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BIP de Fontainebleau : les Français en difficulté

A trois mois des Europe, les couples devront travailler sur le plat et surtout l’équilibre des poneys. Photo 1 sur 2
Le Bonneau International Poney de Fontainebleau, évènement incontournable en France mais dont l’ampleur a également franchi le cap de toute l’Europe, fêtait cette année sa 8e édition. Franc succès de nouveau avec plus de 200 couples engagés, venus de tous horizons : Espagne, Belgique, Suisse, Suède, Danemark, Luxembourg, Portugal, Italie, ainsi que l’Allemagne et l’Irlande, qui, avec la France constituaient les trois pays aux plus fortes délégations.
Même si quelques grandes nations, dont la Grande Bretagne et les Pays Bas, avaient fait l’impasse sur ce rendez-vous, la compétition n’en était pas moins dépourvue de spectacle avec la Coupe des Nations le samedi et deux GP le dimanche. Un CSIP et un CSIOP, mais également des épreuves réservées aux jeunes poneys de 6 et 7 ans constituaient donc le programme de ce long et passionnant week-end.

Une Coupe des Nations ratée

La matinée du samedi avait pourtant commencée par une remise des prix avec les deux Françaises Haelwenn Sebille Kernaudour/Happy du Halage et Lara Postillon/Ckito de la Bovegnée classées 5e et 6e de la vitesse du CSIOP, tandis que trois s’illustraient dans l’autre barème C, mais cette fois du CSIP : Mathilde Beloussoff/Princesa da Serra (2e), Estelle Damians/Ladybell d’Arquetan (3e) et Kimberley Richards/Iskra de Garenne (7e).
En revanche, la Coupe des Nations n’a pas fait que des heureux. Pourtant moins difficile que les années précédentes en terme de difficultés techniques et de hauteur (1,25/1,30 m), les cavaliers à la veste bleue ont terminé à la 4e place sur 5 ! Retour sur l’épreuve phare de ce samedi.
Au départ et dans l’ordre de passage, l’Allemagne, la Suède, le Danemark, la France et l’Irlande. L’Allemagne et l’Irlande alignent leur équipe première, des grosses pointures. Mis à part un ou deux piliers, les autres nations sont en reconstruction. La France n’y échappe pas. Pascal Henry, entraîneur national, doit monter une nouvelle équipe pour les prochains championnats d’Europe d’Avenches. Le repérage, il s’y atèle depuis qu’il est en fonction. Il dispose dans ses troupes de cavaliers répartis en deux tranches d’âge : les 15/16 ans qui doivent jouer un rôle de piliers et les 12/14 ans qui constituent la relève.
« Beaucoup sont sélectionnés pour le CSIP. Je souhaite donner un maximum de chance aux jeunes, il faut préparer l’avenir » lançait le coach avant Fontainebleau. Pour le CSIOP spécifiquement, Pascal Henry nuançait : « Il ne faut pas les mettre trop vite au charbon. Le CSI est une chose, le CSIOP en est une autre. » La pression peut être lourde pour certains et motivante pour d’autres...
Sur la base des derniers GP nationaux et internationaux, l’entraîneur avait choisi cinq cavaliers et réduit sa sélection à quatre après vendredi : Fanny Skalli, Axel le Diberder, Tessa Guérin et Marion Trosset. Une grande première pour eux !
Dès la première manche, le ton était donné avec l’Allemagne, impériale avec ses cavaliers montant au plus juste. Résultat : trois sans-faute laissant le luxe au dernier cavalier, Maurice Tebbel, de ne pas partir pour préserver sa ponette Patty. Les Allemands prirent donc la tête devant les Irlandais, toujours en embuscade sur ce terrain qui leur réussit toujours avec 4 pts de pénalités, tout comme les Danois.
Suédois et Français complétaient le classement avec à leur compteur 8 pts de pénalités. Plus précisément, Axel/Helen du Clos et Marion/Jazz Band de Mièges réussirent le clear round. Fanny et Milford de Grangues sortirent de piste avec deux fautes tandis que Tessa se faisait tout bonnement éliminer sur le double de verticaux avec Kadima Statina. Entre 0 et 8, rien n’était perdu, la seconde manche allait être déterminante.
Pourtant, l’Allemagne continuait à aligner les sans faute malgré le petit 4 pts de Kim Luthi et Ivy du Château, qui n’eu d’incidence sur la victoire belle et bien acquise devant... les infatigables Irlandais très réguliers eux aussi ! Le Danemark engrangeait 8 pts et la Suède s’écroulait suite à une chute malencontreuse de Joséphine Werne. Coté français, 8 pts également : Fanny (0), Axel (4), Tessa (30) et Marion (4).
Le trio gagnant était alors connu : l’Allemagne, qui gagnait sa première Coupe des Nations à Fontainebleau, l’Irlande, le Danemark, puis la France et la Suède. Grosse déception pour les tricolores qui pourront se rattraper dans les CSIO de Belgique (Moorsele), Hollande (Wierden) et Allemagne (Aach) et gagner ainsi leur ticket pour les Europe.
Une coupe ratée, mais une belle victoire dans la grosse du CSIP en fin d’après-midi de Camille Delaveau et Léa du Genier, réconfortant le moral du clan français. La jeune cavalière se faisait, de plus, accompagner à la remise des prix par Eliott Thiennette/Moonlight shadow (5e) et Robin Muhr/Kalifa de la Barre (6e).

