositif qu’on installe pour les voir bien sauter et aussi la participation de Manuel Godin qui est éthologue et qui a des très bonnes bases de d’équitation classique mais qui nous permet d’interpréter ou d’améliorer les chevaux qui ont des problèmes de comportements, peurs, fuite, etc. Donc à 3 on arrive avec les chevaux dans une attitude de décontraction et dans une attitude qui nous permet de mieux les juger.

C’est un vrai stage de formation ce testage ?
Disons qu’on essaie de voir les chevaux au plus naturel possible, c’est à dire que des chevaux qui sont arrivés avec un petit manque de travail font forcément des progrès, des chevaux qui par contre n’ont pas été très bien préparés ou peut-être « un petit peu préparés » se relâchent un peu, donc on peut dire que plus des 3/4 des chevaux sortent du testage dans de meilleures conditions. On a toujours le cheval qui est un peu fatigué, le cheval qui est moins disponible, et souvent les problèmes qu’on a sont avec des chevaux qui ont une locomotion, qui ont une façon, des fois même des petits problèmes vétérinaires.

Combien de cavaliers ?
Cette année il y avait 8 cavaliers. On essaie chaque année d’avoir des gens compétents. Cette année on avait un bon groupe. On a bien entendu quelques personnes qui ne sont pas toujours satisfaites de la façon dont leurs chevaux sont utilisés, à juste ou à tort, c’est un petit peu le problème, mais on est vigilants pour améliorer le niveau des cavaliers chaque année.

Propos recueillis par E.R.

20/12/2022

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