Eckermann et King Edward sur le toit du monde

 21 couples dont Simon Delestre/Cayman Jolly Jumper (4pts) ont abordé le premier tour et 14 ont sauté sans-faute. Le concepteur du parcours, le Néerlandais Louis Konickx, a expliqué sa réflexion sur la manière de laisser briller un champion. "Le premier parcours était fluide et assez grand, mais pas trop compliqué. Pour le deuxième tour, nous l'avons construit plus technique. Le temps (87 secondes) était court. C'était génial de voir King Edward gagner, il était sans-faute tous les jours et il a tellement d'envergure. Je pense que nous avons vu un sport magnifique".

Seuls 12 sont revenus au deuxième tour et cette fois, seuls quatre ont laissé toutes les barres en place. L'Allemand Marcus Ehning et Stargold se sont maintenus dans la course en réalisant un sans-faute lors de leur première entrée en piste, mais cinq autres ont commis des fautes avant que van der Vleuten et son cheval Beauville Z NOP, médaillé de bronze olympique, ne leur emboîtent le pas.

Cinquième à la fin de la compétition, le Britannique Ben Maher est sorti de la course lorsque Faltic HB a touché  le vertical N°7. Lorsque l'Autrichien Max Kuhner et Elektric Blue P ont fauté sur la rivière et ont ajouté deux points de temps,  van der Vleuten remontait rapidement au classement.

Quel Homme…ce Guéry !

Le Belge Jérôme Guery et Quel Homme de Hus n'ont pas cédé à la pression et lorsque l'étalon de 16 ans et son cavalier de 42 ans ont franchi la ligne d'arrivée, les scènes de joie étaient déjà présentes dans le Kiss and Cry car le couple était définitivement sur le podium.

 "C'est comme une victoire pour nous, pas seulement pour moi mais pour toute mon équipe et mes supporters, mon propriétaire, mon pays et bien sûr pour mon cheval - il mérite cette médaille ! Il a été si bon ces trois dernières années et à Tokyo, il a été incroyable. Quand je le monte bien, il fait toujours le travail. Quand vous êtes ici, ce n'est pas seulement parce que vous êtes un bon cavalier, c'est parce que vous avez un cheval fantastique ! J'ai tellement de chance d'avoir la possibilité de le monter", a-t-il déclaré avec de l'émotion dans la voix.

Il doit en effet beaucoup à son ami et ancien cavalier du cheval, Gaetan Decroix, qui lui a donné l'occasion de monter l'étalon lorsqu'il est tombé malade il y a quelques années. Le nouveau partenariat s'est tout simplement épanoui, et aujourd'hui les deux cavaliers de Quel Homme partagent la joie de son succès.

 Jens Fredricson, le coéquipier de von Eckermann, a vu l'argent lui échapper lorsque Markan Cosmopolit a laissé trois obstacles sur le sol et la seule question qui restait était de savoir si von Eckermann allait pouvoir tenir le coup.

Et c'est avec une concentration totale que le couple a effectué un tour parfait.  Il avait du mal à croire qu'il avait l'or précieux à portée de main. En 69 ans d'histoire du championnat du monde de saut d'obstacles, aucun cavalier suédois n'avait jamais remporté de médaille individuelle et faire de la première une médaille d'or, c’est la cerise sur le gâteau.

 "Il a sauté tellement de parcours sans faute et fait tellement de bonnes choses, c'est juste un privilège de le monter. Je savais que Jérôme était sans faute, je ne pouvais donc pas me tromper..... J'ai eu un très bon feeling dès le premier tour, ce qui m'a donné confiance et le cheval était aussi frais qu'il l'était le premier jour.

"Je savais avant d'y aller qu'une barre par terre peut arriver si facilement, mais si je monte bien et que je fais une faute, je peux vivre avec. Mais je ne voulais pas y aller et ne pas suivre mon plan, alors je m'y suis tenue et ça a marché !" Von Eckermann a admis qu'il se sentait nerveux avant chaque grande compétition. « C'est toujours pareil pour moi, deux heures avant je suis vraiment nerveux, je ne peux ni boire ni manger, mais quand je monte sur mon cheval, cela se transforme en concentration, j'essaie juste de rester concentré et de faire le meilleur tour pour mon cheval", explique-t-il.

"Pour l'instant, je suis vide - on essaie de faire taire les émotions pour pouvoir se concentrer, et quand c'est fait, c'est comme si on débranchait un peu la prise. Mais ce n'est que du bonheur, je pense, et c'est un jour dont on se souviendra ».