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Portrait - Olivier Robert : « Je fais le plus beau métier du monde »

Cavalier discret à pied mais brillant par ses résultats, passionné depuis le premier jour, c’est un homme de cheval comblé qui s’est formé sur le terrain depuis son plus jeune âge. Formé par Dominque Bentejac, il poursuivit sa route et rencontra au détour de celle-ci Albert Voorn puis Michel Robert, trois cavaliers allant dans le sens du cheval dont il fit ses mentors. Ce sont ces trois rencontres capitales, associées à son talent naturel qui font d’Olivier le cavalier qu’il est aujourd’hui.


La vie est souvent faite de rencontres déterminantes ... C’est le cas pour Olivier Robert dont l’une d’entre elle a totalement bouleversée sa vie.


Une rencontre olympique


Né à Amiens le 29 mai 1976, Olivier est issu d’une famille étrangère au milieu équestre. C’est totalement par hasard qu’il découvrait dans un premier temps le poney, puis, vers l’âge de 14 ans il acquiert son premier cheval vendu par un marchand local… Dominique Bentejac. Cet ancien cavalier olympique et vice-champion du monde va apprendre toutes les facettes du métier à Olivier. Suite à l’acquisition de son premier cheval, Olivier, alors âgé de 15 ans, débute une collaboration avec Dominique. Ce dernier confiait quelques chevaux à son élève avec lesquels il commença la compétition dans des épreuves amateurs. Deux ans plus tard, c’est l’opportunité d’une vie qui se présente à Olivier. Dominique Bentejac lui propose de partir avec lui aux États-Unis afin de poursuivre son apprentissage. C’est le début de l’indépendance pour Olivier qui arrête ses études à l’âge de 17 ans et s’envole vers le continent américain. Sur place, il commence par monter des chevaux appartenant à son mentor puis débute de nouvelles collaborations avec divers propriétaires américains. Deux ans plus tard, Olivier a 19 ans et décide alors de revenir en France. A son retour, n’ayant pas de diplôme, il ouvre un magasin de cuisines et s’inscrit alors dans la voie de ses parents. Olivier continue en parallèle de monter à cheval en tant qu’amateur mais c’est après avoir découvert coup sur coup trois chevaux, dont l’extraordinaire Incas de l’Oasis qui commence à démontrer de belles choses, qu’il décide de revendre son magasin de Libourne et franchit le pas de devenir cavalier professionnel. Il achète alors une propriété dans le Médoc, puis en 2004, c’est le retour aux sources, il achète une partie de la propriété de son formateur Dominique Bentejac.


Dominique Bentejac, Albert Voorn, Michel Robert


Dominique Bentejac a aujourd’hui une place capitale dans la réussite d’Olivier Robert. C’est grâce aux nombreux chevaux confiés par Dominique qu’Olivier a eu ses premiers succès en compétition. « Dominique a lancé ma vie en me faisant monter tous ses chevaux quand j’étais jeune jusqu’à l’âge de 18 ans. C’était une véritable chance quand on est issu d’une famille qui ne possède pas les moyens financiers adéquats pour réussir à faire du sport. »


Olivier a donc débuté sa carrière de compétiteur et il a eu la chance de rencontrer le vice-champion olympique 2008 Albert Voorn. Le cavalier bordelais a beaucoup d’admiration pour ce cavalier qui a une équitation exceptionnelle. Le vice-champion olympique est venu à de maintes reprises dans les installations bordelaise d’Olivier afin de dispenser des stages au cours desquels Olivier a toujours beaucoup appris.


Le dernier mentor d’Olivier est son homonyme, Michel Robert avec lequel il travaille actuellement très régulièrement. Il a désormais une vision du cheval totalement différente. « J’ai vraiment trouvé ma voie dans ce système. » Il a appris comment faire fonctionner un cheval au mieux, décomposer les mouvements du cheval.


Un formateur de chevaux hors-pair


« J’ai réussi en dix ans à former 12 chevaux qui ont été performants en Grand Prix 3, 4* et 5*. ». Olivier fait partie des rares cavaliers à concourir sur trois niveaux d’épreuves différentes : le circuit des jeunes chevaux qui le passionne et le fascine toujours autant, le circuit national avec le Grand National notamment, et le circuit international jusqu’en CSI5*. « J’ai la chance d’habiter dans une région dans laquelle on a toujours eu des cracks chevaux. Il y a moins de chevaux parce qu’il y a moins d’élevage mais aujourd’hui les chevaux se déplacent très aisément, les frontières s’effacent très vite. On dit souvent que c’est loin de tout mais on a de merveilleux concours qui vont du sable à l’herbe et même à d’autres compétitions comme le CSI de Blaye (qui a lieu dans l’enceinte de la citadelle ndlr). Tous ces concours sont parfaits pour pouvoir préparer nos chevaux à de grosses échéances internationales. C’est une chance incroyable d’habiter dans le bordelais. »


Aucun système n’étant parfait et la remise en question étant fondamentale pour avancer dans le métier de cavalier professionnel, le cavalier girondin a choisi depuis un an de changer un peu sa façon de travailler ses chevaux afin de les faire sauter avec plus de force en les resserrant davantage tout en restant dans le mouvement en avant.


