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Alimenter une jument en lactation

L’alimentation de la jument en lactation est un point délicat mais incontournable en élevage. Pour la jument, c’est garder un bon état corporel, revenir en chaleur, pouvoir enchaîner les gestations. Pour le poulain, la qualité et la quantité de lait produit détermineront sa croissance et sa solidité. Pour l’éleveur, la rentabilité

L’alimentation de la jument en lactation est un point délicat mais incontournable en élevage. Pour la jument, c’est garder un bon état corporel, revenir en chaleur, pouvoir enchaîner les gestations. Pour le poulain, la qualité et la quantité de lait produit détermineront sa croissance et sa solidité. Pour l’éleveur, la rentabilité et parfois l’existence de l’élevage sont liées à sa capacité à fournir une alimentation de qualité, à un coût raisonnable et à avoir une production aussi proche que possible d’un poulain par an et par jument.


Quelques principes de base :


Votre poulinière est une vraie championne


Comparons les besoins nutritionnels de 2 chevaux de même poids : une poulinière au pic de lactation et un champion international. Pour l’appétit, les besoins énergétiques, protéiques, la jument est bien plus exigeante que le champion. Les besoins minéraux de la jument sont plus importants sauf pour ceux liés à l’effort et à la sudation (Mg, Na, Cl, vitamine E). En outre, il faut à la poulinière une densité énergétique de la ration plus importante et bien sûr une ration beaucoup plus riche en protéines.


Une jument qui sèche en lactation, ce n’est pas normal


« C’est le poulain qui tire trop, il faut le sevrer car elle est trop bonne laitière ». Ce n’est pas parce qu’on le voit souvent que c’est normal. Si l’alimentation des juments gestantes est souvent pléthorique par rapport à leurs besoins, des allaitantes nourries guère plus que des gestantes en fin de gestation se rencontrent tous les jours. J’ose le dire : la jument allaitante qui sèche, c’est une erreur d’alimentation. Si elle est bonne laitière, si le poulain tire beaucoup, on pourra avoir une très légère perte d’état au pic de lactation mais rien de plus. Deviner les côtes oui, avoir un creux entre deux côtes ou le dos en baignoire, non.


L’INRA considère que l’optimum pour une jument à la mise-bas et une note d’état corporel de 2,5 (légèrement maigre) et de 3,5 au tarissement (légèrement grasse) soit une prise de poids en cours de lactation.


L’herbe est le moins cher des fourrages


Mais qu’est-ce qui fait que des juments grossissent pendant la lactation ? La mise à l’herbe avec les critères INRA, c’est-à-dire avec les surfaces nécessaires, au repos depuis l’automne, avec un éleveur qui sait produire de l’herbe, gère les clôtures, les rotations, les temps de pousse, le chargement… Il ne s’agit pas là d’un pré d’exercice, d’un lieu de vie où les chevaux ont passé l’hiver ou d’un paddock en herbe surpâturé. Un éleveur qui maîtrise bien son cycle de production d’herbe et qui a les surfaces suffisantes doit pouvoir assurer un état corporel légèrement gras au sevrage. Si vous n’êtes pas dans ce cas, vous pouvez très bien alimenter votre allaitante avec un pré de moindre qualité et du bon foin, mais il faudra complémenter davantage.


Mais une complémentation est toujours nécessaire


Même avec le meilleur pré et les surfaces, l’apport d’un complément est toujours nécessaire. Pour les poneys de petite taille, on peut se contenter d’un apport minéral. Pour les grands poneys ou les chevaux, il faut obligatoirement un aliment élevage et parfois un complément minéral vitaminé en sus. Les préconisations des fabricants sont généralement basées sur une jument de 500 kg. Si la jument est plus grande ou plus petite, l’aliment peut se révéler insuffisant pour couvrir les besoins minéraux. L’utilisation d’un complément minéral vitaminé permettra de corriger ce problème.


Catherine Kaeffer


Docteur Ingénieur en agronomie, nutritionniste équin


https://anneetcat.wixsite.com/techniques-elevage


28/03/2019

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