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Nicolas Paillot s'impose à Cluny

CSO Grand National Cluny (71) 19-22 mai Un des hommes forts de Cluny lors de la 4e étape du Grand National, ce fut bien Julien Gonin avec ses quatre 7 ans. Mais le Grand Prix Elite sponsorisé par Horsey Insurance, c'est Nicolas Paillot et Infinie Rivage, pour l'écurie MTM, qui s'imposèrent à l'issue d'un bon suspense. Photo 1 sur 5
Le site d'Equivallée a fait le plein lors de ce long week-end placé sous le signe du cheval. La série avait commencé avec les qualificatives étalons de l'ANSF en début de semaine (lire par ailleurs), elle s'est poursuivie avec le Grand National et s'est achevée avec les cycles classiques SHF et ses 951 engagés. Support des paris Super 10, le Grand National apporte partout un supplément d'âme à ses concours : un decorum très visuel avec les hautes et nombreuses flammes, un cérémonial particulier orchestré par Jean Morel pour la remise des prix, un camion-régie et une caméra haut perchée pour la retransmission en direct à destinations des parieurs sur des commentaires d'Axel Bourdin, le directeur d'Equivallée, qui pour une fois jouait à domicile et des rencontres conviviales au stand fédéral. Le concours y gagne en animation et les cavaliers vainqueurs engagés pour une écurie y gagnent en dotation. Du « gagnant-gagnant » dont personne ne se plaint. Le site de Cluny donne à présent entière satisfaction et dimanche après-midi, René Billardon, le speaker, pouvait s'adresser à près de ?3 000 spectateurs selon les organisteurs et la police, pour une fois d'accord. Parmi eux Thierry Pomel, rentré de Copenhague, venu observer quelques juniors qui allaient composer l'équipe de France en piste huit jours plus tard à Reims. Bon plateau de cavaliers avec les Bretons Alain Bourdon et Jean Le Monze, lauréats du circuit 2010, Michel Robert qui ne courut pas le Grand Prix pour préserver sa jument en vue du CSIO de Rome, Reynald Angot, un des champions du monde de Jerez, entre autres fines cravaches.

Charmant, Chamant. Michel Robert avait vu juste pendant la reconnaissance : la difficulté ne serait pas dans les cotes mais dans le tracé du parcours. Stephen Renouard, le chef de piste anglais qui réside en Haut-Poitou avait en effet multiplié serpentines et lignes brisées. A tel point qu'à l'issue de la première manche, il n'y avait pas un seul sans-faute sur les 38 partants. Le meilleur score était pour Jimmy Jean, le cavalier du Sud et Oria du Chanu (Hermès d'Authieux) suivi de Nicolas Paillot/Infinie Rivage (Rivage du Poncel), 4 points sur le dernier, l'oxer du sponsor Horsey Insurance. La seconde manche du super 10, toujours aussi délicate dans son tracé, allait tout de même voir cinq sans-faute dont celui de Nicolas Paillot qui fut le plus rapide. Nicolas n'est pas un « pro » du cheval. Sa vie active est aux USA où il dirige une entreprise. Son loisir favori, comme celui de sa soeur Alexandra, est l'équitation. Celui de son père, Christian, chargé du haut niveau à la FFE, c'est l'élevage et les courses. Infinie Rivage est un pur produit « maison » puisque née à l'élevage de Christian Paillot au haras de Plaisance à Chamant dans l'Oise. Infinie est une fille de Narcotique que montait Pierre Durand et de Rivage du Poncel, l'étalon du haras de Plaisance. Pour la petite histoire, Paloma de Chamant, fille d'Infinie et Happy Villers, a donné naissance ce même dimanche, à Beau Rivage, son premier poulain, un fils de Gentleman IV, un autre étalon du haras de Plaisance.

Nadja. C'est le nom d'un étrange roman du poète et écrivain surréaliste André Breton. C'est aussi le prénom de Mlle Steiner. Rare prénom qui en Russe signifie Espérance. Je ne connais que deux personnes qui le portent : Nadja Steiner et ma fille. Nadja Steiner, cavalière suisse installée dans l'Ain chez son ami Julien Gonin, a réalisé le meilleur chrono après Nicolas Paillot et s'empare de la 2e place du Grand Prix avec Como II (Caretino), le cheval qui évoluait l'an dernier avec Olivier Guillon. Faute d'être engagée sous les couleurs d'une écurie, Nadja ne figure pas sur le podium du

Grand National.
Le bénéfice en revient à Vincent Feuillerac/Ondine de Cresnay (Grenat de Grez) et Arnaud Thomas/Marius de Vallavan (Dollar du Murier), un cavalier de la drôme que coachait Julien Gonin il y a quelque temps.

7 ans. Si le challenge des 7 ans (une saillie de Rackam de Lojou offerte par Brigitte Vilain) revient au haras de Vulsain pour la régularité du Holsteiner Lejano (Limbus) et Louis Cuvillier, les épreuves ont été dominées par Julien Gonin avec ses quatre 7 ans, tous dans les jumelés gagnants et placés : Quapitale du Lavoir (Heartbreaker), Quête du Phare (Kannan) à Pierre Bordat et Joëlle Rigaudière, né chez Olivier Brohier, Quirina d'Orion (Calvaro-Grand Veneur), Quenotte des Roches (Diamant de Semilly). Des 7 ans qui s'étaient déjà fort bien classés à Comporta, Ste Cécile et Maubeuge.