Des Grands Prix très sélectifs

Grosse journée dimanche qui débutait par la 1,20 m du CSIOP. Lara Postillon/Magic Leam Pondi et Axel le Diberder/Joyau d’Argent s’y classaient respectivement 6e et 7e.
Les deux temps fort pouvaient débuter. Le GP du CSIP, fort de ses 53 partants, alliait technicité et hauteur (1,30 m), le tout évidemment réuni autour de la plus importante difficulté bellifontaine, le Grand Parquet ! Quatre couples seulement réussiront le sans-faute. Au terme du barrage, une cavalière réédita la performance, avec du temps dépassé : Gina Sophia Giordani (All) et de son excellent ET. Le 4 pts le plus rapide est à mettre à l’actif du Français Eliott Thiennette sur sa Moonlight shadow (2e), très à l’aise durant tout le week-end. Les tricolores ne sont pas en reste avec les 5e, 6e et 7e places glanées par Eva Tournaire/Ijinek ar Crano très brillante dans ce GP, Camille Delaveau/Léa du Genier et Alix Bros/Lovely des Brantes !
Quant au GP du CSIOP, le parcours était sans nul doute « l’un des plus difficiles GP conçu ici », dixit le chef d’orchestre du BIP, André Bonneau. Les 28 couples avaient en effet de quoi s’occuper : une ligne 3-4 grosse spa 8 foulées en laissant passer le galop, double oxer deux foulées vertical, puis en ligne courbe un gros oxer carré en n°5 en 8 foulées. Une ligne palanque - rivière, tournant à 90° vertical en descente, de nouveau un virage à droite à 90° vertical 5 foulées oxer puis une autre ligne extrêmement délicate oxer sur bidet naturel, 6 foulées en descente triple vertical-oxer-oxer en 2 foulées, virage serré gros vertical en n°13 !
A la reconnaissance, André Bonneau ne voyait pas plus de deux ou trois sans-faute sur les 28 engagés. Et l’homme n’avait pas tort ! Non seulement le tour aux cotes de 1,35 m abondait de technicité, mais le chrono s’y mettait aussi !
Il a fallu attendre le technicien allemand Maurice Tebbel sur son extraordinaire Giovanni pour voir un sans-faute... mais avec 3 pts de temps. Suivirent l’Irlandais Shane Connell/Murphy’s Flight et la Danoise Alexandra E. Sisseck/Top Jezabel de l’Etape, pénalisés eux aussi d’un point de temps ! Aucun sans-faute donc et un barrage dano-irlandais à la clé : Shane, déconcertant de décontraction, mis la pression à son adversaire avec un sans-faute très rapide en 42’’46. Alexandra ne put guère mieux faire. Même sans sa barre sur le dernier, le chrono affichait 44’’58. Maurice Tebbe, qui n’a pas eu la chance de barrer, se contente d’une très belle 3e place. Ces trois cavaliers auront à n’en pas douter une carte à jouer à Avenches.
Côté français, les prestations furent mitigées ou décevantes. Outre Axel le Diberder et son Helen du Clos à 8 pts (meilleur couple français), ses camarades enregistraient des scores entre 12 et 21 pts ainsi que deux éliminations sur chute (cinq chutes au total dans ce GP). « A trois mois des Europe, souligne Pascal Henry, outre les trois CSIOP auxquels la France prendra le départ, les couples devront travailler sur le plat et surtout l’équilibre des poneys. Dans la Coupe des Nations, le mental n’a pas suivi. Les cavaliers avaient beaucoup de pression. Dans le GP CSIOP, c’est la technicité qui a pausé problème. Pourtant la Coupe des Nations des Europe sera équivalente au GP d’aujourd’hui... »
Enfin, ce BIP 2008 s’est terminé par une petite épreuve du CSIP mise à l’actif de la jeune bretonne Eva Tournaire en selle sur Lancelot des Mares.

Textes et photos Pauline Bernuchon

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24/04/2008

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