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CSI 2* à Vittel : un Grand Prix signé René Lopez

Près de 300 engagés pour ce pari que s’était fixé la nouvelle association Vittel Horse Compétition, après son CSO d’avril, de redonner à la ville thermale aux parfums de début de siècle sa tradition équestre, oubliée depuis trois ans. Le CSI** attira de nombreux cavaliers régionaux et des régions avoisinantes, mais également beaucoup d’internationaux, en partance pour Roeser (Lux) ou Lons-le-Saunier. Pari réussi pour cette « jeune » équipe, dont c’était l’épreuve du feu. Même si la cité avait sous la canicule des airs de belle endormie, de nombreux golfeurs et touristes vinrent se rafraîchir sur le concours. Les vedettes ? René Lopez, devenu l’enfant du pays, Jean-Charles Grandmontagne, meilleur cavalier, l’Allemande Jörne Sprehe et la Normande Audrey Paris, lauréates des trophées Cheval Liberté des meilleures cavalières.


Le Grand Prix 145 de la Ville de Vittel a démarré alors que l’alerte canicule était décrétée dans toute la région. 37 degrés à l’ombre, pas un souffle de vent pour les quarante-quatre rescapés des deux qualificatives. Les conditions météorologiques étaient telles que le matin-même les juges internationaux changèrent la donne pour épargner cavaliers et chevaux : non plus deux phases suivies d’un barrage, mais une première phase suivie d’une deuxième où s’affronteraient les douze meilleurs au chrono. C’est René Lopez, le plus lorrain des Colombiens qui l’emporta, avec Polissonne des Neyes, au terme d’un parcours où il gagna plus d’une seconde sur le deuxième, l’Allemande Jörne Sprehe, grâce à une accélération insolente d’audace dans la dernière ligne droite. Troisième, Olivier Perreau/Bijou Orai. La victoire est quasi vosgienne : René est adopté depuis belle lurette et Polissonne des Neyes est née près de Vagney, chez Denis Souty, l’imprimeur de Saint Nabord.


Eliminatoires sélectives


Quarante-huit partants pour le Prix Cheval Liberté 145 du samedi, quarante à l’appel pour le Prix du Conseil Général des Vosges 140 de dimanche. Beaucoup de cavaliers lorrains bien sûr, mais également d’Alsace, Franche-Comté, Bourgogne, Auvergne, Champagne-Ardennes et Rhône-Alpes, comme Guy Martin et son fils Yannick. Ils allaient affronter Espagnols, Colombiens, Suisses, une Allemande, Jörne Sprehe, et même un cavalier des Bermudes, installé en Belgique, qui se qualifiera et impressionnera les Pro, Patrick Nisbett, et sa jument BWP, Farah Van Klapscheut, fille de Vigo d’Arsouille.


Terribles épreuves pour les chevaux et les cavaliers, surtout la 145 du samedi, aux dires d’un des participants suisses, Luc Grognuz qui se qualifia pourtant : « C’étaient des parcours excellents, très sélectifs (dessinés par le chef de piste Jean-Christophe Laparra), pour des chevaux puissants. Je me suis régalé. Nous avons peu de telles épreuves en Suisse. Mais c’était éprouvant ».


Fabien Acide/L’Echo du Rozel gagnent la première, le Suisse Edwin Smits/For Love de la Velle, la seconde. Edgar Paillousse/Qadash de l’Echenau, Jean-Charles Grandmontagne/Cléopâtre, Syndie Rigaut/Quel Chanu, Simon Lorrain/Quavaroti, Romain Duperret/Star de Baimont, Grégory Rulquin/Quing Liberté, Julia Dallamano/Zico, Fabrice Paris/Quool du Bois Margot en furent les animateurs.


Un GP sans veste


Quarante-quatre rescapés donc pour le Grand Prix du lundi après-midi, qui purent - tolérance exceptionnelle - « tomber la veste », après une frayeur due à la chute d’une jeune cavalière amateur le matin. Le cavalier de la Jument Verte Pierre-Alain Mortier et Rialto Courcelle (Kannan) entament le parcours, et comme l’Alsacienne Julia Dallamano et Zico V, ils réussissent le sans-faute. Les autres cavaliers, blottis à l’ombre des parasols et tentes d’exposants, se disent que c’est trop facile… mais les quinze cavaliers suivants vont s’y casser les dents : Grégory Rulquin est contraint à l’abandon, Floriane Deschambenoit est éliminée, 4 points pour les Lorrains Jean-Michel Gaspard, Stéphanie Hennequin, l’Alsacienne Nathalie Mack, ou l’Espagnol Luis Jesus Escobar. 12 points pour le Bourguigon Julien Champailler. Le cavalier des Bermudes est le troisième à boucler sans-faute, suivi de Audrey Briotet/Quetche d’Elincourt (Iowa), l’Allemande Jörne Sprehe, le Suisse Romain Duguet/Sherazade du Gevaudan (Tinka’s Boy), le Néerlandais Edwin Smits, René Lopez/Polissonne des Neyes, le Rhône-Alpin Olivier Perreau, la Francilienne Syndie Rigaut.


