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Franck Schillewaert et Marquis de la Lande seuls au monde

Grand National Saint-Lô (50) 15-16 août Interrogé tout juste avant ce Grand Prix Elite, alors que les cavaliers reconnaissaient encore le parcours, Jean-Paul Lepetit nous confiait : « Il y a un bon tour à 1,50 m/1,55 m. Une première ligne un peu délicate : rivière (3,70 m), cinq foulées, Photo 1 sur 4
vertical (1,55 m), puis quatres foulées normales avant le double, je me suis un peu « lâché » sur le vertical N° 10 (1,60 m) et puis le triple (V : 1,50 m - O : 1,50/1,50 m - V : 1,50 m) peut aussi causer quelques soucis en fin de parcours. Pas d’effet de surprise donc, le parcours imaginé par le chef de piste international avait des allures de Grand Prix quatre étoiles, de quoi pleinement satisfaire à la vocation d’excellence du Grand National, ainsi qu’à son objectif d’aguerrir les meilleurs couples français, en perspective des échéances internationales. Un objectif plus qu’atteint, pour cette avant dernière étape du Grand National qui, si elle a connu un dénouement assez inhabituel, aura eu le mérite de proposer un vrai spectacle et tenir en haleine une assistance aussi fournie qu’hétéroclite, assurant du même coup la meilleure promotion de la discipline. On en aurait presque envie d’être déjà en 2014.
L’hécatombe

Ils étaient cinquante-quatre, et non des moindres, au départ de l’ épreuve phare, le Grand Prix Elite du Conseil Général de la Manche, sous des cieux redevenus estivaux, et devant un public accouru en nombre au Centre de Promotion de l’Elevage. Premiers à s’élancer, le picard François Badie et Insense du Moulin (Palestro II-Messis d’Or, aa) quittaient la piste, quelques 120 secondes plus tard, avec une addition des plus « salées » (51,25 pts). Le doute commençait à envahir les esprits quand tour à tour, Marc Dillasser-Time Out, Kwpn et Robert Breul avec Louisa,Holst (Limbus, Holst-Carthago, Holst) jetaient l’éponge, bientôt imités par le meilleur cavalier du concours, Emmanuel Vincent et son vaillant Jenny de la Cense*HN. Partie en N°14, Alexandra Paillot la première atteignait la dernière ligne sans encombre, tenant pour la première fois le public suspendu à ses rênes. Las, la jeune internationale se faisait piéger en mileu de double (N°12), réalisant néanmoins une prestation des plus probantes et qui allait lui valoir la troisième marche du podium. A peine le temps de souffler pour voir Eric Levallois et Lagon de l’Abbaye (Diamant de Semilly-Jeroboab), pourtant fréquemment cités dans les pronostics, quitter la piste prématurément, tandis que Pierre Jarry et Médéa Rouge devaient se contenter de « sauver la face » avec un total de huit points. Deux barres également pour la jeune Anne-Sophie Morel et Jivaro du Rouet (Vas-Y-Donc Longane-Quastor), mais là avec des motifs de satisfaction pour l’avenir et puis c’était au tour de Bruno Rocuet de succomber à ce qui commençait à prendre des allures d’hécatombe. D’autant que Jerôme Hurel et Limex sortaient à leur tour de piste avec un passif assez inhabituel pour eux de 12,75 points. L’entrée en piste de Nicolas Delmotte et de Luccianno*HN faisait remonter le taux d’adrénaline des spectateurs, d’autant que tout se passait bien... Jusqu’au vertical N°9 sur lequel le beau noir laissait traîner ses antérieurs. On venait de dépasser la moitié de l’épreuve et dans les tribunes, à la question de savoir s’il y aurait un barrage, succédait celle de savoir s’il y aurait un sans-faute...
Franck Schillewaert au bout du suspens

L’apparente aisance avec laquelle la bondissante Myself de Breve (Quidam de Revel-Grand Veneur) entama le tour, fit croire qu’elle et Michel Hécart allaient être les premiers à s’approcher du Graal. C’était sans compter sur le milieu du triple. A leur suite on assista à une nouvelle série de renoncements et non des moindres puisque concédés par Bruno Broucqsault/Nervoso, Cédric Bellanger/Major de Coquerie et encore Cédric Angot/Natacha Delaunay, tandis qu’Eric Fevrier et Kouros d’Helby, vainqueur du GP*** ici même cet hiver, sortaient cette fois de piste avec un lourd passif de 26 points. Et puis alors que l’on n’y croyait plus, ou presque, l’assistance retint à nouveau son souffle car Vincent Blanchard et L’Amour du Bois*HN progressaient avec fluidité sur le tour. Pas assez cependant pour « effacer » l’oxer N°11 situé juste à droite de la tribune, dont s’échappa un long murmure de désappointement. Il appartenait désormais à Franck Schillewaert et au puissant Marquis de la Lande (Quito de Baussy-Starter) de relever le gant. Ce qu’ils firent à l’issue d’un tour qui parut interminable et s’acheva dans une explosion de cris et de vivas. Le signe indien était vaincu ? Pas tout à fait car « Francky » et Marquis avaient un peu traîné en chemin et écopaient d’un quart de point de temps dépassé, histoire de rajouter un peu de suspens...

Souvent citée, par les pronostiqueurs de tous poils, Pauline Guignery s’élançait à son tour avec Vinca Major. Elles étaient « vite » et ne semblaient pas puiser dans leurs ressources. Jusqu’au N°13 et ultime oxer Normandie 2014. Bertrand Pignolet en faisait d’ailleurs à son tour la cruelle expérience alors qu’il était lui aussi sur le point de « boucler sans-faute » avec Magic D’Elle, consacrant définitivement le succès d’un Franck Schillewaert qui pouvait dès lors savourer un succès. Un succès qui à en juger aux vivas, congratulations et autres accolades exprimés à son adresse, fit plaisir à plus d’uns, tandis que le chef de piste terminait lui ce superbe dimanche après-midi de beau sport... Dans la rivière.
Petit Chelem pour l’Ecurie Selles Delgrange France

A l’issue de cette dixième étape, le « team » Selles Delgrange France réalise la belle opération du jour puisqu’il est désormais assuré de l’emporter dans cette seconde édition du Grand National 2009 et que, de plus, il s’impose dans le Challenge Normandie 2014, qui récompense la meilleure écurie sur les quatre étapes bas-normandes de Ste-Mère Eglise, Deauville, Cabourg et Saint-Lô. Parmi les autres temps forts du week-end, citons le très probant succès, au terme d’une seconde manche courue à 23 et fertile en rebondissements, de Julien Epaillard avec Ninio de Rox (Quick Star-Le Sartillais), pourtant arrivé depuis à peine trois semaines dans ses écuries, mais avec lequel l’entente semble déjà parfaite. Citons enfin le titre de meilleur cavalier pour Emmanuel Vincent, qui s’impose dans trois épreuves avec trois chevaux différents.
D. S.
21/08/2009

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