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Focus sur Grégory Cara

Chef de piste national élite, Grégory Cara s’impose chaque année davantage, avec compétence et discrétion sur les terrains régionaux, et au-delà. Nous l’avons rencontré entre Macon Chaintré et Arnas Champburcy pour quelques confidences.

Le CSO, il connaît depuis toujours, avec une mère, Christel Chrétien, championne de France en 1989, et un frère, Anthony Chrétien, cavalier professionnel avec qui il travaille dans le Centre Equestre familial de Francheleins dans l’Ain. Sa formation de biologiste lui a permis   un temps d’envisager une toute autre orientation, mais au décès prématuré de Christian Chrétien, il n’a pas hésité à les rejoindre pour se charger du travail ingrat de l’entretien, qu’il continue du reste à assumer en parallèle. 

 

Deux mentors

L’activité de chef de piste s’est imposée à lui tout naturellement. Assidu des terrains de concours, sans être spécialement cavalier, à la recherche d’une alternative au travail aux écuries, et surtout accompagné dans son projet par deux mentors incontestables et proches de la famille, Jean-François Gourdin et François Denis, il n’a pas hésité longtemps et a franchi avec détermination tous les degrés. « J’ai grimpé les échelons petit bout par petit bout, en commençant dans les clubs, tout en continuant à suivre Jean-François et François, qui sont tous les deux des internationaux chevronnés. J’ai évolué et ça m’a donné l’envie d’aller sur les gros concours, et voir jusqu’où je peux aller. » 

 

L’Allemagne ?

En effet, son ambition ne s’arrête pas là, bien qu’il soit conscient qu’il faut encore acquérir de l’expérience. « Aller le plus possible sur les terrains, sinon utiliser internet où l’on trouve tous les parcours, voir ce qui se fait, puis envisager une formation, sûrement en Allemagne »

Pour l’instant, il assure environ 25 concours par an, en région Auvergne, Rhône-Alpes, Bourgogne, Franche-Comté, Sud Alsace ; de plus en plus d’amateur/pro, mais aussi des TDA, sans délaisser les clubs. « ça ne me gêne pas d’aller sur un concours club. Les jeunes cavaliers ont aussi besoin de voir ce qui se fait, d’avoir des parcours bien étudiés ; c’est important de se préoccuper des jeunes » 


Gourdin, Denois et Bodo

« J’aime beaucoup ce que font François et Jean-François ; ce sont deux personnages très différents dans leur façon de travailler et je peux piocher des idées. Sinon, pour une fois on a un référent français qui est sur de très grosses compétitions, c’est Grégory Bodo, qui monte de très très beaux parcours. Il est impressionnant dans sa précision, dans le tracé, les difficultés qu’il propose. C’est un style qui me plaît beaucoup. » De fait, chaque chef de piste a son style, selon ce qu’il recherche : la technique, le mouvement des chevaux, l’allant, la fragilité des obstacles… 

 

La protection du cheval avant tout

« Aujourd’hui, ce que tout le monde recherche, c’est la protection du cheval : ce doit être facile pour lui et difficile pour le cavalier. C’est un équilibre parfois compliqué à trouver, mais il ne faut pas que le cheval en pâtisse, c’est au cavalier de trouver les solutions. Dans ce que je trace, mon idée est que le cheval ne subira pas l’erreur. S’il y a faute, c’est le cavalier qui l’amène, mais pas le cheval. Je suis entièrement responsable de ce qui va être proposé sur les parcours. »

« A Mâcon, il y avait un très gros plateau pour démarrer la saison. Sur les épreuves pro, il y avait de très bons cavaliers de la région, venus avec leurs meilleurs chevaux, des chevaux souvent habitués à des cotes plus importantes. Pour autant, on ne peut pas pénaliser ceux qui sont vraiment à leur niveau de 135 ; donc je n’ai pas « surcoté » les épreuves, du reste je n’en ai pas le droit. Donc je suis resté dans l’optique d’un parcours délicat, mais aux cotes normales de l’épreuve en jouant un peu sur le temps accordé. J’ai eu 18 sans-faute pour 17 classés, ce qui, vu le niveau de l’épreuve, m’a vraiment satisfait. C’était un beau concours, c’est un plaisir de voir des chevaux et de cavaliers de ce niveau. En plus, le fait que ces cavaliers, qui fréquentent toutes sortes de terrains de haut niveau aient été contents de mes propositions montrent que j’ai fait correctement le travail »

 

Son mode opératoire

« En pratique, mon programme est rempli aux 3 quarts après les réunions de fin d’année, en décembre. Ensuite, je complète au fur et à mesure des demandes. Je prépare toutes mes bases à l’avance ; je travaille avec Google Maps pour voir les configurations.  A partir du mardi, je vérifie les engagés pour connaître le niveau. Tout est prêt quand j’arrive sur le terrain, il ne me reste qu’à adapter en fonction du relief ou des conditions météo. J’ai toujours une marge d’évolution. Il ne faut jamais oublier que les buts des amateurs et des pros ne sont pas les mêmes. Et puis, ce qui est dur, c’est d’être jugé tous les week-ends. Tous les week-ends on repart à zéro et on se remet en question. »

« C’est bien ce qu’il fait, les échos sont bons, c’est le principal » confirme François Denis qui prépare un déplacement en Italie, d’abord à Arezzo si les circonstances le lui permettent…

V. R.

12/03/2020

Actualités régionales