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La filière équine en question

Le Conseil économique social et environnemental a publié un rapport sur la filière équine. Revue de détail. D’entrée le problème du statut de l’éleveur est soulevé par le CES, qui préconise une redéfinition de ce dernier et de l’élevage
de manière plus générale. Le développement trop important de l’équitation favoriserait des dérives en matière d’urbanisation. Il faudrait, selon Jacky Lebrun membre du CESE, « des conditions plus exigeantes pour pouvoir bénéficier du statut d’agriculteur, comme celles en vigueur au niveau communautaire : posséder au moins 3 unités de gros bétail identifiées. Ceci permettrait également de clarifier le marché du cheval et de renforcer le dispositif d’identification et de suivi des animaux ».

Le statut du cheval soulève également des interrogations de la part du CESE, qui propose de «[réaffirmer] ses vocations d’animal de travail, de loisir et de boucherie et [refuser] son classement comme animal de compagnie, pour empêcher l’interdiction de commercialiser sa viande ou d’utiliser sa force motrice ». Mais aussi - ce qui ne manquera de relancer un vieux débat - le CESE souhaite une meilleure information du public afin notamment que celui-ci n’ait aucune crainte à manger de la viande chevaline...

Concernant l’organisation de la filière équine, il manque selon le CESE une structure transversale entre la Fival et INTERBEV, ce qui « freine la mise en œuvre d’une stratégie globale de défense des intérêts de la filière ». De plus le Pôle de compétitivité équin de Basse-Normandie doit être mieux valorisé. Les JEM de Normandie 2014 sont un excellent moyen selon le CESE de faire la promotion de la filière cheval.

L’ouverture à la concurrence des paris en ligne, figurant dans le texte de la loi du 12 mai 2010, inquiète le CESE à plus d’un titre. Outre la menace de disparition des petits hippodromes régionaux, le financement de la filière équine pourrait en pâtir. «les différents dispositifs de contrôle portant notamment sur l’agrément des opérateurs, prévus dans la récente loi, [doivent être] mis en œuvre avec la plus grande rigueur. Pour ce faire, la future Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL, ndlr) aura un rôle déterminant », précise Jacky Lebrun.

Le CESE s’est également penché sur les métiers du cheval. L’orientation des jeunes à ces métiers manque de clarté selon le conseil, qui souhaite également une meilleure application des conventions collectives dans les structures équestres. La santé des professionnels du cheval, sujet trop souvent laissé de côté, est abordé. Selon l’instance, d’une part « il est urgent d’intensifier les recherches visant à la mise au point de techniques et d’équipements ergonomiques destinés à prévenir et à traiter de tels problèmes chez tous ceux qui sont professionnellement en contact avec ces animaux ». D’autre part, « il convient d’assurer un suivi médical régulier des personnes particulièrement exposées, en appliquant les dispositions du plan relatif à la santé et à la sécurité au travail, élaboré par le ministère de l’Agriculture ». Une évidence bien souvent oubliée par des professionnels qui comptent rarement leurs heures.
Florence Robillard

24/06/2010

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