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Nicolas Delmotte : « sur-motivé à 300% »

  • Ici avec Ilex au GP 5* de Dinard (ER)
    Ici avec Ilex au GP 5* de Dinard (ER)
Un garçon très simple, empathique, heureux et fier de représenter la France dans cette compétition où les meilleurs mondiaux sont en piste. Nicolas qui vient de remporter coup sur coup les Grands Prix 5* de La Baule et Chantilly n’en a pas pour autant la « grosse tête ». « C’est un gars du Nord, voilà tout » disent de lui ses amis. Avec nous, il évoque ses débuts, son passage formateur chez Fabrice Dumartin à Metz, sa fructueuse collaboration avec Laurent Guillet et sa montée vers le haut niveau. Il est aujourd’hui le pilier de  l’équipe de France de saut d’obstacles

Nicolas, comment es-tu venu au cheval ?
J’étais dans une famille qui n’était pas du tout dans les chevaux : ma mère était secrétaire et mon père commercial. Mais j’ai été élevé chez mes grands-parents qui étaient agriculteurs. C’est dans ce cadre qu’est venue la passion des chevaux : j’ai appris dans un centre équestre, et puis cette passion est devenue mon métier et mon sport.

Le déclic s’est fait avec un cheval en particulier ?

Pas forcément, mais c’était d’être avec les chevaux. J’aimais bien monter à cheval, au début c’était surtout ça. Tout ça dans le Nord, d’abord chez Broucqsault à Phalempin.

Les chevaux qui t’ont marqué ?
J’ai eu une jument qui s’appelait Queen d’Or, une jument des haras nationaux. C’est avec elle que j’ai commencé à faire de belles épreuves : en 4è catégorie d’abord, puis en Grand Prix. C’était l’époque des A1. Celui grâce auquel j’ai pu progresser c’est Roméo de Brecey, des Haras Nationaux également. J’ai gagné les championnats d’Europe par équipe jeune cavalier et deux fois vice-champion individuel.

Et puis il y a eu ma jument Discrète, qui appartenait à mes grands parents : comme ils voyaient que j’étais passionné, ils m’ont acheté une jument, qui avait même un poulain, alors qu’ils n’y connaissaient rien aux chevaux. Je l’ai débourrée, mise en route et puis il s’est avéré que c’était une crack : j’ai été vice-champion de France en 2000 et champion de France en 2001 grâce à elle.

Après j’ai eu Lucciano, avec lequel j’ai été champion de France. On a couru des Grands Prix 5*, il en a gagné un. J’ai monté Darmani qui a gagné énormément, comme le Grand Prix de Béthune, puis Number One d’Iso qui a gagné le 4* de Bourg, classé dans plein de Grands Prix, et double sans-faute dans le Grand Prix à La Baule.

Et puis Ilex, qui appartient à Béatrice Mertens, avec lequel j’ai gagné le Grand Prix Rolex à Dinard en 2017, il a été sélectionné aux Jeux Mondiaux, il a gagné une 4* à Grimaud et il est 4è du 5* à Grimaud. On a gagné la Coupe des Nations de Jijon, de St Gall, donc top cheval.
Et puis il y a eu Urvoso (du Roch, ndlr). Je travaille beaucoup avec Laurent Guillet, on a pas mal de chevaux ensemble, comme avec Emmanuel Porté. Aujourd’hui la plupart des chevaux que je monte viennent de chez Laurent : il détecte, il vend beaucoup de chevaux, c’est quelqu’un de passionné qui va vraiment de l’avant. Au tout début qu’on a collaboré avec Laurent, j’avais déjà acheté deux chevaux, quand il m’appelle en me disant qu’il a un crack cheval, et qu’il pense qu’il serait bien pour moi. Ma propriétaire voulait acheter une jument de 7 ans baie, et elle acheté une jument alezane de 8 ans…Au début elle n’a pas eu le coup de cœur, moi je l’avais eu, donc elle l’a acheté parce que je l’aimais bien. Il n’avait absolument pas d’expérience donc j’ai commencé par des 1,20m, 1,25m, puis 1,30m et puis voilà…

Ton expérience dans l’Est ?
Je ne suis pas resté longtemps, peut-être dix mois ? C’était une bonne expérience, j’étais tout le temps en concours. En fait c’était juste avant que je m’installe à mon compte, j’avais des chevaux à moi, et je peux remercier Fabrice Dumartin, parce que cela m’a permis d’aller en concours, puisque je sortais de la seconde catégorie, j’entrais en 1è et puis j’avais un groom un camion, j’avais aussi des chevaux. Cela m’a permis de voir autre chose et aussi de me lancer la première année en 1è catégorie, donc c’était une bonne expérience. Ensuite je me suis installé dans le Nord, dans ma région, dans mon village, exactement à Frais Marais, près de Douai, où je suis depuis 17 ans. Je loue les installations de Gênes Diffusion. Je suis très content là-bas, je suis comme chez moi et ça se passe bien. J’ai 42 ans je me suis installé à mon compte à 22 ans, et j’ai forcément une équipe, mes grooms etc.

Tu fais encore des jeunes chevaux ?
Non, je n’ai plus le temps. Mais j’ai des jeunes chevaux avec Laurent, que par exemple Romain Ozzola va monter. Il y a un cheval en lequel nous croyons beaucoup c’est Dallas Vegas Batilly,  une jument de 8 ans qui est très très bonne, qui a déjà gagné une ranking 1,45m à St Tropez. On fonde beaucoup d’espoirs en elle. Celle-là on a envie de la garder pour l’emmener au plus haut niveau. J’ai monté des chevaux de Cécilia et Michel Aubertin, comme Carla de Toscane, une fille de Fanny du Mûrier et j’ai gagné le championnat des 7 ans avec cette jument-là.

Quels chevaux t’ont amené au haut niveau ?

Je suis monté très vite à haut niveau en fait, même si j’ai connu un creux : il y a eu ma jument, puis il y eu Lucciano, Number One, Ilex, et Urvoso

Ton état d’esprit aujourd’hui ?
Sur-motivé, à 300%. Je suis vraiment très content d’aller là-bas, et ramener une médaille. Aujourd’hui quand on fait ce sport-là les Jeux Olympiques c’est le graal.

Et avec l’équipe ?
Oui avec l’équipe on se connaît tous, on s’entend bien. Le dernier concours qu’on a fait tous les chevaux ont bien sauté donc c’est encourageant, motivant.

Tu es dans une spirale de victoires, là !
Oui il faut en profiter de ces moments-là ! Il ne faut pas se prendre la tête il faut que je reste concentré.

Propos recueillis  par Etienne Robert à Dinard

 

 

 

23/07/2021

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