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La chronique d’Eustache : la maladie de Cushing chez le cheval

Penchons-nous sur une maladie hormonale connue et fréquente dont on parle souvent, mais dont les mécanismes ne sont pas toujours clairs pour les propriétaires de chevaux. Pourtant, vous allez voir que comprendre cette maladie aide grandement à savoir la gérer ! Alors, je suis d’accord, il faut s’accrocher un peu au début pour assimiler la partie « physiologie ». Mais j’ai confiance en vous et une fois cette marche franchie, tout va vous sembler limpide ! C’est promis !

Qu’est-ce que le Syndrome de Cushing ?

Le syndrome de Cushing est une maladie hormonale qui touche les chevaux âgés. Elle est due à une production excessive de cortisol par les glandes surrénales. Le cortisol est un corticoïde produit par l’organisme qui a tout un ensemble de rôles fondamentaux : métabolisme des protéines et des lipides, immunité, tonus des vaisseaux sanguins… On comprend donc aisément qu’un dérèglement du taux circulant de cortisol peut avoir de lourdes conséquences. 

Quels sont les mécanismes physiologiques mis en place ?

La production normale de cortisol par les glandes surrénales découle de tout un enchainement de phénomènes : L’hypothalamus analyse le taux de cortisol circulant dans le sang. S’il est trop haut, il sécrète alors de la dopamine. La dopamine va quant à elle, inhiber la production d’ACTH par l’hypophyse. Car c’est l’ACTH qui déclenche la production de cortisol par les surrénales. 

Mais, lors de syndrome de Cushing, l’ACTH est produite de façon excessive (souvent parce qu’en vieillissant, les neurones responsables de la synthèse de dopamine fonctionnent moins bien). Le cortisol est alors sécrété en permanence à taux élevé.

Quels sont les symptômes ?

Le symptôme le plus flagrant est un hirsutisme : les poils poussent de façon excessive et souvent disparate. On constate aussi une augmentation de la sudation, une augmentation des mictions et de la prise de boisson, une léthargie ainsi qu’une modification de la morphologie : perte de muscles et abdomen tombant. En plus de tout cela, on remarque qu’environ 50% des chevaux atteint du syndrome de Cushing développent des fourbures. Par ailleurs, le système immunitaire étant moins vigoureux, on note l’apparition d’infections secondaires.

Comment la diagnostiquer ?

La suspicion est souvent faite lorsqu’un cheval se met à développer un poil épais sans raison apparente. Mais le diagnostic de certitude est posé par le vétérinaire grâce à des tests hormonaux et au dosage d’ACTH dans le sang.

Comment la traiter ?

Il existe deux traitements, mis en place à vie : 

- Le Pergolide, qui joue le rôle de la dopamine et ralentit la production d’ACTH et donc de cortisol. Cette molécule doit être introduite progressivement sous peine d’effets secondaires

- Le Trilostane, qui inhibe directement la production de cortisol mais dont le coût est un frein réel. 

En parallèle, il est fondamental de soutenir l’immunité avec de l’échinacée et de favoriser la circulation sanguine avec le chrysantellum pour éviter les fourbures. Et bien sûr, proposer une alimentation et un environnement de vie sains.

Maintenant que vous êtes calés sur les phénomènes hormonaux et leurs dérèglements possibles, jetez un œil aux vieux chevaux qui vous entourent. 

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Dr Semblat Vétérinaire et Fondatrice de Bonjour Eustache

18/07/2019

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