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Impact du Covid19 sur les professionnels

Ce jeudi 30 avril est publiée l'étude d'impact du Covid19 sur les activités des professionnels de la filière équine, pour le mois de mars 2020, réalisée par la Fédération Nationale des Conseils des Chevaux. Un exemple parlant : le CA dans les élevages au mois de mars  a baissé de : - pensions -12% - prestations liées à la reproduction -36% - ventes d’équidés -94% - gains concours, courses -63% - effectif de juments mises à la saillie -56%.  

EDITO
APPROCHE DE L’IMPACT DE LA CRISE DE COVID-19 SUR LA FILIÈRE ÉQUINE
(Données de mars 2020)
Dès les premiers jours de la crise sanitaire que nous traversons, les Conseils des Chevaux Régionaux ont accompagné les professionnels de toutes les composantes de la filière. L’enjeu majeur reste que nos métiers soient bien intégrés dans les dispositifs d’aides gouvernementales et régionales. À cette fin, nous nous sommes rapprochés des institutions (État, Région, Chambre Régionale d’Agriculture...) qui sont à même d’intervenir dans le domaine de l’aide économique d’urgence et avons fait de notre mieux pour vous fournir des informations validées sur les mesures adoptées.Il y a quelques mois, les Conseils des Chevaux régionaux ont actualisé les Observatoires Économiques Régionaux qui permettent à nos institutions de mesurer avec exactitude le poids économique et social de notre filière. Aujourd’hui, nous activons cet outil pour donner aux Conseils Régionaux une étude d’impact économique de la crise des plus précis. Vous en trouverez ici la synthèse nationale.Il nous faut maintenant préparer la sortie de cette crise qui ne manquera pas d’avoir des répercussions à très long terme car elle aura conduit nombre de nos concitoyens à modifier leurs habitudes. Les observatoires de crise fin avril, fin mai puis en début de l’année prochaine seront de précieux atouts pour mettre en place des plans de relance de l’activité économique efficaces.
Pierre-Yves Pose Président de la Fédération des Conseils des Chevaux

Dans le cadre de l’épidémie de coronavirus qui sévit actuellement, les Conseils des Chevaux régionaux ont réalisé une enquête auprès des professionnels de la filière équine. Cette étude a été réalisée du 6 au 27 avril 2020, afin d’évaluer les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur les exploitations équines. Cette enquête a également permis de collecter les besoins pour y faire face. Analyse s’appuyant sur les données suivantes :

RÉPARTITION DES 1 384 RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE SUR MARS 2020 :
chevaux de selle 30%, poneys 6%, galop 6%, Trot 10%

SYNTHÈSE
On observe des pertes d’activité économique, engendrées par la crise sanitaire et la période de confinement, sur toutes les entreprises ayant une activité directement et indirectement liée au cheval :
• Des pertes immédiates liées à l’arrêt d’activités : courses, compétitions équestres, enseignement, tourisme, formations, ...
• Des pertes liées à des baisses ou des reports d’activité : étalonnage, ventes de chevaux, maréchalerie, ventes d’aliments et d’équipements...

À ce stade, on identifie 2 grandes catégories d’impacts qui touchent les différents secteurs :
Des impacts à court terme :

Entraînés par l’arrêt complet des activités d’enseignement, la suspension des courses et la fermeture des ERP, touchant plus particulièrement :
• Les centres équestres qui ont surtout une activité d’enseignement
• Les entraîneurs de trot

Des impacts à moyen et long terme :

À 6 mois, sur les ventes, à 1 an sur la prochaine saison de reproduction, et sans doute au-delà, en lien avec les impacts sur l’économie globale et l’annulation des rassemblements de chevaux permettant la commercialisation, touchant plus particulièrement :
• Les entraîneurs de galop
• Les écuries de concours ou de valorisation de chevaux de sport
• Les éleveurs

Sont, pour l’instant, globalement moins touchés par la crise :
• Les écuries de propriétaires
• Maréchaux
• Vétérinaires

On pressent d’ores et déjà que la filière équine, dans toutes ses dimensions, subira sur le long terme des effets différés de la crise de Covid-19.
La situation étant évolutive, cette étude sera poursuivie, dans le temps, par de nouvelles vagues d’enquêtes. La prochaine devra permettre d’obtenir les données d’avril 2020, premier mois complet en confinement. D’autres vagues seront mises en œuvre pour évaluer les effets à 6 mois, à 1 an.

