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Les coliques les plus graves : de pronostic mauvais à sombre 

Rubrique Vétérinaire Ce sont des coliques généralement violentes, mais pas toujours, ce qui peut constituer un piége mortel. Encore une fois, le cheval retrouvé calme, peut avoir été violent lors d’un épisode particulièrement douloureux. Il faut toujours être alarmé lorsqu’on trouve un cheval calme présentant des escarres.  

On classera dans cette catégorie, les torsions de côlon, pour lesquelles la douleur est tellement importante que le cheval peut être incontrôlable, voire dangereux. Une torsion du côlon est presque irrémédiablement fatale. Une telle colique peut tuer un cheval en trois à quatre heures de temps. Seule une chirurgie extrêmement précoce peut alors sauver l’animal.
On classera ici, toutes les obstructions de l’intestin grêle, qui sont des indications chirurgicales précoces. Sans chirurgie, les chances de survie de l’animal sont presque nulles et toute perte de temps assombrit le pronostic.
On distingue toutefois les obstructions du grêle non étranglées, des obstructions étranglées dont le pronostic est beaucoup plus sombre, souvent nettement inférieur à 25%.
Dans les obstructions non étranglées, on trouve par exemple les impactions de l’iléon ou toutes les masses (intra-luminales comme les entérolithes, intra ou extra-pariétales) qui diminuent la lumière de l’intestin grêle.
Dans les obstructions étranglées, on trouve par exemple les incarcérations de portions d’intestin grêle dans l’anneau inguinal, dans le foramen épiploïque, dans une brèche mésentérique, dans une brèche du ligament gastro-splénique. On trouve aussi les volvulus, torsions de l’intestin grêle ou les strangulations dues à des lipomes pédonculés. On trouve aussi les intussusceptions, i.e. l’incarcération d’une portion d’intestin grêle dans une autre portion du tractus digestif.
La gravité des obstructions étranglées réside dans le fait que très rapidement l’étranglement cause une ischémie i.e. un arrêt de la circulation sanguine ; ischémie qui induit la nécrose de la portion d’intestin grêle concernée. L’intestin grêle nécrosé libère alors des endotoxines qui induisent une dégradation de l’état général du cheval. De plus un organe nécrosé peut se rupturer, provoquant la morte foudroyante de l’animal.
Le pronostic est d’autant plus sombre que la longueur d’intestin grêle nécrosé, donc à couper, est importante et que le temps depuis le début de la crise est long. Il est scientifiquement prouvé que le taux de survie, même après chirurgie, est proche de zéro, si celle-ci est réalisée plus de 15 à 18 heures après les coliques.
Les chirurgies de coliques sont des opérations lourdes et à hauts risques, mais l’unique alternative à la mort de l’animal.

Plus le temps passe, plus l’état général du cheval se dégrade, plus les risques inerrants à de telles chirurgies augmentent :
- le risque anesthésique, particulièrement élevé pour cette espèce, de l’ordre de 3 à 4 %,
- les risques au moment du relevé tels que des fractures de membres ou les éventrations,
- les risques post-opératoires comme les myosites, les fourbures, l’iléus (non-reprise du transit digestif), les septicémies, les péritonites, les infections de plaie.
La décision chirurgicale, seule alternative à la mort de l’animal, doit être prise le plus tôt possible, pour conserver le maximum de chances de réussite.

Drs. Delalande et Martin
04/03/2010

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