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Serge Lecomte en campagne

  • Serge Lecomte et son équipe ce lundi 11 janvier à midi (ER)
    Serge Lecomte et son équipe ce lundi 11 janvier à midi (ER)
Entouré du président du CRE d’Ile de France, Emmanuel Feltesse et des présidents de comités départementaux de la région parisienne, Serge Lecomte a officialisé sa candidature à sa propre succession, la 6è en 16 ans et 18 ministres des sports. La scène se passait au centre équestre de la Cartoucherie à Vincennes. Sa première cartouche fut pour ses challengers : « Nous n’avons pas fait tout cela pour laisser la Fédé à des gens inexpérimentés, à des apprentis sorciers qui n’ont démontré aucune aptitude à leurs prétentions ».

« Voir clair et loin » sera le slogan de sa campagne pour maintenir l’unité fédérale, maintenir les professionnels au cœur du système.
Son projet pour cette mandature qui sera vraisemblablement la dernière (il l’évoque dans l’interview ci-dessous) tient en cinq points :
- Remettre l’équitation en bon ordre de conquête du public après cette terrible crise ;
- Régler le dossier TVA durant cette année 2021 ;
- Renforcer le rôle des clubs dans le développement de l’équitation et des activités liées à la nature face à la concurrence sportive ;
- Relancer la compétition en soutenant les organisations et en démultipliant les clubs et les cavaliers compétiteurs ;
- Préparer les JO 2024 et s’en servir pour démontrer les atouts du cheval et de l’équitation.

Concernant les agressions sexuelles constatées dans le monde du sport, il s’est élevé contre le fait que l’équitation soit systématiquement associée à ces affaires : « Il n’y en a ni plus ni moins que dans les autres sports, mais on en revient toujours à l’équitation ». Sujet sensible avec l’affaire Caudal sur laquelle il s’est expliqué dans un précédent journal.
Pourquoi avoir exclu 4 000 clubs du processus électoral ? Sa réponse est claire : « L’adhésion d’un club à la Fédé est soumise à une cotisation de 780 €, amortie dès le 20è adhérent au club. Un certain nombre de clubs ont refusé de payer cette cotisation, ils ne font donc pas partie des membres actifs de la communauté et sont donc exclus du champ des votants ». Propos que son entourage a approuvé.

Ci-dessous, le contenu de l’interview.

Serge Lecomte, un président heureux ?
« Je suis toujours heureux parce que je suis toujours dans l'avenir, dans ce qu'il y a à faire, dans les projets. Et puis ces projets sont assis sur un bilan qui est plutôt positif avec une Fédération qui représente bien ses adhérents, bien ses clubs, bien la compétition, avec de la performance sportive, avec du développement interne. Aujourd'hui on est coincés par la crise, il va falloir s'en remettre et il va falloir vraiment travailler dans ce sens-là, mais je suis content de gérer une Fédération dynamique ».

C'est la 6e fois que vous vous présentez à la présidence de la FFE ?
« Je n'ai pas compté mais je me suis engagé dans les activités collectives de l'équitation en 1983. Après avoir été à la Fédération Française d'Equitation de l'époque, Faubourg St Honoré, je me souviens ne pas avoir osé rentrer dans les bureaux feutrés de l'époque. Je me suis alors rabattu sur le Poney-Club de France. J’y ai découvert une nouvelle pédagogie, une nouvelle dynamique, que j'ai accompagnées jusque dans les années 93-94. Ensuite j'ai suivi de plus près les actions de la Fédération et j'ai toujours essayé de rechercher une activité au sein des instances qui soit pragmatique et de terrain ».

Vous avez parlé des relations de la Fédération avec différents institutionnels. À une époque vous aviez parlé d’un rapprochement avec la SHF, qu'est-ce qu'il en est aujourd'hui ?
« Je pense que l'avenir de l'unité du cheval en France c'est qu'un jour la SHF et la Fédération se rejoignent. II ne faut pas oublier, je le rappelais tout à l'heure, que c'est la SHF qui a créé la Fédération, donc l'histoire est ainsi faite qu'aujourd'hui c'est peut-être deux organismes qui devraient montrer un front uni et en tout cas organisé ensemble pour poursuivre nos activités. Ce que je pense c'est qu’il y a un problème de financement de la filière, il faut le reconnaître. Je l'ai déjà dit, le monde des courses a un monopole parce qu'il soutient la filière. Il faudrait que cela se traduise par une part de redevance ou une part d'aide efficace du monde des courses pour la filière, c’est ce que je réclame depuis longtemps. C’est peut-être beaucoup en une seule fois (mais en tout cas on y viendra), la SHF et les sports équestres ont besoin annuellement de 30 millions d’euros pour pouvoir créer une vraie dynamique de développement des activités équestres et 30 millions d’euros ce n'est pas grand chose par rapport aux 780 millions que touche le monde des courses pour faire vivre les courses par le PMU ».

Vous venez de parler de votre succession. Ce n’était pas l’heure cette fois ?
« Je dois dire qu'on est une équipe à la Fédération depuis longtemps et que peut-être j'aurais bien volontiers aidé un successeur dès cette fois-ci. Mais il y a une candidate qui depuis un an colporte des contre-vérités pour pouvoir prendre ma place. Je ne peux pas laisser faire. Pendant ce temps-là on travaillait, on travaillait pour la Fédération, on travaillait pour l'équitation. Mon équipe a jugé que c'était le plus performant que je reste pour pouvoir contrer les fake-news distillées en permanence. C'est pour ça que j'y retourne, sinon j'aurais sûrement aidé un de ceux que j'ai cités toute à l'heure à prendre la relève.
Parmi ces successeurs potentiels, il y a Emmanuel Feltesse, Frédéric Morand. Ce sont eux qui font vivre la Fédé, qui suivent les manifestations, qui suivent le sport, qui font du développement dans leur club. Ils sont prêts à partir ».

Fructueuse la campagne de communication d’après Covid ?
« Elle a été classée première publicité sur toutes les publicités de l'année à la télévision, c'est la seule sur laquelle les gens ne décrochaient pas. Cela nous a valu +12,50 % d'augmentation du nombre de licences en septembre-octobre de date à date, alors que toutes les autres Fédérations perdaient des adhérents. Ce qui veut dire que l'équitation a une vraie force.  Les clubs, il faut bien qu'ils en prennent conscience, ont une vraie capacité d'attractivité sur le public avec, entre autres, la proximité avec la nature. Il est vrai qu'on est dans un effet sociétal où il faut, à côté de l'équitation parler d'avantage du cheval, faire des activités autour, faire des petits exercices, etc. On assiste à une foule de bouquins qui sortent, « 100 exercices avec mon cheval », « 50 exercices pour s'amuser », etc. Tout ça c'est du travail à pied, il faut qu'on se plonge dedans parce que je n'imagine pas une seconde que la personne qui commence à pied ne prenne pas confiance en ce cheval : elle n'en aura plus peur et finira par monter dessus. Donc c'est une filière de développement qui est importante ».

Propos recueillis par E. Robert

11/01/2021

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