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Assemblée générale de l'Anaa : un calme bien précaire?

Comme à l'accoutumée l'assemblée générale de l'Anaa s'est tenue dans les locaux du Sire à Pompadour, vendredi 25 mars dernier, devant un auditoire peu fourni constitué de sympathisants, d'adhérents individuels et de délégués régionaux Anaa (leur nombre est défini au prorata du nombres d'adhérents Anaa par association régionale) seul et unique collège prenant part aux votes. Photo 1 sur 1

Si le déroulement de l'AG ne fut en aucun cas aussi houleux et conflictuel que l'année dernière, il est évident que toutes les tensions n'ont pas disparu et que la sérénité n'est pas encore totalement de mise en terre Anglo-arabe. Il planait sur cette noble assemblée un parfum de contentieux qui empoisonne au plus au point l'avenir même de la race. On peut légitimement s'interroger sur l'utilité et la finalité de cet imbroglio juridico-financier qui coûte cher aux éleveurs en fin de compte car il faut bien payer les avocats engagés dans cette guerre procédurale relevant parfois de l'autodestruction. L'Etat ne serait-il pas dans son rôle en diligentant une bonne fois pour toute un audit financier qui éteindrait toute polémique en raison des subventions publiques versées, au lieu de faire semblant de ne rien entendre depuis plusieurs années.
C'est dans ce contexte que Jean-Marie Bernachot a pu calmement présenter son rapport moral et donner la parole aux animateurs bénévoles des différentes commissions pour qu'ils puissent mettre en valeur leur travail constructif et leurs projets pour 2011. On notera l'important investissement fait sur la communication avec la revue Anglo-mag qui s'étoffe et qui devient un vrai trimestriel robuste et de qualité, et la participation à de très nombreuses manifestations nationales et internationales pour promouvoir la race AA.
Si la Grande Semaine de Pompadour reste le grand temps de fort de la race, J.-M. Bernachot n'a pas caché son insatisfaction vis à vis du déroulement de la vente aux enchères 2010 et a annoncé qu'une réflexion en cours devrait aboutir à une autre organisation utilisant le manège pour réduire les coûts de structures.
La présentation du programme d'élevage et de soutien à la jeune génétique aura permis de démontrer la volonté de maintenir les actions dans ce domaine jugé prioritaire malgré la baisse confirmée de 30 % des aides publiques ! L'exercice pédagogique fut plus difficile en ce qui concerna la commission de stud-book et la présentation de la réforme engagée qui semble peu lisible et complexe pour l'éleveur qui se perd dans ces nouvelles appellations de demi-sang Anglo-arabe, les variations de taux de sang arabe pris en compte et autres subtilités au sein des différents registres.
Plusieurs officiels avaient fait le déplacement. Le ministère de l'agriculture était représenté par Charles de Certaines qui précisa que le contexte budgétaire conduisait à une forte baisse des aides publiques de l'Etat et n'a pas semblé très optimiste au sujet du devenir de la TVA à 5,5 dans la filière équine. Difficile dans un tel contexte de ne pas penser que le cheval n'est plus une priorité pour ce ministère?.
Si Bruno Mellet, directeur de la SHF sembla lui plus confiant sur l'avenir, la société mère tout juste dotée de son nouveau conseil d'administration apparaissant de plus en plus comme le futur lieu unique de définition de la politique de la filière. L'Anaa n'y dispose que de deux sièges? ce qui ne semble guère satisfaire cette dernière qui se sent sous-représentée.
Philippe Martin de la Fenesco joua le trouble fête en interrogeant Bruno Mellet sur le non choix de la SHF vis à vis de la représentation de la Région Aquitaine en raison de l'existence de deux associations régionales qui apparaissent comme concurrentes.
Patrick Dehaumont, en tant que directeur général du GIP France Haras, était venu motiver les troupes, car après 2014, la monte publique ne sera plus qu'un souvenir. J.-M. Bernachot a fait part à cette occasion d'un projet de forte implication de l'Anaa au sein du GIP : allons-nous vers une prise en main de l'étalonnage AA dans le Sud-Ouest avec des partenaires régionaux ? Affaire à suivre?
François Gorioux, au nom de l'IFCE, a fait état du recentrage technique de cet institut et de l'appui apporté à l'Anaa via Alain James qui en est l'interlocuteur unique.
Au terme de cette assemblée, bien trop longue (5 heures de présentations et de débats dans une joyeuse cacophonie, pas toujours très audible en plus, faute de micro) chacun des camps resta sur ses positions. Ce qui semble navrant dans cette situation, c'est que ces agitations picrocholines nous font oublier que cette année encore l'effectif de la race a baissé en France. L'anglo-arabe est donc bien une race menacée au sens du soutien public à la race mais on peut se demander de Quoi? Ou de Qui ?

Anne Clausse-Fougère
07/04/2011

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