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Le coup de gueule de Steve Guerdat

  • Steve Guerdat (©Luther Formet)
    Steve Guerdat (©Luther Formet)
Interrogé en conférence de presse à l’issue du Grand Prix de Saint-Lô sur ce qu’il pense de la « surtaxe » que certains organisateurs imposent à la remise des carnets des chevaux, Steve Guerdat n’a pas caché sa réprobation.

« C’est une cochonnerie. Pour moi ce sont des gens malhonnêtes. Nous savons qu’il y a des abus. Maintenant tout ce qu’il y a dans leur programme c’est à nous cavaliers de vérifier. Là c’est exagéré. Ils poussent le bouchon un peu loin quand ils demandent jusqu’à 350€ par camion pour l’électricité. C’est pour des raisons comme ça que nous avons envie de venir à des concours comme au Normandie Horse Show, ça fait plaisir de voir qu’il y a encore des organisateurs qui font ça pour les cavaliers, les chevaux, le sport et le public sans juste penser à l’argent et toutes les dérives qui vont avec. Grand coup de chapeau à ces organisateurs comme ceux du NHS pour ne pas tomber dans ces dérives-là et un grand coup de gueule à ceux qui se permettent des porcheries pareilles. 

Les concours qui sont organisés par des gens qui aiment les chevaux et qui font ça pour le bien du sport et des cavaliers sont souvent récompensés par le public nombreux dans les tribunes. Les concours organisés par les sales personnes ont des tribunes vides et n’ont pas un chat qui vient regarder leurs épreuves. Ça donne de l’espoir ». 

Jean-Claude Heurtaux, président du NHS, a aussitôt réagi : « je partage totalement le point de vue de Steve, nous notre organisation est faite de bénévoles qui s’entourent de compétences. Notre objectif n’est pas de gagner de l’argent sur le dos des concours. C’est d’équilibrer nos budgets. La philosophie est tout à fait différente de ceux qui se servent du sport pour faire du business. Il ne faut pas oublier que les principaux sponsors d’un concours sont les cavaliers et leurs propriétaires. Ce ne sont pas des vaches à lait. Il faut trouver le bon équilibre, être dans le respect de chacun. L’an dernier nous avions 1 million de budget pour le Normandie Horse Show, nous avons un résultat net de 1 500€. C’est vous dire la gestion et la rigueur que ça suppose. Mais c’est aussi ça le challenge : équilibrer le budget sans tomber dans des dérives. Nous organisons pour le sport, les cavaliers, et le plaisir des spectateurs. Il faut être très vigilant. Je me méfie toujours des comètes qui arrivent dans le sport et dans l’organisation à grand renfort d’esbroufe ».

L’affaire des « surtaxes » avait commencé à Grimaud en début d’année et fortement secoué le milieu des cavaliers. Face à ce tollé, l’organisateur a remboursé tout le monde.

Même attitude en Belgique récemment où une « green fee »,  sorte de taxe verte, avait été instaurée pour soi-disant servir à l’entretien des terrains en herbe. Grosse protestation des cavaliers qui sont allés jusqu’à la menace de ne pas partir sur le Grand prix. Là aussi les organisateurs ont finalement plié.

En revanche à Chantilly, malgré des oppositions individuelles, les cavaliers ont été réellement taxés de 120 € par cheval. Mais là, pas de surprises, tous les cavaliers engagés ont été personnellement informés de ce surcoût lié à la mise en place de A à Z de ce site qui ne comporte aucun équipement. D'ailleurs, les propos de Steve Guerdat ne visaient pas cette organisation.

Reste que l'organisation de concours de haut niveau est de plus en plus problèmatique en raison des contraintes imposées aux organisateurs, toujours plus lourdes face à des partenariats de sponsoring de plus en plus difficiles à établir.

E. R.

07/08/2023

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