- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Des solutions pour retrouver le dynamisme de notre secteur

De Philippe Prévost, «petit éleveur » et président des éleveurs de l’Ain, cette lettre adressée à Yves Chauvin, président de la SHF, à propos de la création des SHF régionales.

En tant qu’éleveur mais aussi président des éleveurs de l’Ain, j’ai quelques questions sur le projet de SHF régionale que vous voulez imposer en Auvergne Rhône Alpes en lieu et place de l’ASECRA. 

J’ai compris que le rôle de la maison mère de la filière équine était de rassembler, structurer et développer la filière équine sport. 

Les cycles classiques et libres sont d’excellents outils pour rassembler (propriétaires, éleveurs, cavaliers) et développer. Mais on sait aussi que ces circuits sont de plus en plus jugés trop onéreux par les utilisateurs et sont moins utilisés au profit des tournées espagnoles ou portugaises ou des épreuves FFE. 

Je subis comme les autres éleveurs ces augmentations de coûts (prix des engagements – primes perçues) et avec les autres éleveurs, il m’apparait prioritaire que la SHF travaille à des solutions pour concourir à retrouver le dynamisme de notre secteur. 

Comme d’autres, je pense que la discrimination chevaux selle français et étrangers n’est pas à la hauteur des ambitions que doit avoir la filière équine française. 

La SHF anime les circuits jeunes chevaux et les associations locales et régionales animent...les éleveurs. 

En Auvergne Rhône Alpes, nous avons l’ASECRA : membre fondateur du Conseil de la Filière Cheval Rhône- Alpes, elle fédère les syndicats d’élevage et associations d’éleveurs de toutes races d’équidés de la région. L’ASECRA est affiliée au plan national à la FNC, la SHF, le SBSF et la SFET. Nous sommes très attachés à cette vision œcuménique des équidés : sport, trait, poney, âne, cheval de sport, cheval de course. Nous nous enrichissons mutuellement et les politiques régionaux apprécient l’unicité de la représentation des activités chevalines. Pour le sport, l’ASECRA est l’organisme créateur et organisateur des Equita Ventes et du Top Sire, entre autres. 

L’ASECRA s’est proposé de porter le projet de la SHF régionale (économie, lisibilité et simplicité) et a essuyé votre refus catégorique. 

Alors mes questions sont les suivantes : 

• Y a-t-il des discussions avec la FFE pour la mise en commun d’outils pour une diminution des coûts des circuits SHF? 

• Y a-t-il des discussions avec les stud books des chevaux « étrangers » pour une participation à la dotation ? 

• A l’heure des recherche de fonds et d’économies, est-il prioritaire de dépenser de l’argent dans ce projet de SHF régionales (rachat du site d’engagement de FCS, recrutement d’un ingénieur de haut niveau, dépôts de statuts...) ? y a-t-il eu une concertation avec les représentants des éleveurs ? 

• Pour quelle raison voulez-vous la disparition de l’ASECRA ? voulez-vous remplacer toutes les associations d’éleveurs en France par les SHF régionales ? 

• Il y a le fond et il y a la forme : pensez-vous rassembler et motiver les bonnes volontés en aboyant publiquement sur un président d’association et en invectivant tout aussi publiquement un de vos salariés ? Je pense que ce n’est pas digne de votre responsabilité d’homme public. 

Vous avez fait un travail formidable au Stud Book Selle Français : j’attends que vous retrouviez votre calme et que vous puissiez faire un travail tout aussi formidable pour la SHF. 

A ce jour, on est loin du compte.

SHF régionale : dans le flou 

Le message a du mal à passer et l’idée des SHF régionales est loin de faire l’unanimité. Pourquoi vouloir ajouter une nouvelle couche à ce mille feuille déjà compliqué de la filière équine ? La Bretagne a dit non. Jean-Pierre Texier qui défendait cette idée n’a pas été suivi par les éleveurs bretons qui tiennent à leurs représentations en place.  Jean Hémonic qui lui succède à la présidence de la Fedeb est clair : « avant de supprimer, il faut bâtir. La Fedeb fédère cinq associations départementales dont elle est l’émanation. Le courant vient du bas pour remonter au sommet et non l’inverse ». Ni information ni concertation à ce sujet pour le moment à part quelques apartés pendant la Grande semaine à Fontainebleau. Il en faudra plus pour convaincre. Le souci majeur des éleveurs et des cavaliers n’est pas là, il est, comme le fait remarquer Philippe Prévost, dans la flambée des coûts de la valorisation et dans l’effondrement des primes.

E. R.

06/10/2016

Actualités régionales