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Merzé Compétition : le succès des générations

Au commencement, il y eut Michel. Celui-ci se met à l'équitation par hasard à 10 ans par l'intermédiaire de la correspondante anglaise de sa sœur. Photos 1 sur 2  
Il monte alors Cornepipe et suit les conseils du Directeur des Haras, M. Ferrand et commence à sortir en CSO à 14 ans. Son premier bon cheval, Merzé, sera ensuite Champion de France de complet avec Jean Sarrazin, puis On Dit lui offrira une très belle 4ème place au Grand Prix de Vichy, Michel a alors 19 ans. On Dit sera vendu à un cousin du Roi d'Espagne et l'argent de la vente lui permettra alors de construire une écurie pour les bovins. Il achètera ensuite à 4 ans Thor avec lequel il fera partie de l'équipe de France. Michel mettra toutefois fin à sa carrière internationale assez tôt, à 35 ans, la mort de Thor dans un accident de camion et sa déception pour sa nomination en tant que remplaçant de l'équipe olympique pour les Jeux de Montréal ayant provoqué sa décision. Toutefois, il continuera à tourner en National, avec If de Merzé notamment, avec de très bons résultats, comme aux GP de La Ferté -Saint-Cyr et de Toulouse.

Du rugby à ...la B1

Mais la décision de mettre fin définitivement à sa carrière était mûrie de longue date dans le seul but de privilégier Jean-Michel. Et pourtant ! Si celui-ci montait déjà à poney à 4 ans, c'était surtout pour faire de la balade et jouer aux cowboys. A cette époque, il préférait le rugby. C'est à 13 ans, lorsque Michel lui offre Isard, qu'il s'y met plus sérieusement et pour ne pas décevoir son père. Et là, tout va très vite. A 15 ans, il fait les Cadets mais Isard est un cheval de complet limité. Il monte alors Junon avec laquelle il courra ses premières grosses épreuves alors qu'elle avait pouliné, effectuant ses parcours tandis que son poulain restait au camion. Avec Taïga du Faucau (If de Merzé) et Suze Merzé (Galoubet A), il commence les B1 et les Juniors. A 18 ans, Mme Tavernon lui confie Thiernay (If de Merzé également), son premier cheval de GP nationaux. Il participera d'ailleurs 3 années de suite au Critérium 1ère catégorie avec ce cheval.
C'est à cette époque que Jean-Michel rencontre Virginie. Elle non plus n'était pas du tout destinée à une carrière de cavalière. En effet, habitant le 15ème arrondissement de Paris et ses parents n'étant absolument pas du milieu hippique, elle monte à poney une fois par semaine de 7 à 10 ans. C'est lors de la mutation de son père à Mulhouse que tout va changer, puisqu'elle va habiter à 800 m du club hippique. A partir de ce moment, elle montera tous les jours. Elle aura de bons chevaux et un très bon instructeur : Michel Mull, issu du Cadre Noir. En deux ans, elle passe de la 4ème catégorie à la B1. Elle intégrera ensuite l'Equipe de France entraînée à l'époque par Gilles Bertrand de Balanda et participera au Championnat d'Europe Junior avec Quelbora (Raa). Elle passera ensuite un an chez Hubert Bourdy avant de s'installer à Mulhouse avec 10 boxes en location au départ, pour finir par racheter l'écurie de 30 boxes. Elle garde cette écurie pendant quelques années et emploie Grégory Binder pour pouvoir se rapprocher de Jean-Michel. Après sa première grossesse elle met fin à sa carrière de cavalière pour se consacrer uniquement à sa passion de toujours, le coaching. A ce jour, une vingtaine d'élèves vient régulièrement en stage et en concours avec elle. Ces élèves obtiennent d'ailleurs de très bons résultats. Ainsi, récemment, Mathilde Hepp terminait 7e du Championnat de France Junior avec Nouba Merzé (Eyken des Fontenis).