Elevages :
Comparaison du chiffre d’affaires du mois de mars 2020 au mois de mars 2019 :
- pensions -12%
- prestations liées à la reproduction -36%
- ventes d’équidés -94%
- gains concours, courses -63%
- effectif de juments mises à la saillie -56%
- effectif de chevaux en pension 0

La crise de Covid-19 n’a pas empêché le déroulement de la 1ère partie de la saison de reproduction. Les principales inquiétudes des éleveurs ayant répondu à l’enquête portent sur les ventes de chevaux, tous secteurs confondus, pour plusieurs raisons évoquées :                   
• Questionnement sur le maintien des ventes (ventes publiques ARQANA, NASH, FENCES, rassemblements...)
• Manque de trésorerie
• Pouvoir d’achat des acheteurs
• Accessibilité du marché pour les investisseurs étrangers
• Prix de ventes des chevaux qui n’auront pas pu être valorisés dans des conditions habituelles. Les éleveurs de chevaux de courses de galop interrogés déclarent majoritairement avoir laissé leurs chevaux à l’entraînement. Certains éleveurs de chevaux de sport déclarent avoir récupéré leurs chevaux (notamment les 4 ans) qui étaient à la valorisation pour les remettre à l’herbe et ainsi baisser leurs charges.

 

Établissements Équestres :
comparaison du chiffre d’affaires du mois de mars 2020 au mois de mars 2019 :
- enseignement -53%
- tourisme -73%
- pensions -7%
- prestations d’entraînement -24%
- ventes d’équidés -94%
- coaching -71%
- Chevaux en pension -9%

D’après l’Observatoire économique des activités équines d’Equicer, les produits moyens mensuels des centres équestres sont de 11 617€, dont :
• Pensions : 3 051€
• Leçons d’équitation : 7 880€

La fermeture des établissements recevant du public, le 16 mars 2020, a entraîné l’arrêt total des activités des établissements équestres (centres équestres, poneys-club, écuries de propriétaires, centres de tourisme équestre...). Les établissements équestres ayant une majorité de chevaux d’enseignement en propriété ont une importante baisse de chiffres d’affaires. Certains parviennent à réduire leurs charges en mettant leurs chevaux et poneys à l’herbe. C’est ce que déclarent 101 des 679 établissements équestres ayant répondu à l’enquête. Pour ceux qui ne peuvent pas mettre leur cavalerie en pâture, la gestion quotidienne est plus compliquée.
Les établissements équestres font également face à un accroissement de leur charge de travail. Les propriétaires n’ayant plus accès aux établissements, les dirigeants de structures et leurs salariés doivent gérer les soins et l’activité physique indispensables au bien-être de l’ensemble de leur cheptel d’équidés. On note que les activités liées au tourisme équestre sont les plus lourdement impactées. Enfin, les établissements équestres n’ayant que des chevaux en pension ne relèvent pas, à ce stade, d’impacts significatifs de la crise de Covid-19 sur leur chiffre d’affaire.

ÉVOLUTIONS DES CHARGES ET MESURES D’ÉCONOMIES UTILISATEURS D’ÉQUIDÉS DE TRAVAIL
28% des répondants déclarent avoir eu des augmentations de charges liées à la crise de Covid-19. Ces augmentations sont principalement liées aux raisons suivantes :
• Augmentation des dépenses d’alimentation. Plusieurs retours qualitatifs évoquent une augmentation du coût des aliments,
• Augmentation de la charge de travail et recours à des prestataires ou à des heures supplémentaires,
• Conservation dans le cheptel de chevaux qui devraient être vendus. La majorité des répondants déclarent avoir des charges stables, même si, pour la plupart ils font face à une diminution des produits. Les professionnels ayant répondus à l’enquête affirment majoritairement avoir mis en place des mesures d’économies. Les deux mesures principalement mises en œuvre sont :•La mise à l’herbe des équidés, pour 64% des répondants. Les éleveurs constituent 71% et les établissements équestres constituent 25% des répondants ayant déclarés avoir mis à l’herbe leurs équidés.
• Le recours au chômage partiel, pour 37% des répondants. Les établissements équestres constituent 71% des répondants ayant déclarés avoir recours au chômage partiel.

LES MESURES MISES EN PLACE POUR LA FILIÈRE

Les Conseils des chevaux régionaux, sur la base des Observatoires Économiques Régionaux, se sont mobilisés pour objectiver l’impact économique de la crise COVID-19 sur la filière équine dans les régions, afin notamment de fournir aux Conseils Régionaux et aux autres collectivités territoriales une évaluation précise et de proposer les mesures d’urgence d’abord, de relance demain, les plus adaptées.

Retrouvez toutes les informations depuis les sites des Conseils des Chevaux (cliquez dans la carte sur votre région) https://www.federationconseilchevaux.fr/
Retrouvez ici les informations nationales (aides, foire aux questions...) : https://www.federationconseilchevaux.fr/page/119-covid19

30/04/2020

Actualités régionales