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Haras des Forêts : côté Hugo

  • Hugo
    Hugo
  • Vendredi 17 mai, 13 h, Eclipse quitte le berceau des Forêts
    Vendredi 17 mai, 13 h, Eclipse quitte le berceau des Forêts
  • Olaf, fils de Quamikase des Forêts
    Olaf, fils de Quamikase des Forêts
  • Mère et fils
    Mère et fils
  • Le bonheur est dans le pré
    Le bonheur est dans le pré
  • Le bonheur est dans le pré
    Le bonheur est dans le pré
Couvains, dans la Manche, cité des chevaux.  Le haras des Forêts, la famille Paris, une institution. Fabrice d’abord, Pauline, Audrey puis Hugo.

Depuis l’an dernier avec la victoire d’Honolulu des Forêts dans le championnat des 6 ans, les regards se sont tournés vers Hugo,  jeune cavalier de 24 ans, excellent valorisateur puis compétiteur en devenir. On l’a vu sur ses derniers internationaux à Canteleu et à Cabourg avec Eclipse des Forêts, une fille de Calvaro et de Sonate des Forêts x Dollar dela Pierre. Sonate est une fille de Licorne des Forêts et arrière-arrière petite- fille de la fondatrice May Flower (Uriel-Ibrahim), la matrone des Forêts. Souche emblématique pour cette Eclipse, 100% Paris, valorisée par Pauline et Audrey puis mise sur les hauteurs par Hugo. Elle est la mère de Jet des Forêts (Untouchable) champion de la génération étalons à 3 ans et Kasall des Forêts (Casall) labellisé très prometteur, 4e de sa génération à 2 ans.

Âgée de 10 ans, Eclipse n’est pas la plus riche de sa génération. Un peu plus 32 000 € de gains principalement engrangés en 2023 et 2024, donc sous la selle d’Hugo. « Elle a passé un cap l’année dernière, dit-il, elle est devenue beaucoup plus respectueuse et plus à l’écoute. Elle a toujours eu du cœur et l’envie de bien faire. Le travail a fait qu’elle a bien évolué ».

Les classements de Canteleu et Cabourg en témoignent. Barragistes du gros GP * 155 de Cabourg (seulement cinq finalistes) Hugo et Eclipse ont été très remarqués. Notamment par l’olympique Irlandais Cian O’Connor vainqueur du Grand Prix.

« L’affaire s’est conclue dimanche soir, dit Hugo. Nous avions eu des offres que nous avons refusées. Cian observait la jument depuis le début. Il y a un an il voulait l’acheter pour une de ses clientes mais ça ne s’est pas fait car la jument avait trop de force pour sa cavalière. Il l’a achetée pour la monter lui-même, nous a-t-il dit, et peut-être qu’elle reviendra chez nous à l’élevage après sa carrière sportive ».

Un petit pincement au cœur Hugo ? « Oui. Un gros. Je suis triste de la voir partir (NDLR vendredi 17 à 13 h). C’est notre métier mais avec elle j’avais accès aux beaux concours. C’est la vie, il faut reconstruire. Il y a ce qu’il faut ici mais ça va prendre du temps ».

Il a une dizaine de jeunes chevaux sur le circuit SHF cette année et la très bonne 7 ans Héroine des Forêts (Up to You- Ready Boy).

Très vite dans le bain

Il se juge « tardif » par rapport à ses sœurs. « Je me suis mis à cheval assez tard, à 9 ans. Mes sœurs beaucoup plus tôt. Je ne suis pas passé par la case poney. Et à partir de là, je n’ai plus arrêté ».

Parcours classique pour un enfant de la balle : BAC pro à See, alternance à la maison puis chez Bruno Rocuet, prise d’expérience chez Kevin Staut, Pénélope Leprévost, Julien Epaillard, Romain Bourdoncle et retour maison il y a deux ans. « J’ai beaucoup appris chez Kevin. Il a un rapport très spécial avec ses chevaux, il les observe beaucoup, prend soin d’eux dans le travail et l’alimentation. Il est proche d’eux et a une très belle équitation. C’est ce que je recherche. Je travaille avec Robert Breul. Il m’accompagne souvent en concours et vient à la maison ».

Quarante-cinq poulains par an

Le modèle économique des Forêts, c’est le boss qui le donne : « 270 hectares de surface avec un troupeau de 130 laitières (traite entièrement robotisée), auto-suffisant en foin mais pas en céréales ni en paille, 300 chevaux sur site avec les porteuses, 45 naissances par an et presque autant de  ventes par an, pas question d’augmenter le volume du cheptel. Sept salariés pour les chevaux, deux pour les vaches. Nous faisons des transferts avec les juments qui tournent en concours, ça nous réussit bien. La commercialisation se fait à tout âge soit par notre propre réseau, soit par les ventes élite Fences soit par nos ventes de 3 ans. L’important pour moi c’est que la personne qui vient acheter un cheval reparte de ma cour contente de son achat ».

A propos d’Eclipse « C’est toujours dur de voir partir le meilleur cheval du moment mais c’est notre métier. Elle a bien servi Hugo en lui faisant prendre de l’expérience sur les beaux concours. Hugo est en train de construire les fondations de son entreprise. Demain il montera les murs. Il est jeune. A 30 ans, il devrait avoir une belle écurie ».

Ici c’est Paris…

Du haras des Forêts à l’élevage des Escaliers (vaches laitières), l’espace est celui d’un village. On pourrait l’appeler Paris et dire que les JO, c’est tous les jours. De l’activité partout. Ici on fait sauter les 3 ans, là, deux cavaliers travaillent sur le plat, ailleurs on s’active sur la partie élevage, un cheval est sur le tapis roulant d’autres tournent dans le marcheur et Hugo, le coup de blues à peine évacué, est sur la carrière avec un 6 ans. Il rentre du SHF de Saint-Lô et repart à Notre-Dame d’Estrée pour vingt parcours.  

Là-haut dans le pré, de l’autre côté de la route, les poulains font la sieste ou des ronds autour des mères, vigilantes. Pour eux c’est le bonheur dans une belle herbe abondante. Dans le lot, il y a un petit mâle taillé en père avec une belle encolure qui va devenir gris comme son père Quamikase des Forêts. Rendez-vous dans 3 ans bébé Olaf.

Etienne Robert

24/05/2024

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