La niak colombienne


La deuxième manche multiplie les courbes, les oxers aux cotes élevées et les verticaux piégeants. Pour finir avec une longue ligne droite, avant l’oxer final. Le premier sans-faute est pour Simon Lorrain, en 45’’03, suivi d’Olivier Perreau qui fait mieux : 44’’31. Le cavalier des Bermudes réalise le sans-faute également, mais moins vite, 46’’16. C’est René Lopez qui le suit, avec la fille de Dollar de la Pierre, Polissonne des Neyes. René « attaque » d’emblée, demande beaucoup à Polissonne, qui est d’une étonnante fraîcheur. La dernière ligne droite est avalée d’un trait et l’oxer final survolé. On connaît les accélérations de René Lopez, mais quel plaisir à chaque fois ! L’Allemande Jörne Sprehe et Fiona 483, jument westphalienne le suit et réalise le meilleur deuxième temps, Julia Dallamano le septième meilleur temps, alors que Fabien Acide/L’Echo du Rozel joue la vitesse…au détriment du dernier oxer… Grosse déception du cavalier francomtois, sixième temps. Pierre-Alain Mortier/Rialto Courcelle ne pourra éviter une barre. Olivier Perreau montera sur la troisième marche, et Simon Lorrain sera quatrième.


Chez les Amateurs, jolie performance de la vosgienne Léa Christen qui gagne la 120 du prix VHC et la 115 du prix Cheval Liberté. Léa et sa sœur jumelle Louise sont coachées par Etienne Cournault. Le site de Vittel leur réussit bien : en avril elles y avaient joué gagnantes et placées. Salomé Bravard, une cavalière de Haute-Loire, élève d’Olivier Perrault remporte, après de nombreux classements, le GP 125 Le Cheval en selle sur Oplemousse Hoy, l’ancienne monture d’Harold Boisset. Elle est suivie par Julie Junghans/Rosy du Touney et Hugo Paris/Laîka des Forets.


Autour de la piste


Autour et sur la piste, les élèves d’EPL Agro de Verdun coachés par Bastien Salmon, assistant du chef de piste et ceux du lycée la Providence de Harol (88) ont été d’un précieux concours. Qu’ils en soient remerciés.


Sonorisé par Cedric Lorre, le site fut d’une acoustique impeccable, de la piste principale au Paddock.


9 heures de camion, c’est le temps kilométrique qui sépare Vittel de Couvains dans la Manche. Fabrice Paris et avec lui Pauline, Audrey et Hugo n’ont pas hésité à faire le déplacement. Sept chevaux les accompagnaient. L’élevage des Forets était bien représenté.


Sacré coup de mains des éleveurs des Vosges pour la logistique du concours. Le gros matériel (tracteurs, lisseuses, tonne à eau) était prêté par leurs entreprises agricoles. Efficacité et ponctualité ont régné grâce à eux. Un bel exemple de solidarité entre l’élevage et le sport à entretenir.


La présentation-vente de 10 chevaux a apporté un plus commercial et promotionnel pertinent à ce concours. Pertinent et utile puisque deux chevaux ont été vendus ferme au soir du lundi de Pentecôte. Parfaite organisation autour de cette écurie de toile bien aérée, conçue par Cheval liberté pour abriter les chevaux des Jeux Equestres Mondiaux en Normandie.


Forte délégation du Conseil municipal de Vittel pour assister au GP de la ville. Autour de Jean-Jacques Gaultier, maire et Conseiller général, Mme Nicole Charron, MM. Antoine Borowski, Daniel Gornet, les adjoints et Dany Bazelaire, conseiller.


« Nous reviendrons ». C’est le mot de la fin, prononcé par la quasi totalité des cavaliers présents qui ont apprécié, entre autres choses, le pot d’accueil offert par Cheval Liberté et le journal Le Cheval.


13/06/2014

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