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Matthieu Vanlandeghem, la complet’attitude !

  • Matthieu Vanlandeghem/Toumime d’Olympe*Ene-HN
    Matthieu Vanlandeghem/Toumime d’Olympe*Ene-HN
Matthieu Vanlandeghem n’est pas issu d’une famille équitante, même si son entourage s’intéresse vite aux chevaux. Quand il commence à monter en centre équestre, en compagnie de son frère, leur père décide de les suivre dans leur initiation et se met lui aussi à cheval. Dès lors, ils rentrent dans un monde sans fin. En effet, le père de Matthieu qui dispose de terres, a vite l’idée d’acheter une première jument, jument de loisirs, selle français. Elle est dédiée à la reproduction, au début avec des géniteurs aux origines de CSO. Un petit élevage se met alors progressivement en place et Matthieu, adolescent, s’occupe des poulains de la maison.



Matthieu part préparer très vite son monitorat, à Compiègne, après l’obtention d’un BTS au cours duquel il est passé dans de nombreux élevages réputés (entre autres, les frères Delaveau). Une fois son diplôme d’enseignant en poche, il s’oriente vers le complet. Il est toujours en selle sur des produits de son élevage qui, cette fois, sont nés de croisements plus orientés vers le CCE, les anglo-arabes. A l’issue de son monitorat, il arrive à Saumur pour préparer les tests d’entrée en formation (plus ou moins l’équivalent d’un DE Pro actuel). Au cours de cette formation par alternance, il part en stage chez Eddy Sans. Pendant cette année 2000, il court son premier Lion d’Angers, avec, à nouveau, un cheval qu’il a fait naître, Fast de la Genetre. Ils finissent à la porte du classement pour cette première.


Il est reçu à la formation de Saumur et arrive avec une autre de ses juments, qui a cinq ans à l’époque, Jolie de la Genetre. Il bénéficie avec elle des installations, de l’encadrement de l’ENE. L’expérience est très forte pour le couple. Une fois son instructorat obtenu, il part enseigner à Verdun en lycée agricole. Jolie est avec lui et ils mettent à profit leur année saumuroise : elle a 6 ans et ils se présentent au Lion avec succès. Ils sont vice-champions du monde à 6 ans et 8e à 7 ans. Six ans se passent au lycée agricole où Matthieu se fait une expérience enrichissante. L’ENE ouvre des postes, notamment en complet, Matthieu se présente, il est reçu.


En 2007, il arrive professeur à l’ENE, rentre à l’Ecurie de complet et au Cadre noir. Après son année de formation, il revêt l’habit noir et se consacre attentivement aux deux institutions, au final inséparables. Il insiste sur le fait que les chevaux du Cadre sont préparés comme les chevaux de sport à la demande du Maître de Manège, Fabien Godelle (ils vont en trotting, les Sauteurs font de la mise en souffle, travaillent sur les barres). De plus, les galas, pour lui, sont réellement complémentaires de sa carrière de sportif : ils lui permettent de travailler la gestion de son stress. Mais, inversement, le travail des Sauteurs prépare à la compétition : l’intensité du galop est presque celle d’un cross, tout comme une grosse croupade s’encaisse quasi comme le saut d’un gros contre-bas. Le Cadre noir lui apprend aussi à travailler pour un collectif et crée au final un esprit d’équipe et d’émulation.


Dans les premiers chevaux qui lui sont affectés, on trouve Safran du Chanois qui était destiné au Cadre, et qui est acheté à Rosières. Mais Matthieu avait eu son propre frère, Nelumbo, qu’il avait fait acquérir pour le lycée agricole de Verdun et connaît la souche : Safran et Nelumbo sont d’ailleurs les propres frères d’Ocarina, le cheval de Donatien Schauly (l’éleveuse a fait huit fois le même croisement avec sa jument Galaxie). Fabien Godelle, responsable des Sauteurs, avait sélectionné Safran, à la base, pour en faire un Sauteur. Mais Matthieu qui s’en occupe dès ses trois ans, le sort en complet dès ses quatre ans, avec l’accord du Maître de manège. Le cheval révèle ses qualités à quatre, cinq, six ans, où il enchaîne les bonnes performances. Il est alors réorienté vers une carrière sportive avec le succès que l’on connaît aujourd’hui. Toumim d’Olympe, Trouble-fête (respectivement 1er et 2e au championnat de France 7 ans 2014), Saga du Manaou et Unever sont annoncés comme la relève. Saga lui est confiée par Gildas Flament. Matthieu s’entend très vite avec cette anglo, très anglo qu’il préserve aujourd’hui et qui vient de remporter le CCI 2* du Pouget. Safran reste pour son cavalier le cheval ayant le plus de potentiel : c’est un remarquable « crosseur », très bon cheval d’extérieur doublé d’un bon sauteur, qui, à 8 ans, se classe régulièrement en Pro Elite. Il croit beaucoup, de toutes façons, dans ce piquet de chevaux.


Matthieu Vanlandeghem estime qu’il doit sa réussite actuelle, en grande partie, à Didier Dhennin. Il a été l’un des moteurs pour lui, dès sa formation. Le lien entre les deux hommes a été d’emblée très fort, car, même à Verdun, Matthieu rappelle qu’au besoin, il a toujours pu solliciter les conseils de Didier. Sur cette période, Matthieu confie d’ailleurs, au pied levé, un 4 ans qualifié pour la Finale à son mentor, Mistral. Et Didier est sacré champion de France avec ce produit de l’élevage Vanlandeghem (année où Didier Dhennin avait d’ailleurs remporté les 4 ans, les 5 ans et les 6 ans !). Lorsque Matthieu arrive à l’Ecole, il peut toujours compter sur Didier Dhennin qui l’a aussi parrainé lorsqu’il entre aspirant-écuyer. Par ailleurs, les cavaliers de l’écurie de complet, s’ils sont tous compétiteurs, s’entendent tous très bien, se regroupant dans une forme d’esprit d’équipe. Dans leur rang, Matthieu évoque aussi une bonne émulation, où ils peuvent partager une sorte de collaboration dans le travail de leur chevaux. Sur le plat, Matthieu explique se perfectionner avec Jean-Paul Largy (écurie de dressage) et sur les barres, avec François Fontaine.


L’Anjou est fondamental pour Matthieu Vanlandeghem. Il n’est pas natif, et il l’a découvert par Le Lion d’Angers et par sa formation d’instructeur. Ces deux versants lui ont montré que c’est un vrai vivier de cavaliers de concours complet. Historiquement, l’ENE et le Pôle de complet ont pour lui une grosse influence. L’Ecole offre des installations, mais aussi une culture à ses cavaliers de complet qui fait régner une ambiance toute particulière. Verrie lui permet, de plus, d’affiner la préparation physique de ses chevaux, mais lui offre aussi un terrain hors-normes pour la gymnastique. De plus, Le Lion qui vient d’organiser à nouveau des épreuves jeunes chevaux, a présenté une occasion exceptionnelle, pour tous, de courir sur un des plus beaux cross, même pour les jeunes qui n’étaient pas qualifiés pour les Mondiaux. Ce concours a donc été une très bonne formation pour les jeunes chevaux.


Visiblement, Matthieu Vanlandeghem représente aujourd’hui l’image du cavalier complet, du Cadre noir complet et du cavalier de complet. Jusqu’où ira-t-il ? Bonne chance à lui…


18/12/2014

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