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Sara Brionne : de la « marmite » au grand bain

  • Sara Brionne et sa crack Quibel des Etisses (© poney-as.com)
    Sara Brionne et sa crack Quibel des Etisses (© poney-as.com)
Sara Brionne est une calvadosienne de 20 ans, « née dedans », puisque la vie de ses parents était celle de cavaliers et compétiteurs. « J’ai très tôt eu envie de gagner : je me souviens que petite j’avais trois shetlands inscrits dans la même épreuve et que mon but c’était d’être 1re, 2e et 3e. Je suis une très mauvaise perdante. Quand on commence toute jeune cela apporte beaucoup de maturité très tôt car on comprend que les grandes joies succèdent aux grandes désillusions. Au fond de moi j’ai toujours su que je voulais être cavalière. »

Repérée très tôt par les sélectionneurs de l’équipe de France (sa sœur Lola suivra rapidement...), elle dispute les Championnats d’Europe Poneys de CSO par équipe au Danemark en 2016, avec le fameux Quibel des Étisses. L’année suivante, elle passe à cheval avec le même succès : ce seront les Championnats d’Europe Juniors de Samorin (SVK). Elle monte Mister Chayottes Z.

Les doutes

L’adolescence apporte bien entendu son lot de doutes : « Est-ce que je vais vivre cela toute ma vie, ne pas avoir de vie à côté » ... Son grand-père (qui la suit) lui fixe un cadre : « tu fais des études je t’aide, tu n’en fais pas, tu te débrouilles. » Donc Sara suit des études de commerce et bénéficie d’une grande souplesse de la part de son école. Pas question de laisser de côté la compétition.
Mais elle a passé un cap lorsque les 1,45 m et les 1,50 ont été à sa portée et qu’elle a commencé à engranger les résultats. C’est là que c’est devenu une certitude : cette sensation d’accomplissement, plus le goût de l’adrénaline à l’entrée de piste, elle voulait vivre de ça.

Sa situation

Elle a créé sa propre écurie, Quibel Stables, à Tourgeville, près de Deauville, en 2021.
Son ambition est d’y bénéficier d’un roulement de chevaux de commerce. Quelques chevaux à soi pour s’assurer une certaine sécurité et sérénité. Et bien entendu des chevaux de propriétaires pour pouvoir vivre. Alain Leclercq est l’un de ceux-là ; c’est lui qui lui confie Eganix du Seigneur et Kat Fois Deux Huit Z, ses deux chevaux de tête. Elle sait qu’il faut les trois pour être certaine d’avoir un roulement et la certitude d’avoir des chevaux à travailler et monter en concours.

Ses chevaux

Eganix du Seigneur lui a permis de prendre part à ses premiers Grands Prix 3 et 4*. Le hongre sBs d’Alain Leclercq Eganix du Seigneur (Ogano Sitte et Cadix du Seigneur Z x Chellano Z) est né en Wallonie dans le Hainaut belge chez Marc Vanlangendonck, le père de  Tic-Tac du Seigneur (gagnant 5* avec Ben Maher), ou Junior, sous la selle d’Edward Levy, le gagnant 2020 des 5 ans à Fontainebleau. Jules Bernast lui ouvre les portes des 3 et 4*, jusque fin 2019, lorsqu’il passe le flambeau à Sara. Ce sera Canteleu, Barcelone, Le Mans, Oliva, Equi Seine. Et l’équipe de France Jeunes Cav’ à Opglabeek (Be) et Fontainebleau en 2022, où il s’installe à la 4e place du Grand Prix.

La jument Kat Fois Deux Huit Z ? « Kat m’a fait réaliser mes premiers sans faute dans les Grands Prix 1,50 m du Grand National. Et m’a permis d’être sélectionnée pour représenter la France lors des championnat d’Europe Jeunes Cavaliers. » Ce sera à Vilamoura en 2021. Kat Fois Deux Huit Z (Kannan x Pagenio, Westf) évolue avec Philippe Charle Barbot jusque fin 2020 lorsque son propriétaire le confie à Sara. En une seule saison le couple, après avoir bataillé sur les 1,45 à Oliva atteint les cotes à 1,50 m dès le mois de mai, participe au circuit du Grand National, où il gagne la 8e place à Canteleu et la 5e à St Lô tout en disputant le CSIO Jeunes Cavaliers de Cabourg, 7e du Grand Prix.

Alain Leclercq et Pauline Jouanneteau lui confient également Falcone Villers (Guarana Champeix x Trophee du Rozel) dès ses 6 ans ; un an après le jeune cheval de 7 ans est vendu.

Sara est « tombée dedans » lorsqu’elle est née, elle s’est forgée et est désormais dans le grand bain.
Bravo à elle. Et bon vent.

Etre un bon cavalier ?
« C’est s’adapter à ses chevaux, être capable d’en monter de tous types. Pas question de les faire rentrer dans un moule. Et être bosseur. Mais pas que. Être cavalier c’est y penser quand on se lève, quand on se couche, c’est une vie. »

C. Robert

02/06/2022

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