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Solide comme « du Roc »

Atypique Alain Chevalier. Il vit « caché » à la Chapotière avec trois juments dont la souche fait courir les connaisseurs. « Je n’ai rien à vendre, assure-t-il, tous mes poulains partent à 6 mois. Tous réservés ». Heureux éleveur.La Photo 1 sur 4
cause de cette notoriété qu’il veut camoufler, c’est Coquette et sa descendance. Galoubet et Double Espoir y sont pour beaucoup aussi. Dans les années 80, à son retour du service militaire, Alain Chevalier décide de démarrer un vrai élevage. Il y a toujours eu des chevaux à la ferme paternelle mais les souches ne lui plaisent pas. Il veut de la qualité, mais problème, il n’a pas un sou...Ce qui ne l’empêche pas de chercher. Et il trouve la perle rare chez la baronne Empain à Bouffemont. Elle a deux poulinières à vendre, deux filles de Flicka, la mère de Rocket double champion du monde sous la selle de Jannou Lefèvre en 70 et 74. François, son père accepte de l’aider et lui prête l’argent. « J’aurais bien pris les deux mais le prix dépassait largement nos moyens ». Les deux en question étaient Coquette, fille du Pur-sang Ironside et Flicka’s Girl (Le Tyrol ps) qui deviendra la mère de Rochet (Rouge) M. « J’ai pris Coquette parce qu’elle me plaisait. Elle avait deux courants de pur-sang avec Ironside et Fasano son grand-père. Je voulais du sang, de la force et du mental ».

Et Coquette arrive en Vendée pour faire la souche des « du Roc ». Pourquoi « du Roc » ? « En souvenir de Rocket, nous avons pris les trois premières lettres de son nom ». Pleine d’In Chala A elle donnera naissance à Quineline, elle-même mère de Balkan du Roc (Double Espoir) étalon privé, Défi du Roc (Double Espoir) exporté en Suisse puis Caprice du Roc (Dormane du Puy). Coquette ira à nouveau à Double Espoir, stationné à La Roche-sur-Yon et produira Appolon, 5e de la finale des 6 ans avec Bruno Rocuet, exporté aux USA. Avec Leprince de Thurin naîtra Darling du Roc, CSI en Italie. Avec Double Espoir encore, Ballerine du Roc, poulinière, mère de Flicka du Roc (Leprince de Thurin), Harmonie du Roc (Tornado d’Hotot), Ivoire du Roc (Hurlevent) exportée en Belgique, poulinière au haras des Dames chez Daniel Demesmaker, à la tête d’une remarquable descendance. Elle vient d’être rejointe par Ulota du Roc, une magnifique pouliche de Canturo.

La liste est longue et la réputation internationale. Trois descendantes de Coquette sont à l’élevage à la Chapotière. Décibelle du Roc, une fille de Galoubet avec Source d’Espoir x Double Espoir, chargée des souvenirs de la rencontre avec M.Pellegrin, le propriétaire du crack étalon, père de l’insémination artificielle. Une magnifique eau-forte de Galoubet, offerte par le propriétaire de l’étalon, trône en bonne place dans le salon du couple. ?« Les saillies de Galoubet étaient très chers se souvient Alain, mais nous avons facilement trouvé un arrangement car la souche maternelle ?de Décibelle l’intéressait énormément ». Décibelle, propre sœur d’Epervier exporté aux USA est aussi la mère de Kodac du Roc, l’étalon que Jean-Pierre Cimolaï vient de vendre à Pierre Baldeck. Mère aussi, croisée à L’Arc de Triomphe de Qlassic Bois Margot, l’étalon champion des 4 ans à Pompadour avec Didier Dhennin, approuvé à l’AES, ajourné au SF... malgré cette souche exceptionnelle.

Seconde poulinière, Quistria du Roc, propre sœur de Qlassic, mise à la reproduction l’an dernier et gestante d’Idéal de la Loge.

Troisième jeune mère, Quistria (Ephèbe for Ever-Galoubet), mère d’Utopie du Roc et pleine de Lando.

« Je ne cherche pas la quantité, seulement la qualité. Deux ou trois poulains par an, c’est bien suffisant et je ne rentre jamais dans le circuit de la valorisation. C’est un gros souci de moins ». La souche se perpétue aussi chez Thierry, frère d’Alain avec Istria du Roc (Dormane du Puy et Quinoline) et Quichenotte du Roc, une fille de L’Arc avec Ballerine, mère d’une pouliche par Ilvien des Mielles et pleine de Sunderland. « Nous voulons conserver ce patrimoine génétique qui nous est cher ». Et au passage, Alain remercie encore son père de l’avoir suivi dans ce « challenge »..

La surveillance des chevaux se fait en famille et en communauté avec Thierry Pineau, le voisin éléveur à l ‘affixe « de Blanc ». De la qualité là aussi avec Jolie du Reverdy (Allegreto), Quassia des Peux (Dollar de la Pierre), Dolique du Cil (Ryon d’Anzeix) et Raluma du Golfe (Ohio van Padenborre) saillie par OK du Rozel.

Etienne Robert

L’empreinte de Madame Waleswska

Le goût pour les bons chevaux dans le nord-est vendéen, les éleveurs le doivent à la comtesse Marie-Chrisine Walewska de Rougé qui fonda il y a une cinquantaine d’années la SHR de La Gaubretière. Particularité de cette association : la gratuité des reprises contre le don pour chacun des sociétaires d’un peu de temps libre destiné à faire fonctionner le système. Et ça marche. Mme Walewska exploite ici avec son fils Charles-Emmanuel un important domaine agricole. Elle met son manège et sa carrière à la disposition de la SHR. Une fois par mois, un instructeur du Cadre Noir vient diriger une reprise. Les futurs éleveurs montent à cheval et se familiarisent avec les origines. Les élevages d’Herbiers (d’où Calypso), des Peux, du Roc, y ont fait leurs classes et ne manquent pas une occasion de manifester leur reconnaissance à Marie-Christine qui est devenue leur amie. Sur les conseils de M.Cleret, président des SHR de Vendée, elle a acheté en 1957 Iris L chez M.Brillouet à Fosse. Fille des demi-sang Vol au Vent et Utile, elle fut immédiatement mise à la reproduction et fit souche au domaine de la Grande Renaudière, propriété de Mme Walewska.

Croisée avec Sadruddin, Hornet, Popof, Iris donna naissance à de bons chevaux dans les trois disciplines. C’est Urfa, sa fille, croisée avec Gaur qui donna Mooréa, grand gagnant avec Emile Péguignet. Une montre (un bijou) du célèbre horloger-créateur de Morteau porte d’ailleurs le nom de Mooréa. Tchnernaia (Mazarin V et Urfa), une autre de ses filles est la mère de Lesbos (Yarlands Summer Song), vice-champion des 6 ans au Lion d’Angers avec ?Nicolas Touzaint.

La Gaubretière, c’est aussi le site d’un concours SHF le lundi de Pâques, d’un concours amateur le lundi de Pentecôte et d’une vente amiable de chevaux en septembre, organisée par les éleveurs vendéens. Galet d’Auzay est passé par là. Et combien d’autres des excellentes souches vendéennes...

E. R.

26/03/2009

Actualités régionales