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Pour qui sera-t-il Uniek ?

A l’occasion du geste généreux du couple Perron-Pette, nous avons cherché à savoir quelles étaient les difficultés particulières pour les cavaliers handi-sport de monter et  d’acquérir un cheval. Eric Estrier, président de l’Association Handi-Equi-Compet, nous a répondu. L’aventure qu’est la formation d’un couple para-équestre de haut-niveau est extrêmement compliquée. Uniek est un beau cadeau. Et trouvera sa cavalière ou son cavalier. Décryptage.

LC Eric Estrier, comment avez vous trouvé Uniek, que vous avez monté hier ?
Eric Estrier : « 
Nous l’avons monté, le sélectionneur et entraîneur du para-dressage, et officier de la Garde Républicaine Philippe Célérier et moi-même. C’est un cheval qui a un pas excellent, un trot correct et un galop normal. Il serait idéal pour un Grade I A de para-dressage (le plus gros handicap) car les cavaliers pourraient profiter de la meilleure allure du cheval : le pas. Morphologiquement il est très fin, nous verrions plutôt une cavalière qu’un cavalier, et c’est également le souhait de Mme Perron-Pette. Ou bien nous pourrions le destiner à une cavalière de para-CSO, comme le cheval vient du saut d’obstacle, ils sont nombreux au sein de l’association, une trentaine. C’est un geste fabuleux qu’a eu Emmanuèle Perron-Pette. »

LC : Uniek, où est-il ?
Eric Estrier 
: « Encore au Haras des Coudrettes, nous allons le faire rapatrier près de Paris. Et la prochaine étape sera le faire essayer à des cavalières, tant du para-dressage que du para-cso, fin février. Et trouver sa « muse » !

LC : Quels sont vos plus gros besoins ?
Eric Estrier : 
« Le plus compliqué à former comme couples, ce sont les couples de para-dressage. Parce que des chevaux de CSO qui sautant 0,95 m, ce n’estr pas difficile à trouver, il y en a à des prix très raisonnables, beaucoup ont leur propre cheval. Lorsque ce n’est pas le cas, on leur prête un cheval le temps du concours, comme cela se fait à La Baule. C’est impossible en para-dressage, il faut des chevaux bien travaillés, et de façon très affûtée. Il faut trois quatre ans pour former un vrai couple de dressage. De plus, pour des raisons évidentes, c’est un trio, non un couple : le cheval, un coach qui le travaille, et le cavalier qui le monte trois ou quatre fois par semaine. On ne peut pas échapper à cette configuration en haut niveau. Cela fait donc beaucoup de « si ». Actuellement, par exemple, José Letartre a perdu Warina*ENE-HN, qui est blessée,  avec qui il avait participé aux JEM de Caen, Vladimir Vinchon a perdu son cheval, Rockford 17, son cheval des JEM également, que le propriétaire a repris. Louise Studer vient également de perdre Esmeralda Tanz, une jument confiée par une propriétaire qui malheureusement s’est blessée courant 2014. C’est un énorme travail en amont pour créer ces couples de haut niveau. Par contre Samuel Catel, même s’il n’a pas performé à Caen parce qu’il formait un couple avec Mogador de Valange depuis trop peu de temps, sera prêt pour les championnats d’Europe en juillet, que nous organisons à Deauville, et on peut rêver de Rio ? »

LC : Vos priorités en 2015?
Eric Estrier :
« Ce sera vraiment d’intensifier les stages de détection de nouveaux talents, par exemple tous les mois, pour détecter les talents de demain. Le haut niveau est maintenant bien rôdé. Une nouveauté cependant : l’aide financière que nous apportons aux cavaliers, qui peut se monter à des dizaines, voire des centaines de milliers d’Euros, sera octroyée sous forme des bourses : chaque cavalier nous présentera un projet sportif structuré sur la saison. Une commission décidera en février de l’octroi des aides à chacun. Cette façon de faire est plus pédagogique, elle les oblige à budgéter leur parcours. Et puis, en plus du CPEDI de Deauville, nous organisons cette année les Championnats d’Europe de para-dressage, toujours à Deauville ! Nous en sommes très fiers et nous attelons à la tâche dès maintenant... »

LC L’argent, le nerf de la guerre ?`
Eric Estrier :
« C’est de plus en plus vrai. Nous lançons un appel aux dons, car nous prenons en charge de plus en plus de jeunes... »

http://www.handiequicompet.fr et

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C. Robert

 

23/01/2015

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