Cinq chevaux ont particulièrement marqué Olivier dans sa carrière. Le fantastique Inca de l’Oasis, fils de Dollar de la Pierre qu’il aura formé de l’âge de 7 ans à 9 ans. En deux ans ils sont passés des épreuves nationales à 1,35 m aux GP Pro Élite et GP internationaux dans lesquels ils ont accumulé les victoires et les succès. La jument de sport irlandais Belle Rock est passée par les écuries d’Olivier lorsqu’elle était encore la propriété de Michel Robert dans un objectif de commercialisation. Avec elle il a connu les victoires en GP CSIO et dans le derby du CSIO5* de Falsterbö. Le trotteur français Brakkar a été le cheval qui lui offrit son premier podium en GP 3* et ses premières sélections pour les Coupe des Nations. Le Galant (Dorsay x Shogoun II) avec lequel il terminait notamment second du GP CSIO5* de La Baule en 2008 a été aussi atypique qu’important dans sa carrière. Gorki du Theillet (Persan II x Jalisco B) fut essentiel pour la suite de la carrière d’Olivier car l’argent de la vente lui permit d’acheter une nouvelle propriété.


Une équipe solide


Olivier dispose aujourd’hui d’une équipe très solide autour de lui. Il est entouré de deux maréchaux ferrants fidèles, d’un vétérinaire (Franck Pénide devenu au fil des années un ami) qui a toujours eu une très bonne gestion des chevaux, d’une responsable d’écurie (Virginie Antunez) qui est le bras droit d’Olivier en toutes circonstances, Céline Pozo sa compagne avec qui le cavalier aquitain est très heureux, tous ses propriétaires fidèles avec qui il a des relations privilégiées, ses entraîneurs, sponsors et amis.


Un piquet de chevaux de qualité


• Quenelle du Py (Tresor du Renom x Ryon d’Anzex) était une jument avec laquelle il n’arrivait pas à s’entendre mais qu’il aimait pourtant profondément. Elle était particulièrement difficile et délicate à ses débuts. « C’est la jument qui me ressemble le plus et que j’ai fortement dans le cœur. »


• Courage des Fegie (Cornet Obolensky x Acord II) est une jeune jument hannovrienne de 8 ans qui débute les grosses épreuves à 150-155 cette année. Très respectueuse, pleine de force et possédant beaucoup de chic, cette jument charismatique laisse entrevoir un bel avenir très prometteur. « Je possède beaucoup d’atomes crochus avec cette jument. »


• Catapulte (Limbo x Fedor) n’est plus à présenter. Véritable star sur les concours, sa robe pie baie ne laisse personne indifférent et l’osmose avec son nouveau cavalier est en train d’opérer.


• Fidel Castro Vd Whitoeve (Winningmood VD Arenberg x Prince Royal) est un étalon BWP de 9 ans qui possède énormément de force, un physique imposant et une belle robe grise léguée par son père. Ce cheval très polyvalent formé entièrement par Olivier peut sauter tout type d’épreuves, et malgré le fait qu’il soit entier possède un caractère en or.


• Zucarlos (Casco x Iroko), hongre KWPN de 10 ans revient après un an d’absence et une castration. Ce cheval très délicat est pourvu d’un talent exceptionnel et d’un fort caractère. Formé entièrement par Olivier, il fut très remarqué lors de ses jeunes années sur le Grand Parquet de Fontainebleau. En 2009 il terminait 4e du championnat des Cycles Classiques entiers/hongre à 5 ans, empochait à 6 ans la mention Élite et participait l’année suivante au critérium des 7 ans dans lequel il signait à nouveau de magnifiques performances.


• Little A est un hongre KWPN de 9 ans fils de Quasimodo Z, issu du croisement entre Quidam de Revel et une mère ayant tourné en Coupe du Monde par Carthago, et d’une mère par Voltaire. Formé par Nadja Steiner et Julien Gonin, il a intégré les écuries d’Olivier l’année dernière.


Objectifs


« Olivier est un génie, dit de lui Hugo Barthelaix, cavalier professionnel installé près de Bordeaux. Il a le sens du galop, de l’équilibre, de la trajectoire, de la foulée, du tracé, des courbes. Il sait 6 foulées avant le saut comment ça se passera. Je suis assez bien placé pour savoir comment il gère son parcours, étant donné qu’il a été plusieurs fois devant moi au classement dans les Grand Prix de notre région. Le battre a été chaque fois une grande satisfaction ! Aujourd’hui il se donne les moyens de réussir dans de gros événements hippiques nationaux et internationaux car il s’est bien entouré pour gravir les échelons, pour évoluer avec chacun de ses chevaux à tous les niveaux. J’admire ce compétiteur et je vois de grandes choses pour lui dans les années à venir. »


Sur le long terme, Olivier voit loin. Si ses chevaux conservaient leur forme physique et poursuivaient leur évolution de façon constante, il estime pouvoir se battre afin d’obtenir une qualification pour les Jeux Olympiques de 2016 au Brésil à Rio de Janeiro.


A plus court terme et au niveau national, les championnats de France sont un objectif bien qu’ils ne soient pas une obsession, tout comme le circuit du Grand National dans lequel il fait équipe avec Julien Gonin, même si, une fois encore, les retombées pour les gagnants du circuit sont moindres.


« Je vis de ma passion aujourd’hui, je suis un homme comblé et je fais le plus beau métier du monde. »


13/06/2014

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