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Ronchin : tempête autour des 72 étalons

4e Salon des étalons de sport Ronchin (59) 28 février • Ronchin était la quatrième étape du tour de France des étalons; après le gel de Chazey et Poitiers, le soleil de Saint-Lô, ce fut la tempête. Nous pensions tous à nos amis éleveurs de Vendée sous les eaux tandis que les installations du Photo 1 sur 11
haras régional de Ronchin craquaient de partout sous les assauts des bourrasques de pluie. « La drache », comme on dit dans le Nord fut violente, interminable et souveraine. Cela expliqua-t-il les pannes d’électricité qui retardèrent le programme, Véronique Lecocq se retrouvant sans micro (même si elle a la voix forte !). Et la fréquentation plus faible ? Sans doute. Beaucoup d’éleveurs et marchands belges s’étaient pourtant déplacés (un Belge n’a peur de rien), des trois « régions » du pays, Wallonie, Flandres et Bruxelles. Qui pour la plupart avaient déjà élu leurs « champions », mais venaient les voir. Ces pannes à répétition nous ont valu une superbe démonstration en liberté du gris Norman Pré Noir qu’Olivier Jouanneteau libéra de son licol au milieu de la piste. C’est juste après son passage que la lumière revint définitivement.

• Les étalonniers avaient innové pour accompagner les éleveurs en ces temps d’incertitude ; baissant les prix des saillies, généralisant la garantie « poulain vivant », et autres garanties que nous développerons dans notre édition prochaine du 19 mars « Spécial élevage ».

Les étalonniers « du cru » étaient là : les deux frères Dewulf du haras d’Eole, Marius Huchin du haras des Princes, le dr Poitau du haras de la Bouloye, Olivier Jouanneteau du Haras de Villers, Axelle Robert du Haras de Rombies, Dominique Baganas de Gènes Diffusion, Elodie Fatien de l’élevage Angel Pah, ou encore Jacques Chombart du Haras de Gruson, Christophe et Gérard Legros de l’élevage du Vilpion, Jean Lefebvre de l’élevage des Ixes et Romain Labarre de l’élevage de l’Ourcq.

•Sans les citer tous il faut rendre à César ce qui est à César : les « irréductibles » qui effectuent le « tour » complet, avec voiture balai, pansements et boissons chaudes ou pétillantes, les « romanichels du Tour », ont une « âme » de commerçants : Pléville, Béligneux-le-Haras, Brullemail, Talma, M, Hus, Couvains, Ste Hermelle (Belgique) ou Bois Margot, GFE. Depuis 4 semaines ils battent le pavé (ou béton ou sable, c’est selon), avec étalons, cavaliers, grooms, épouses et enfants bien souvent sans oublier l’intendance et l’organisation qui vont de pair. Et vous les verrez, au petit matin, vous accueillir d’un sourire, moustache ou pas, le cheveu peigné, et si la lavallière est absente, souvent la cravate s’orne d’une épingle. Ces dames (qui font davantage que de l’intendance soyez-en sûrs) ont le charme discret qui fait les grandes dames. Vous ne les prendrez jamais en défaut. Les parties de fous rires entre eux sont nombreux, tant il est vrai que la route du tour crée des liens. De vrais professionnels, une belle image de l’éleveur français pour les étrangers amateurs de nos chevaux. Chapeau bas.

• Trois étalonniers ou centres d’insémination belges tenaient stand également : le Hunter’s Studfarm Ludvig, N.V. Keros et Philippe Vervaet du Haras de la Cour.

• Ronchin offre également un restaurant où il fait bon se réchauffer, et beaucoup de rencontres « commerciales » purent s’y tenir. Ici, point d’huîtres, foie gras ou petits gâteaux « maison » dont la fée du haras de Rochefort avait régalé l’assistance à Poitiers, mais les frites (les vraies) dorées en consolèrent plus d’uns.

• Les « apéritifs » réchauffèrent bien avant l’heure ?traditionnelle les clients potentiels transis, et les voisins de stand.

• L’an prochain, Châlons ? C’est fort possible et d’autant plus vraisemblable que Michel Guiot vient d’obtenir la certitude que le parc des expos de la ville sera libre. Les travaux de rénovation du site n’affecteront que l’environnement du hall. A moins que d’ici là, le GFE ne modifie le tracé 2011. Il se pourrait en effet que l’année prochaine deux salons seulement aient lieu : un à St Lô et l’autre à Bois-le-Roi. Une année sur deux les étalonniers iraient à la rencontre des éleveurs, l’autre année, les éleveurs allant à la rencontre des étalonniers sur deux sites. Ce qui limiterait les coûts de déplacement et ferait peut-être baisser les prix des saillies.
La génétique, c’est son dada
Emmanuel Spinnewyn est un passionné de génétique et un spécialiste des souches maternelles basses. Ses travaux sont recherchés, en France, en Hollande et en Allemagne où il publie dans les revues spécialisées des chroniques particulièrement intéressantes et documentées. Présent à Ronchin, il revenait d’un colloque qu’il avait animé à Blois. En ces périodes de choix de croisements, ses réflexions sont d’une grande utilité. Vous retrouverez, sous sa plume, dans notre prochaine édition, une étude de la souche maternelle de Diamant de Semilly. Le Monneron 2010 comportera lui une longue analyse des ascendants de Norton d’Eole, l’étalon vedette des frères Dewulf.
Carine Robert

04/03/2010

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