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Journée Recherche Equine : épidémiologie et pathologie, thèmes de la session spéciale des JRE

L’édition 2014 de la journée de recherche équine se déroulait comme de coutume au FIAP de Paris. Les interventions ont porté sur les dernières découvertes de la recherche. La session spéciale était consacrée à la pathologie et l’épidémiologie équines.


L’IFCE ENE-HN, L’INRA, le Réseau d’Epidémio Surveillance en Pathologie Équine (RESPE) et la fondation Hippolia ont organisé cette journée très utile aux professionnels, éleveurs, cavaliers et aux chercheurs.


Cette année, l’accent était mis sur les pathologies et épidémiologies fréquentes chez le cheval. Le premier symptôme analysé, celui de « Piro-Like », interroge les scientifiques encore aujourd’hui. Scruté depuis 2004, il inclut cinq maladies dont la piroplasmose, la leptospirose et l’anémie infectieuse équine qui sont présentées par Charlène Daix du RESPE.


Quant au virus de la grippe équine, une maladie morbide actuellement, Loïc Legrand et Romain Paillot du laboratoire Franck Duncombe (Caen) et Animal Health Trust (Kentford Newmarket, Grande Bretagne) se penchent sur le problème de la vaccination, la prévalence de la bactérie dans le monde.


Pour sa part, la Belge Dominique Votion s’intéresse à la myopathie atypique. Des botanistes ont visité des pâtures afin de mesurer l’impact de l’ingestion de samares (graines) de certains érables. Selon la chercheuse de la faculté de médecine vétérinaire de Liège, les changements climatiques sont des facteurs aggravants. «Plus les tempêtes sont précoces, plus les graines ont des degrés de maturité en lien avec des niveaux de toxicité». Si l’absence d’érables n’est pas une garantie suffisante pour se prémunir contre la myopathie atypique, «certaines catégories de chevaux, les moins de 3 ans et les vieux sujets, sont plus fragiles que d’autres». Ni la race, ni le sexe ne sont en revanche des critères de prédisposition à la maladie. «Le fait d’être traité contre la myopathie augmente la survie. Cela contrecarre les effets de la toxine».


Guillaume Sallé de l’INRA se focalise lui sur une étude de grande ampleur concernant la résistance génétique des chevaux aux parasites Strongles et P. Equorum dans un haras en particulier, celui de Michalow en Pologne. Durant 8 ans, les chercheurs ont effectué un suivi coproscopique sur 835 pur-sang arabes. « Moins de 10 % de la variation observée dans cette population est d’origine génétique». En France, la recherche en vue d’améliorer les pratiques et l’administration de vermifuges efficaces est peu développée. Seule une étude préliminaire entre plusieurs races de chevaux a été menée.


Autre cas de résistance, ceux des céphalosporines de 3e génération chez des entérobactéries isolées de chevaux sains en Basse-Normandie. Sophie Granier de l’ANSES retrace à travers une présentation le « parcours » de ces bactéries après analyses en laboratoires. « Il est important, selon Pascal Hendrickx coprésident de la session spéciale, d’avoir un bon réseau épidémiologique ». « Depuis 2010 on n’a pas réussi à retrouver de pareilles salmonelles multi résistantes », assure Sophie Granier. Du côté des vétérinaires, les interrogations ne manquent pas. « Souvent, on a du mal à dire à nos clients de faire des tests bactériologiques. Les antibiotiques comme chez les humains, ce n’est pas automatique. La fièvre par exemple est virale », précise Jean Yves Gauchot vétérinaire.


Julien Gasparini de l’université Pierre et Marie Curie a conclu l’après-midi par un exposé sur une recherche encore débutante à propos des effets des médicaments antiparasitaires équins sur la biodiversité du sol dans la réserve de biosphère Fontainebleau et du Gâtinais. Tout comme chez les humains, des résidus de médicaments se retrouvent dans les eaux, les principes actifs des médicaments pour chevaux peuvent être dangereux pour les insectes. L’étude a notamment porté sur la population des coléoptères. « Parmi les indices de développement des coléoptères, on a montré que ceux issus des populations sans chevaux sont de plus grande taille que ceux évoluant dans des zones fréquentées par des équidés », note Julien Gasparini. Chose assez inquiétante : dans 48 % des centres équestres, l’administration des vermifuges se fait sans avis vétérinaire. Des résultats qui seront à approfondir dans les prochaines années.


12/04/2014

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