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CIR : Saint-Lô à l’heure de la génétique européenne

NHS Saint-Lô (50) 8-17 août 577 parcours du cycle classique ont été déroulés sur la carrière du CPE, sous des cieux peu cléments mais sur les tracés éducatifs de Jean-Paul LepetitUltime étape avant la finale bellifontaine du 30 août au 7 septembre, le Normandie Photo 1 sur 3
Horse Show accueillait du lundi 11 au mercredi 13 août l’interrégional des 5, 6 et 7 ans. Dernière possibilité donc pour les uns de confirmer un début de saison porteur d’espoirs et pour les autres d’atteindre les barres de qualification*. Au programme : huit épreuves sous la présidence de Jean-Claude Bouard et sur les tracés éducatifs de Jean-Paul Lepetit.

577 parcours (non comprises les épreuves du cycle libre) ont été déroulés sur la carrière du CPE, sous des cieux peu cléments. Parmi le public, quelques uns des négociants européens les plus prestigieux. L’occasion de voir évoluer nombre de fines cravaches de l’hexagone, voire quelques pointures internationales : Florian et Reynald Angot, Robert Breul, Alexis Gautier, Laurent Goffinet, Pénélope Leprévost, Jean-Luc Dufour, Vincent Ferey, Eric Fevrier, Gregoire Hercelin, Delphine Perez, Bertrand et Hubert Pignolet, Franck Schillewaert ou encore Emmanuel Vincent.

Du côté de la génétique, du lourd également avec la présence, dans les souches maternelles, de Roxane de Gruchy, Pavlova des Malais, Capucine d’Elle, Fragance de Chalus et quelques autres.

Du côté des pères, belle régularité des productions de Quidam de Revel (67,86 %) et Quick Star (63,33 %), en tête des meilleurs pères avec 19 sans-faute. Ils devancent les Semilly, Diamant (18 sans-faute, 59,26 % de réussite) et Le Tot (16 / 53,57 %), puis Kannan (14 / 46,67%). Suivent à bonne distance Helios de la Cour II (9 / 90 %) et avec 7 parcours les nationaux Rosire (50 %) et Verdi (43,75 %).

Du côté des pères de mères, Muguet du Manoir*HN fait de la résistance avec 15 sans-faute. Il précède Narcos II (14) qui s’affirme dans ce rôle et Jalisco B (10). Un dernier coup d’œil dans le rétroviseur pour constater l’hégémonie de la génétique étrangère qui s’impose sur les podiums des trois catégories d’âges.

5 ans : une histoire belge

Les 87 filles foulèrent les premières la piste de la carrière Uriel. Près des deux tiers (56) sont parvenues à boucler leur premier tour sans encombre. Elles étaient un peu moins nombreuses le lendemain : 30,61 %.

Chez les entiers et les hongres, 80 partants (81 puis 76) pour un taux de réussite de 55,55 % à l’issue du premier parcours - ?« roulant » voire facile dixit le chef de piste -, très sévèrement revu à la baisse le lendemain (32,89 %) sur un tour qui faisait appel à davantage de maitrise du rythme et de la direction.

Au total, 48 doubles sans-faute (28 juments, 6 hongres, 14 entiers) et le titre suprême pour Taran de la Pomme, un entier né en Normandie chez Geert Baertsoen à Le Pin (61) mais approuvé en Belgique au sBs. Si son géniteur Tolano van het Riethof est peu connu, sa mère Ta Belle Vab Sombeke (Chin Chin Holst) est en revanche sortie en CSI (1,50 m) avec Jos Lansink et compte déjà trois produits agréés outre-Quievrain, dont A Pikachu de Muze, le champion du Monde des 6 ans en 2006, hélas récemment disparu.

Taran de la Pomme s’est imposé par ses gains au terme d’un double sans-faute couronnant un excellent début de saison (18 sans-faute sur 20 parcours, près de 2 300 € de gains) et comptera au nombre des favoris à Fontainebleau. Confié cette année à Tony Hanquinquant, le cavalier qui ‘‘monte’’, Taran de la Pomme devrait évoluer à 6 ans sous la selle de Patrice Delaveau.

La seconde et championne des juments est Pluma Normande, une fille de Jivaro du Rouet née dans le Calvados chez Roland Cotentin et préparée par Luc Couteaudier. L’émule de Franck Schillewaert, vainqueur l’an dernier à Fontainebleau du championnat des 4 ans (avec Polennta de Grandry) et des 5 ans (avec Organdie Celco), démontrait une nouvelle fois l’étendue de son talent en plaçant également Poughkeepsie Jolly (Calvaro Holst ) sur la 3e marche. Ces trois-là se retrouveront fin octobre à Equita’Lyon pour la finale 2008 des CIR.

