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LE SECRET DE LA REUSSITE DE MARTIN FUCHS

  • Luigi Baleri fut très ému par la victoire de son cheval à Genève (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)
    Luigi Baleri fut très ému par la victoire de son cheval à Genève (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)
Martin Fuchs est sans doute le cavalier de l’année 2021, au panthéon des meilleurs cavaliers au monde mais il ne serait rien sans ses chevaux. Un de ses propriétaires en particulier, Luigi Baleri (propriétaire de Leone Jei, le gagnant de Genève) nous révèle la belle histoire de confiance entre lui et Marcus et Martin Fuchs. Une belle amitié qui assure au jeune prodige suisse d’avoir des chevaux d’exception, et de pouvoir progresser avec ses chevaux dans un confort absolu.

D’où vous vient votre passion pour les chevaux et le saut d’obstacles ?
C’est une longue histoire d’amour... J’adore les chevaux depuis mon enfance. Il y avait un centre équestre près de notre appartement. Je demandais toujours à mes parents si on pouvait y aller, mais nous n’avions pas assez d’argent. Ensuite, j’ai oublié tout ça pendant longtemps. J’ai commencé à travailler, et à l’âge de 20 ans, je suis parti une semaine en vacances dans le Tessin. Il a plu sans discontinuer et je ne savais pas trop quoi faire. Non loin de moi se trouvait un centre équestre, et j’ai décidé de m’inscrire à un cours d’équitation pour la semaine. Je voulais tout savoir, mais le moniteur m’a dit qu’une semaine ne suffisait pas pour tout apprendre. J’ai donc décidé de m’entraîner très dur. Malheureusement, j’étais déjà trop âgé pour devenir un cavalier suffisamment polyvalent. Je voulais vraiment faire de la compétition, et pour finir j’ai concouru au niveau régional.

Plus tard, j’ai rencontré Thomas Fuchs, qui était mon banquier. En tant que concessionnaire automobile, j’avais beaucoup d’entrées et de sorties sur mon compte en banque. Et au fil des discussions, nous sommes devenus amis. Nous nous sommes perdus de vue un moment, quand je suis allé à Fribourg pour m’entraîner aux écuries de Beat Grandjean. J’y suis resté 15 ans avant de revenir à Zurich, et c’est là que Thomas Fuchs m’a vendu une monture. J’ai continué à monter à cheval en dehors du travail. Thomas a dû m’expliquer que lorsque quelqu’un lui achète un cheval, il s’entraîne chez lui !

Et c’est là que vous avez rencontré Martin Fuchs ?
Voilà ! Je m’entraînais un jour avec Thomas, qui m’a demandé de faire cinq foulées entre deux obstacles, mais je n’y arrivais pas. Il m’a alors dit que même un enfant y arriverait. Voyant mon incrédulité, il m’a emmené un enfant. Évidemment, ce gamin a réussi immédiatement. J’invoquais le coup de chance quand il repart et l’exécute de nouveau parfaitement. Il me dit alors, « je peux le faire 10 fois si vous voulez ». Ce gamin, c’était Martin Fuchs. C’est à ce moment exact que je me suis dit que j’allais acheter un cheval, non pas pour moi, mais pour lui.

Quelques jours plus tard, Martin partait en Grèce pour participer aux Jeux olympiques Juniors sur l’un de mes chevaux. Une fois revenu, il m’a expliqué que tout s’était très bien passé, mais que si je voulais que l’on ait une chance à haut niveau, il faudrait que j’achète un cheval plus performant. À partir de là, on a commencé à faire beaucoup de concours ensemble. Il a gravi les échelons, et qui disait niveau supérieur disait nouveau cheval. J’en ai acheté un autre, puis un autre. C’était le début de ma collaboration avec Martin.

Comment fonctionne votre relation avec la famille Fuchs ?
Je laisse les Fuchs prendre toutes les décisions en relation avec les chevaux. Martin vient parfois me voir pour me demander s’il devrait aller à ce concours ou cet autre. Mais je lui fais confiance pour prendre ce type de décision par lui-même, car il connaît ses chevaux mieux que personne. J’aime cette façon de fonctionner, je sais que je peux me reposer sur les Fuchs car ils sont mieux placés que quiconque.

Quel est votre plus grand moment de fierté en tant que propriétaire ?
Je n’ai pas de moment particulier en tête. J’ai eu la chance d’avoir gagné une médaille dans presque tous les Championnats et Majeurs. Ce serait trop dur de choisir. Pour moi, la dernière victoire en date est toujours la meilleure, car elle vous pousse à en chasser une autre. Je suis toujours très fier de voir Martin gagner, que ce soit au niveau régional comme au plus haut niveau international. Si j’étais vraiment forcé à choisir une victoire, je dirais évidemment celle au Rolex Grand Prix du CHI de Genève en 2019, en raison des circonstances qui l’entourent : le suspense, la victoire de justesse, et le fait de surpasser les meilleurs cavaliers au monde chez nous en Suisse.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ?
Pour moi, le Rolex Grand Slam of Show Jumping n’a pas sa pareille : c’est l’ultime défi pour un cheval. L’ambiance électrique me fait penser à celle qui règne en Formule 1. Le Rolex Grand Slam exige une préparation minutieuse et une grande concentration. Il faut savoir faire attention à chaque petit détail, comme dans l’horlogerie d’ailleurs !

Propos recueillis par les équipes du CHI de Genève

22/12/2021

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