- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Le connaissez-vous ? Le Poney Landais

  • Elena des Barthes
    Elena des Barthes
Le manque de concours donne également l’occasion de flâner, de chercher, d’apprendre. Le Conseil des Équidés de Nouvelle Aquitaine recense, dans son collège des races locales, cinq associations de race adhérentes dont le berceau de race est situé en Nouvelle-Aquitaine. Si l’Anglo-Arabe est le plus connu chez les chevaux de sport, intéressons-nous aux autres. 

La région connaît plusieurs races locales : le Pottok, l’âne et la mule des Pyrénées, le Poney Landais, les races mulassières du Poitou (le baudet du Poitou, la mule poitevine et le trait poitevin) et l’Anglo-Arabe.

Nous nous consacrons dans cette édition au poney landais  

Son berceau de race est situé dans les Landes. Les poneys landais sont d’excellents poneys de sport, s’illustrant dans plusieurs disciplinaires (CSO, CCE, etc).

Le poney Landais est une race très ancienne qui descend probablement du Tarpan des steppes, plus récemment influencée par des apports arabes ou anglais (invasions successives). 

Deux populations ont subsisté dans le département et évolué différemment, même si quelques croisements entre les deux avaient existé au début du XXe siècle : sur la côte le poney des pins ou “ lédon ”, aujourd’hui disparu, et dans les prairies bordant l’Adour, le poney “ barthais ”, souche des poneys Landais actuels.

Origines

Les origines du Poney Landais sont communes à celles de tous les chevaux actuels, elles remontent au début de l’ère tertiaire, bien avant l’apparition de l’homme.

Les premiers écrits faisant allusion à la race équine en Aquitaine datent d’un siècle avant Jésus Christ et font mention de guerriers sur des petits chevaux fuyant dans les marécages.

L’histoire mouvementée de la région et la morphologie de ce poney laissent croire que certains croisements avec du sang arabe, barbe et espagnol ont eu lieu, infusant  la race originelle à plusieurs reprises mais il est très difficile de savoir dans quelle mesure ces croisements ont influencé l’évolution de la race.

Selon les textes, il semblerait que deux lignées spécifiques du Sud-Ouest de la France se soient distinguées en fonction des contraintes environnementales :
- le Poney de la Lande ou Poney des Pins évoluant dans la Haute Lande et en Gironde.
- Le Poney des Barthes ou Poney Barthais situé sur les prairies inondables des bords du fleuve Adour. 

Ces deux populations étaient présentes à l’état sauvage ou semi-sauvage en grand nombre jusqu’au XXe siècle. Il apparaît ensuite que l’invention du moteur à explosion et notamment de l’automobile, et les guerres successives ont eu raison de ces animaux puisque de 2000 individus au début du siècle dernier, leur nombre est passé à 150 après la Seconde Guerre Mondiale.

Sauvée en 1967, la race prit un nouvel envol et l’intervention de quelques étalons arabes et welsh lui rendit certaines de ses caractéristiques. 

Cependant seule, la souche Barthaise a pu être sauvée, le Poney de la Landes ayant disparu dans les années 1950.

Pour mieux situer le lieu d’élevage du Poney Barthais à l’échelle nationale, les Barthes de l’Adour restant méconnues pour la majorité des Français, celui-ci fut rebaptisé Poney Landais. Aujourd’hui il représente seul la race équine du département des Landes.

Berceau de race

- Le poney de la Lande vivait sur la plaine landaise et les dunes littorales

Jusqu’au début du XVIIIe, la plaine landaise est à l’état de Lande rase parsemée ci et là de quelques forêts de chênes et de pins maritimes, déjà présents sur le territoire. La végétation de la lande est celle propre au sol siliceux et acide. Elle comporte notamment plusieurs variétés de bruyères, de fougères, de joncs, associées à de l’ajonc, des genêts, de la molinie, cette dernière constituant malgré sa faible valeur nutritive l’aliment principal pour le bétail.

Irriguée par quelques rivières aboutissant à des étangs ou à la mer, le sol de sable mêlé à un peu d’humus, a une profondeur assez variable, de quelques centimètres à plus d’un mètre. En dessous, on trouve une couche d’alios très résistante, formé de sable et de végétaux qui forme un ciment orgnique, lui aussi d’épaisseur variable. Cette plaine est recouverte d’eaux stagnantes, qui font de cette zone un vaste marécage, réputé pour être malsain.

C’est pourquoi, au début du XIXe siècle, un vaste plan d’assèchement a été mis en place associé au développement de la sylviculture. Les chevaux, inféodés à des milieux ouverts se sont regroupés près des étangs et des marais de l’arrière-dune littorale. Cependant, ils en furent parfois chassés à cause des entreprises de fixation des dunes et les plantations de semis.

Ils survécurent malgré cela à l’état semi-sauvage jusqu’au XXe siècle, parfois enfermés pour produire du fumier, parfois capturés pour être vendus morts ou vifs. 

Cependant, victimes des mines posées par les allemands sur le littoral pour empêcher les débarquements, leur nombre diminua beaucoup au milieu du XXe siècle.

Enfin, l’apparition de la voiture acheva les derniers survivants d’abord parce que leur utilité en fut fortement remis en cause et ensuite parce qu’ils étaient la cause d’accidents de la route. 

- Le Poney Landais actuel était élevé le long du fleuve Adour, aux alentours de Dax (40)

Il était mis en pâture sur les priairies inondables des bords de l’Adour et du Luy que l’on nomme les Barthes. Ces zones humides, enrichies chaque année par le dépôt des alluvions sont constituées de prés de très bonnes valeur nutritive, entourés de canaux et de forêts de chênes. Elles abritent une faune et une flore très riche et bénéficient donc aujourd’hui d’un régime de protection particulier. On y trouve encore aujourd’hui des Poneys Landais mêlés à des chevaux plus lourds et à des bovins.

Les Barthes sont divisées en deux domaines : une zone libre communale ouverte toute l’année et une zone à foin divisée en plusieurs petit lots privés fermée tout les ans au printemps et au début de l’été (1er mars - 1er août) pour permettre la pousse et la récolte du foin. 

(source : rapport D.E.S. de sciences naturelles, 2003-2004, Lucille Callede) 

Les poneys landais sont d’excellents poneys de sport.  A l’origine les étalons chef de race ont été en partie sélectionnés sur leur endurance en trot attelé : Jongleur qui a parcouru 100km en 6h22 soit une moyenne de 15km/heure.

Aujourd’hui c’est en compétition de CSO, CCE, Dressage mais aussi Pony-games, Endurance, Horse ball que le poney landais s’illustre.

Quelques champions : « Bamby de l’Arros » issue de l’élevage de Chrystele Quetelart « Elevage de l’Arros » est Champion de France P3 B CCE en 2017,  « Cap a Cap a Peylin » issue de l’élevage de Véronique Monteil est 10e du Championnat de France Poney Elite C, « Vera des barthes » issue de l’élevage de Véronique Planté « Les Poneys Landais de Saubusse » est vice championne de France 2019 en équipe Pony games club 1., « Vahinée Landaise » issue de l’élevage de Véronique Planté est championne Régionale en concours complet Poney Elite 2019, « Printemps de Buges » Etalon actif chez Jean-Pierre Delavigne, est champion en trot attelé en 2011/2012, au Printemps de Buges.

Retrouvez l’Association Nationale du Poney Landais : site internet : http://anr-terr-poney-landais.web-anr.net/ 

(Source : Conseil des Chevaux Nouvelle-aquitaine)

12/03/2021

Actualités régionales