6 ans : Pomme, Pomme, Pomme...

102 chevaux, tous sexes confondus, étaient au départ de la première épreuve où la moitié réalisait un sans-faute. Le second tour au chrono et qui faisait office de finale opéra une sélection plus marquée : 35 partants sur 94 (37,24%) s’en sortirent sans encombre. Au terme d’une épreuve d’un très bon niveau, disputée sur un parcours bien dosé comportant une rivière et un triple qui causèrent quelques tracas et qui vit longtemps Frank Hériveaux et Oudjda des Malais (Kannan KWPN), partis parmi les premiers, faire figure de vainqueurs, c’est finalement Sauterelle de la Pomme qui permit au Haras de Geert Baertsoen de l’emporter. Dernière à s’élancer sous la selle de Patrice Delaveau, elle s’imposa sans coup férir, inscrivant son nom au palmarès à la suite de Nais de la Pomme (Darco BWP), lauréate l’an dernier. Le championnat couronnant les meilleurs temps de cette épreuve parmi les doubles sans-faute, ce sont Océane de Tatihou (Mozart des Hayettes sbs) pilotée par Simon Duquesne et Organdie de Grandry (Gipsy de St-Martin) pilotée par Reynald Angot qui s’octroient les deux accessits et donc les derniers passeports pour Equita’Lyon.

7 ans : Nénuphar’Jac, les ‘‘Elle’’ et l’ombre de Cumano

Grand moment de sport que cette finale des 7 ans... et d’émotion puisqu’elle honorait la mémoire de l’homme de cheval que fut notre confrère Pierre Massieu, dont l’absence se fit davantage encore ressentir durant ce NHS à tous ceux qui avaient l’habitude de le côtoyer. Son épouse Geneviève et son fils ont remis le trophée au lauréat des 25 partants.

Dès vendredi, Pénélope Leprevost et le bien nommé Unique KWPN (Lester KWPN) avaient mis la pression en s’imposant dans l’épreuve préliminaire. Dans la finale, au terme d’un premier tour parsemé d’embûches, seuls huit couples parvinrent à s’extraire. Premier à s’élancer avec Niagara d’Elle (Quick Star), Bertrand Pignolet ne parvint pas parfaitement à résoudre l’équation posée (4 pts). Guillaume Batillat et la prometteuse Noblesse d’Elle (Kannan KWPN) furent les premiers à trouver les clefs. Mais en 44’’15, il semblait y avoir encore de la place, ce que Thomas Rousseau et Nenuphar’Jac (Cumano Holst) démontrèrent illico en bouclant sans faute en 40’’28.

Personne n’est ensuite parvenu à déboulonner le jeune breton : ni Bertrand Pignolet avec Native d’Elle (Cook du Midour) en 42’’46, ni Jean-Luc Dufour avec Nereïdes - elle aussi fille du géant gris Cumano et qui se montra la meilleure sur l’ensemble des deux journées -, pas plus que Lucie Janvier avec Nougat de Moyon (Diams du Grasset).

Signalons donc le joli résultat d’ensemble du Haras d’Elle : quatre produits dans les dix premiers, dont trois au barrage et deux sur le podium.

Daniel Sebire

(1) 5 ans : 1 030 € - 6 ans : 1 400 €

Tony Hanquinquant (5 ans) : « Taran de la Pomme est un cheval fantastique, avec une bonne tête et très concours. Il est sans cesse à l’écoute et met en confiance. Les deux seuls tours où il n’est pas sans faute cette année correspondent à ses débuts sur herbe. Il s’est très vite adapté et désormais excelle sur cette surface, comme il l’a démontré à Cabourg qui reste un terrain difficile. A Fontainebleau, je vise bien entendu les sans-faute, mais j’espère que Taran décrochera également une excellente note NEP ».

Patrice Delaveau (6 ans) : « Sauterelle et Naïs de la Pomme qui a remporté cette même épreuve l’an dernier sont deux juments très différentes, même si elles ont en commun d’être pratiques, faciles et franches. Je monte Sauterelle depuis le début de l’année et je l’avais un peu sortie à 5 ans, lorsque Tony Hanquinquant s’était blessé. Quant à Katchina, elle va bien. Elle est au repos durant un mois et je la sortirai à nouveau au RIDE de Deauville ».

Thomas Rousseau (7 ans) : « J’ai pris quelques risques sur le dernier obstacle, mais pour gagner il faut en prendre. Et quand ça marche, on est deux fois plus heureux. Nenuphar a un très gros potentiel et il est de plus ultra respectueux. A 9 ans, il devrait faire un super cheval de Grand Prix. Il n’est pas à vendre et il est possible que Bruno Rocuet, auquel il appartient depuis 4 ans, complète sa formation à partir de l’an prochain ».
20/08/2008

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