- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Les chroniques de l’ostéopathe : « Mon cheval, c’est un boulet ! »

Voici une petite histoire banale de consultation ostéopathique très instructive que je veux vous faire partager.

Je suis appelé auprès d’un hongre de 9 ans, cheval de Complet avec, jusqu’il y a 6 mois de bons résultats en concours. Depuis 6 mois, la cavalière-propriétaire m’explique que sur le plat le cheval ne veut plus

Voici une petite histoire banale de consultation ostéopathique très instructive que je veux vous faire partager.


Je suis appelé auprès d’un hongre de 9 ans, cheval de Complet avec, jusqu’il y a 6 mois de bons résultats en concours. Depuis 6 mois, la cavalière-propriétaire m’explique que sur le plat le cheval ne veut plus s’incurver à gauche et que le travail est devenu difficile avec apparition d’une rétivité grandissante. « Maintenant, sur le carré, c’est un vrai boulet ! ». Elle m’explique par ailleurs que dans le CSO, le cheval fait souvent maintenant une, deux barres ou plus alors que c’était son point fort. Bref, le cheval est sorti de la compétition depuis 3 mois et prend du plaisir au pré.


A l’examen dynamique, le cheval ne boite pas mais sur le cercle à main gauche, effectivement, il ne s’incurve pas.


A l’examen, je retrouve une importante limitation dans l’incurvation gauche au niveau de la 3e vertèbre cervicale, une épaule droite un peu basse, limitée en rotation externe et dans l’embrassée avec une contracture du muscle grand dorsal droit et au niveau de l’antérieur droit l’impossibilité d’obtenir une rotation externe du pied, surtout bloquée au niveau du boulet (entre le 3e métacarpien et la phalange proximale).


Aucune autre restriction de mobilité n’est retrouvée (arrière main, le reste de la colonne vertébrale, région de la nuque, articulation temporo mandibulaire) et il n y a pas de problème dentaire.


L’hypothèse est donc que le cheval présente une entorse du boulet, ancienne et fibrosée qui est passée inaperçue. Avec le temps le cheval s’est progressivement recroquevillé autour de cette lésion pour aboutir aux restrictions de mobilités de son avant main. Le traitement ostéopathique au niveau du boulet et du pied va permettre de retrouver une mobilité passive normale et curieusement, les restrictions de mobilité de l’épaule et cervicales disparaissent (quasiment) en totalité dans la séance sans être traitées.


Un mois après la propriétaire me confirme que tout est rentré dans l’ordre et trois mois après le cheval retrouve son classement habituel en compétition …


Cette petite histoire ostéopathique illustre le fait que « le Diable se cache souvent dans le détail » et que les conséquences de lésions passées inaperçues peuvent modifier le schéma de fonctionnement locomoteur du cheval dans sa globalité. Finalement, ce cheval, c’était bien un boulet !


13/12/2018

Actualités régionales