La saga Fidélio

Les bons résultats s'enchaînent et Jean-Michel reconnaît qu'une de ses grandes chances, c'est d'avoir toujours eu des bons chevaux.
Et un bon cheval, il va en avoir un très très bon : un certain Fidélio du Donjon (If de Merzé) acheté par Michel à 6 mois. ! Et pour preuves : il gagne le concours des Etalons à 3 ans, se qualifie à la finale des 4 ans, participe au Championnat du Monde de Lanaeken à 5 ans. De 6 à 7 ans, saillissant beaucoup en frais, il tournera peu. Puis, à 10 ans, il emmènera Jean-Michel au Championnat de France 1re catégorie, sera classé dans les GP Internationaux, dont ceux de Vichy et de Bourg. Après un gros incident de santé et autres complications, le cheval sera arrêté pendant 4 ans. Ceci aurait pu marquer le coup d'arrêt de la carrière de Jean-Michel. Mais c'est à ce moment-là qu'Olivier Lanvin, propriétaire de chevaux de concours et d'élevage, lui confie plusieurs très bons chevaux : Hirsute Courcelle (Rosine*HN), Gazou des Roches (Aiglon Rouge*Sofrada) et Cruise Town D (Cruising, Irisch). Puis il investira, toujours pour Jean-Michel, et achètera Krischna Merzé (Veneur d'Etenclin*HN). Avec ces chevaux, il gagne, en national et international (plus de 50 victoires). Pour le cavalier, ce seront des expériences extraordinaires : GP de Palerme, Coupe des Nations à Zagreb, CSI de Bologne,.... Au retour de Fidélio ce sera la victoire dans le GP*** de Lons le Saunier, les CSIO d' Hickstead, Dublin (1 victoire), Gijon (2 victoires).
Malheureusement, nouveau gros coup dur pour Fidélio qui se fracture le jarret au box. Son pronostic vital sera même engagé pendant un certain temps. Si à force de soins Fidélio s'en sort, sa carrière de sportif est terminée. Le Syndicat des Eleveurs du Holstein propose alors de l'acheter, désireux de récupérer l'influx et la qualité du crack mais pour des raisons sentimentales, les Martinot refuseront de le vendre et le cheval est donc en location pour la reproduction pour 3 ans.

Partenaires et investisseurs

A ce jour, Jean-Michel dispose d'un très bon piquet de jeunes chevaux, dont bon nombre appartiennent à Olivier Lanvin, et 7 d'entre eux sont qualifiés pour la finale à Fontainebleau en 4, 5 et 7 Ans. Un 6 Ans est également très prometteur, Roméo de Villaret (Mr Blue KWPN x Isis de la Mare par If de Merzé) né chez Denis Clerc (Saône et Loire), ami et partenaire de toujours de la famille Martinot. De gros espoirs sont aussi fondés sur un entier : Olimbos Merzé (Kannan et Korolette Merzé par If de Merzé), qui est désormais très régulier sur toutes les épreuves auxquelles il participe.
Jean-Michel reconnaît que ce chemin parcouru, il le doit non seulement à son travail et à sa ténacité, mais aussi à son père qui a fondé un excellent élevage, à son épouse et aux cavaliers qui lui ont apporté leur savoir, à commencer par Michel, son père, bien sûr. Puis Pierre et Laurence Gautherat chez qui il passera un hiver avec Fidélio et Etoile qui avaient alors 5 et 6 ans. Mais aussi Eric Navet, Gilles Bertrand de Ballanda, Michel Robert et François Franzoni. Il travaille également avec des sponsors de longue date, dont son sellier, Jean-François Meyer qui lui apporte entière satisfaction, les casques Samshield, les vêtements d'équitation Sarm Hippique et les aliments Lagrost.

Le manège, enfin !

Après des années et des dizaines de demandes de permis de construire (toujours refusées du fait du classement de Cluny en ville historique), l'aboutissement du Pôle Hippique à Cluny a permis l'obtention du fameux sésame et un bâtiment abritant un manège et 20 nouveaux boxes a enfin pu être construit, changeant la vie quotidienne des chevaux et cavaliers. En effet, les hivers sont souvent rigoureux en Bourgogne, et qui dit carrière gelée, dit chevaux arrêtés. Quel confort maintenant de pouvoir utiliser le manège quand la grande carrière est inutilisable, ou alors quand il pleut des journées durant. Dans ces conditions, aucune raison pour que la carrière de Jean-Michel et l'Ecurie Merzé Compétition ne s'élèvent vers les sommets !

F. C.

25/08/2011

Actualités régionales