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Poulain orphelin : importance de son poids adulte

En cette saison de poulinage, il arrive malheureusement que des juments décèdent ou qu’elles ne puissent pas allaiter. Dans ce cas, il faut assurer l’alimentation du poulain.

L’allaitement par une mère adoptive
Dans l’urgence, on n’a généralement pas le choix de la jument adoptante. Au niveau nutritionnel, il faut

En cette saison de poulinage, il arrive malheureusement que des juments décèdent ou qu’elles ne puissent pas allaiter. Dans ce cas, il faut assurer l’alimentation du poulain.





L’allaitement par une mère adoptive


Dans l’urgence, on n’a généralement pas le choix de la jument adoptante. Au niveau nutritionnel, il faut s’intéresser à la différence éventuelle entre le format adulte du poulain et celui de la mère adoptive. En effet, la production laitière de la mère, surtout pendant les premiers mois de lactation est directement liée à son poids : 6-7 litres de lait par jour au pic de lactation pour une ponette shetland, une Connemara va monter à 13 litres par jour, la petite arabe de 450 kg sera à 15, la grande KWPN à 20 et la jument percheronne peut monter à 28 litres de lait.





Si le poulain est adopté par une jument nettement plus grande, on risque une inflammation de la mamelle de la jument et/ou un poulain trop nourri. Si la jument n’est pas trop bonne laitière, comme la tétée sera moins intense, elle produira petit à petit moins et après une période de surveillance tout rentrera dans l’ordre.


Si le poulain est adopté par une mère plus petite que son potentiel de croissance à lui, certaines juments vont augmenter un peu leur production.


Mais si les formats sont trop dissemblables, cela ne comblera pas totalement la différence. Comme l’adoption se fait dans les premiers jours de la vie, le poulain se retrouvera en restriction énergétique, protéique et minérale, dès son plus jeune âge. Dans ce cas, les mécanismes de survie vont jouer à plein et il limitera sa croissance pour s’adapter.


Imaginez un poulain KWPN adopté par une jument Camargue ou un poulain percheron adopté par une jument de selle aussi grande que sa mère biologique mais nettement moins lourde. Dans ces deux cas, la différence entre les poids adultes du poulain et de la mère adoptive peuvent être estimés à 30 %. Cela engendre une différence de production laitière d’environ 25 %. Le poulain recevra un apport de lait à hauteur de 75 à 80 % de ses besoins. Il sera donc en pleine santé et vif puisque à ces niveaux de restriction sur une alimentation par ailleurs équilibrée, les mécanismes de compensation seront efficaces. Efficaces oui, car le poulain vivra normalement. Gratuits non, car il va limiter définitivement sa croissance. Il faut apporter à ce type de poulain, un petit supplément, sous forme de lait ou rapidement de granulés lactés, qui correspond à 20 % de ses besoins afin qu’il puisse pleinement exprimer son potentiel génétique.





L’alimentation au biberon


Le lait d’une jument change de composition d’une tétée à l’autre voire pendant la tétée du poulain. Il contient les composants essentiels du lait mais aussi des enzymes, des facteurs de croissance.... Le lait maternisé aura quant à lui une composition invariable composée uniquement des ingrédients essentiels. Les quantités sont calculées pour poulain « standard » à 500 kilos de poids vif estimé à l’âge adulte. L’éleveur pourra être tenté si les besoins de son poulain sont supérieurs de forcer les doses en mettant davantage de poudre. Cette surcharge favorise la déshydratation et les poulains n’en retirent que peu de bénéfices. L’apport de lait fabriqué avec les doses normales de poudre en quantité plus grande es préférable. Le lait distribué ad libitum est recommandé par certains éleveurs pour alimenter les poulains orphelins. Une estimation valable des besoins du très jeune poulain peut être faite à partir de la production laitière théorique de la mère biologique.





Catherine Kaeffer

28/03/2019

Actualités régionales