Et aussi. Dans les autres GP, victoires d'Esther Seichepine/Ludhiana Noire (Be Bop) dont le prix du haras de Ste Cécile, François-Eric Fedry/Nabu Chambertin (Animo-Val de Merzé), Alexandre Chanal/Coeur Joli B Z (Chellano), Olivier Perreau/Qolor Perdriat (Pégase Gerbaux) et One Miral (Papillon Rouge), Patrice Astier/Ocento du Temple (Cento), Erwan Auffret/Lipton (Uri de Longbost), Régis Vilain/Nine des Fontaines (Andiamo), Harold Boisset/Massada (Brandy de la Cour), Pierre-Louis Roche/Laurana (Vendome d'Uriat), Fabrice Schmidt/Olympe d'Escrit (Fidélio du Donjon). Le trio gagnant des écuries : 1er MTM, 2e GL Events, 3e Aero Jet.

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Etienne Robert

Les éleveurs de Saône-et-Loire ont présentés quelques-uns de leurs meilleurs éléments pendant les intermèdes de réfection des pistes.
Ce fut le cas pour l'élevage de Courcelle avec un bon fils de Lamm de Fétan, pour l'élevage du Fruitier d'Hubert Alamartine, de Kan avec Paul Duwiquet et l'élevage de Daniel Roca.

Potins secs

Vendredi. Nous traversons la Bourgogne sous des orages de grêle aussi brutaux que brefs. La terre fume, l'eau bénie s'évapore sans rafraîchir. Deux mois sans pluie. Cluny résonne des sabots des chevaux ; les cavaliers sont au paddock, les propriétaires et les éleveurs veillent. Nous découvrons, en direct, grâce au système de caméras surveillance Camerail un poulain qui se débat dans son boxe, à 20 kms de là, pris sous une barrière. Prévenu par téléphone, l'éleveur a pu intervenir. Mieux qu'une publicité ! Une grêle drue envahit nos stands... Merci aux dalles Ecoraster laissées sur place, elles ont sauvé nos godasses ! La soirée organisée sous le thème « mojitos » n'attira pas les foules. Dans ce temple de Bacchus, le citron à l'eau sucrée, même « rhumisé », est une étrange idée...

Samedi. Des gendarmes très mal intentionnés se sont embusqués sur le passage routier entre les carrières et les camions et ont verbalisé les jeunes cavaliers qui traversaient à mobylette. De quoi plomber l'ambiance. Pour échapper aux mojitos, nous fuyons dans la vieille ville. Le soir, superbe concert rock au détour d'une ruelle. ZZ Top, Nirvana, Deep Purple, font vibrer les vieilles pierres endormies de la tour de garde. Nous avons 20 ans... Ils auraient animé le concours mieux que les mojitos. Une idée pour l'an prochain. Vous voulez leur nom ? « Bottom Head ». La chanteuse a une voix qui ressusciterait Saint-Benoît.

Dimanche. A table, les discussions allaient bon train. La sécheresse, même si elle n'inquiète pas les éleveurs bourguignons de la grasse vallée (le Gaulois « Clunia » veut dire « prairie »), les ramène au bon sens populaire et l'on dit que « La Pentecôte donne les foins ou les ôte » ou encore « Le temps qu'il fait en juin le trois, sera le temps du mois », selon que soufflent les vents d'Ouest ou du Nord, qui amènent ou non la pluie. Solidarité avec les éleveurs des Pays de la Loire, entre autres, pour lesquels les chambres d'Agriculture se mobilisent pour grouper les commandes de foin. Les derniers poulains sont nés, d'autres sont à naître, les éleveurs en sont fiers. Jacky et Julien Dufourcq, des assurances Horsey et Armand Lagrost (aliments) sont généreux lors de la remise des prix; Julia Dallamano, meilleure jeune cavalière du concours, reçoit 500 kgs d'aliments floconnés. Nicolas Paillot, fils de Christian, dont c'est le premier engagement à Cluny, remporte le Grand Prix Pro Elite Grand National (1,50 m) avec Infinie Rivage. Il avait une cote de 15.00 en paris mutuels et de 10.00 en paris à cotes fixes (quand l'on sait qu'une cote de 4.00, signifie que l'on peut gagner 40 € pour 10 € pariés). Frédérique Bonnefoy régale les chevaux en direct tandis que les cavaliers reçoivent leurs prix. Belle idée!

Mais où sont les fêtes d'antan ?
Le concours est une machine bien huilée. Rien à redire. La piste en sable et le paddock emportent l'unanimité, les nouvelles installations également. On ne peut pas parler de baisse de fréquentation. Mais... Comment dire ? Cette reprise des concours outdoor 2011, depuis deux mois, laisse comme un goût désenchanté. Est-ce cette crise dont l'ombre plâne toujours ? Peut-être pas. Pistes de réflexion : On entend dire de plus en plus au détour des paddocks : pourquoi ne pas redonner aux concours les couleurs des fêtes hippiques d'antan ? « Même moi, regarder des chevaux sauter toute la journée, ça me gonfle ». Musique, jeux pour enfants, curiosités gastronomiques, expositions, défilés de voitures anciennes attireraient les foules, et les pousseraient à rester davantage. Cela ravirait les exposants, qui reviendraient l'année suivante. Cela ravirait les cavaliers, d'habitude cloîtrés dans les camions, qui renouvelleraient leur engagement. Cela ravirait le public, qui vient voir « des têtes d'affiche ». Cela ravirait les sponsors, qui attendent un minimum de retour. Refaire de nos concours de vraies fêtes. Pourquoi pas ?

Carine Robert
03/06/2011

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