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Philippe Bernard : une carrière bien construite

  • Philippe Bernard, ici avec Vivarno de Boisy
    Philippe Bernard, ici avec Vivarno de Boisy
En début d’année il a remporté le CSI du Winter Tour de Macon, et son nom revient de plus en plus régulièrement dans les palmarès : Philippe Bernard arrive, à l’orée de la quarantaine, à la pleine possession de son talent. Et ce n’est que justice pour ce cavalier de la Dombes, installé dans le beau village fleuri de Châtillon sur Chalaronne, sur l’ancienne exploitation de son père.


Mais il ne reste que peu de chose des installations initiales, tant il a su, au cours des ans, les transformer et les améliorer. Epaulé par sa femme Frédérique, il a mis en place un programme d’aménagement à la fois ambitieux et raisonné. Depuis la construction du grand manège en 2002, chaque année apporte un progrès, autant dans le sens de l’accueil et du confort des chevaux et des cavaliers que dans la recherche des conditions optimales d’entraînement.


Sérieux, attentif à tous les détails, il met autant de soin à choisir ses fournisseurs qu’à s’entourer de bons professionnels (Il a maintenant rassemblé autour de lui une équipe de 6 personnes). Il gère actuellement une centaine de chevaux dont une quarantaine de retraités sur 40 hectares qu’il s’efforce d’entretenir dans une démarche respectueuse de l’environnement et 47 boxes regroupés en un seul bâtiment fonctionnel.


Passionné comme il le dit par le sport de haut niveau plus que par l’élevage ou le commerce, il se définit lui-même comme un autodidacte, ce qui ne l’empêche pas d’avoir beaucoup appris et de continuer à apprendre. Curieux de tout, observateur attentif et averti, il n’hésite pas à ouvrir ses installations et à accueillir chez lui les intervenants les plus variés : « J’aime la concertation technique avec les autres cavaliers d’abord, dit-il, mais aussi avec tous les intervenants : vétérinaire, maréchal, ostéopathe, dentiste. Quand on sait comment fonctionne un cheval, on sait tirer le meilleur parti de ses possibilités. ».


Il construit avec autant de ténacité sa carrière que celle de ses chevaux, dans le respect de leurs capacités et de leur évolution. Il sait se fixer des objectifs et ne craint pas de revenir sans cesse aux fondamentaux et de perdre parfois du temps pour en gagner ensuite : « Je ne leur demande qu’un nombre raisonnable de parcours sur une saison, même si cela me prive parfois d’une épreuve intéressante. »


Il loue actuellement une partie de ses écuries à un autre jeune cavalier talentueux, François-Eric Fedry, qui a longtemps été à l’école de Hubert Bourdy avant de partir chez les Couperie. « Là aussi, dit-il, nous avons des échanges intéressants et constructifs qui vont me manquer quand il sera parti » (François-Eric met la dernière main à ses propres installations où il compte déménager dans le courant de l’année). En attendant, ils font équipe tous les deux sous les couleurs d’Equid’ain Horse Up pour le Grand National FFE-AC PRINT, équipe complétée par le jeune Adrien Godard.


Au début de sa carrière, comme beaucoup, il est passé par l’étape souvent ingrate de préparateur de jeunes chevaux, spécialité dans laquelle il s’est rapidement créé une solide réputation. Des éleveurs locaux, puis plus lointains lui ont fait confiance et les classements sur le circuit SHF ont tout naturellement suivi, jusqu’en 2011 qui a marqué une consécration. Cette année-là il remporte le titre des 5 ans pour un fils de Mr Blue : Sucre Blue Sauvage. Mais le succès ne l’empêche pas de continuer à repartir chaque année avec un nouveau lot de jeunes et il continue à s’intéresser aux éleveurs locaux dont certains lui font confiance depuis le début.


Parmi d’autres chevaux d’élevages locaux qu’il a amenés au plus haut niveau on retiendra Uderzo de Rancé, aujourd’hui chez Pius Schwizer et Tanaël des Bonnes, devenu le premier cheval de Aldrick Cheronnet, et qui a remporté avec lui la première victoire de sa carrière en 5* à Göteborg en 2017.


On ne peut que se réjouir que ce soit maintenant son tour d’accéder aux toutes premières places avec Urfée d’Illiat,(Feu du Château x Prince Jeff) appartenant à Monsieur Mongin, éleveur dans l’Ain à Illiat, Téquila du Blondel (Flipper d’Elle x Rêve d’Elle), venant elle aussi d’un élevage local : l’élevage du Brocard à Joyeux ou Vivarno de Boisy (Lauterbach x Apache d’Adriers) appartenant à Gérard Turrettini avec lequel il a entre autres remporté une puissance à 2,03 m.


Il a enfin en préparation dans ses écuries quelques 7 ans prometteurs.


12/04/2018

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