Bourg : la jeune garde au pouvoir

les quelques 23 nations en présence pour son Jumping annuel.
Comme le notait le président de Bourg Sports Equestres, Alain Landais, « il s’agissait cette année de conforter les quatre étoiles obtenues l’an passé… » La dotation avait ainsi été encore relevée de 5 000 € et grâce aux efforts des partenaires, notamment la Ville de Bourg, le site a été amélioré. C’est donc dans un plus grand confort que les chevaux ont été logés et qu’ils ont pu travailler, quelques camions de sable ayant encore amélioré paddock et carrière déjà excellents.
Restait une inconnue : la météo ! Elle s’est montrée raisonnablement défavorable, avec quelques averses. Mais pour le Grand Prix de la Ville, le soleil tant prié était presque au rendez-vous.

Un prestigieux panel

A ce niveau, plus besoin de rappeler le palmarès des cavaliers. Tous sont largement titrés. Les Américains étaient très attendus, mais ce sont les Belges qui ont raflé durant les trois premiers jours pratiquement toutes les bonnes places, à croire que la Brabançonne était devenue le ‘‘tube’’ du Jumping. Les choses se sont améliorées pour la France le dimanche, grâce à d’excellents résultats dans les épreuves des 6 et 7 ans, et bien sûr dans le Grand Prix qui a vu la victoire de la jeune garde.
Timothée Anciaume, 30 ans, cavalier normand, s’était récemment distingué en Coupe des Nations. Il a continué à Bourg à se mettre en évidence face à des plus anciens ou des plus titrés, tout comme son compatriote Julien Epaillard. Ces deux-là ont sans doute des souvenirs communs. Ils ont débuté leur carrière internationale en Junior et Jeunes cavaliers. Timothée se souvient d’ailleurs avec émotion de ses premières grandes foulées avec Lill l’Espiègle « une jument née chez Françoise Bonnet, dans l’Ain, à laquelle je rends aujourd’hui hommage ! » Ces jeunes rejoignent déjà les valeurs sûres de l’équitation française.
Michel Robert et Hubert Bourdy n’ont pas eu trop de réussite sur ce Jumping. Les Américains ont été à l’honneur par le biais d’une très jeune et très efficace jeune femme, Laura Kraut, qui a signé de superbes tours. Parmi les nations plus exotiques, notons la bonne prestation des Bermudes, ainsi que les jolis tours de l’Arabie Saoudite qui comptait dans son équipe le Prince Abdullah Al Saud et M. Al Eid, 3e aux JO d’Athènes.

Un Grand Prix impressionnant

Treize obstacles et 17 efforts imaginés par l’international Serge Houtman, voilà ce que devait affronter la quarantaine de couples en piste. Dix s’en sortaient avec un score vierge, Urs Fah pour la Suisse se pénalisant d’un point au temps.
Première à partir dans le barrage, l’Américaine Laura Kraut associée à Le Prestige St Lois (Quidam de Revel - Grand Veneur) donnait le ton et le temps à battre : 38’’74.
Seuls les deux Français Timothée Anciaume/Lamm de Fétan (entier par Fergar Mail et Le Tot de Semilly appartenant à Haras des M) et Jacques Bonnet/Gracieux Ardent (entier par Quouglof Rouge*HN et Grand Veneur) réussirent à faire mieux tout en restant vierge de point.
Quant aux autres, s’ils prirent des risques, ils n’en ont pas été récompensés. Eric Navet associé à Hym d’Isigny*Lassergut tenta le tout pour le tout, dans un temps record, mais l’avant-dernier obstacle lui fut fatal. Timothée Anciaume avoua plus tard avoir profité de l’erreur : « Après la faute d’Eric à cet endroit, j’ai soigné mon passage et foncé. Mais cela n’a tenu qu’à un fil… ». Jacques Bonnet, avec un Gracieux Ardent qui a décidément retrouvé tout son punch, avait aussi retenu la leçon et réalisé un parfait sans faute, avec juste une demi seconde de plus que Timothée.

Une affluence considérable

Ce Jumping de Bourg s’est donc conclut de belle manière, dans une ambiance extrêmement chaleureuse, face à un public très nombreux et connaisseur. « Cette édition a encore été un très bon cru, avec plus de 8000 visiteurs, conclut Alain Landais. La qualité des athlètes en piste - avec entre autres sept cavaliers classés parmi les 25 meilleurs mondiaux -, les améliorations apportées et la convivialité ont été les éléments forts de ce succès. »
Il n’oublie pas non plus de remercier partenaires, sponsors et bénévoles qui se sont si largement impliqués cette année encore. Le Jumping de Bourg est organisé, rappelons-le, par des bénévoles. Et depuis 18 ans, ils ont acquis l’expérience requise !

Top foal Bresse Bleu

Outre un événement sportif majeur, ce CSI est aussi une belle vitrine pour l’élevage. Professionnels et amateurs ont notamment pu constater ici que même chez les chevaux étrangers, le sang français restait bien présent. Les Quidam de Revel, Le Tot de Sémilly, Grand Veneur et bien d’autres se retrouvent régulièrement dans les lignages. Ils restent un gage de qualité, même si certains chevaux hollandais ou belges paraissent très séduisants. De ces mixités naissent de superbes champions, comme on en a vu beaucoup à Bourg.
Michel Levrat et son équipe ont voulu marquer le passage à Bourg des 6 et 7 ans qui tournent en circuit Elite. Plusieurs couvertures au logo du syndicat ont réchauffé l’arrière main des gagnants. Soulignons également la présence et le soutien d’Yves Chauvin, président de l’ANSF, et de Marc Damians, président de la SHF.
D’autre part, sur une idée originale des organisateurs et pour la troisième année, une dizaine de foals ont au concours sponsorisé pour la première fois par Bresse Bleu. Sélectionnés par un jury professionnel, ils ont ensuite été départagés à l’applaudimètre ! Dans l’arène surpeuplée du Jumping et dans une folle ambiance, l’enthousiasme du public a complété l’avis des pros…
Le classement : 1. Uranie du Blondel (Ogrion des Champs et Laika du Blondel par Bayard d’Elle, au GAEC du Blondel); 2. Uzanne Chuquerie (à Gaelle Soulat); 3. U2 de l’Orle (à P. Barbier); 4. Umonia du Biolay (à B. Moissonnier); 4. ex. Uphanne du Mont (à A. Michon); 5. Un Cap du Gas (à C. Maure-Moissonnier).

Florence Massard-Loslier