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« Santiago ! » (Episode 4) Maurice Tabac

(Résumé de l’épisode précédent : Maurice Tabac vient de quitter Nantes. Ses chevaux ont trouvé le rythme. Il lui reste 600 km à parcourir avant Saint- Jacques de Compostelle)Nous avons parcouru depuis notre départ (soit 20 jours) Photo 1 sur 1
: 440 kms.

Après Nantes, la Vendée approche, Montaigu, Surgères et Saint Jean d’Angely. Je ne saurais dire pourquoi mais j’attends cette dernière étape avec impatience. Les pélerins venant du nord s’y rassemblent et je pensais en rencontrer mais. personne !

Je suis hébergé chez un agriculteur, fou de vaches montbéliardes. J’ai un cours sur l’alimentation, la lactation, le taux butyreux et la génétique. Il m’offre son bureau chauffé pour la nuit équipé d’un distributeur automatique de soupe, de chocolat. Le paradis! Après la traite, j’installe mon couchage, une petite soupe, une pomme et au lit. Les chevaux sont dans un grand pré, ils ont eu leur grain. Pas de blessures, tout va bien !

Après m’être allongé, le vacarme commence! Tout d’abord, le refroidisseur du tank à lait, puis le cliquetis très bruyant des cornadis, le tank et ainsi de suite toute la nuit! Ce vacarme me maintient éveillé et m’offre le loisir de repenser à tout ce voyage. Combien de gens gentils et chaleureux, que de kilomètres déjà parcourus, je trouve que tout va trop vite et j’essaie de profiter au maximum de ces moments de liberté. Je suis assez fier de ce début. Lasco accélère et me rend la vie plus facile. Quant à l’organisation de Sanders, elle est royale (merci Arnaud).

Je veux visiter l’abbaye de Saint Jean d’Angely, sanctuaire du pèlerinage, et aller voir le vénérable Saint-Jean-Baptiste. Mais que nenni ! L’abbaye est fermée, il est près de midi et il me faut attendre la réouverture à 15h. Donc, je repars en direction de Saintes. Après-midi facile qui nous améne au château de l’Epinay, chez Monsieur le comte de Ternay. Très belle demeure restaurée après la révolution et transformée en haras, accueillant des chevaux de propriétaires.

En suivant en partie la rive de la Charente, nous arrivons le lendemain très tôt à Saintes. La ville est magnifique : l’Abbaye aux Dames fondée au XVème siècle par le comte d’Anjou, les arènes de l’église Saint-Eutrope et le séminaire. Très belle journée.

C’est satisfait que je rejoins les chevaux laissés au cloître, chez les sœurs qui louent des chambres aux pèlerins. Juste le temps de prendre une douche pour être présentable au dîner. Dans le réfectoire austère, avec quatre prêtres en retraite, dans un silence de cathédrale, nous mangeons la soupe. Pas un mot, nous n’entendons juste que des slup, slup, slup. Et ce n’est qu’au fromage qu’un prêtre réclame du vin pour la venue du pèlerin. Cet élixir de vie délie les langues et la discussion peut commencer. A la deuxième bouteille, nous nous connaissons depuis toujours. Et soudain à 19h45, comme une volée de moineaux, tout le monde se sépare car c’est la sacro sainte info télévisée.

Je quitte donc le réfectoire et je vais nourrir les chevaux avant de me coucher. Allongé sur le lit, je m’endors aux sons des psaumes de la chorale. Moment étrange, beau rêve assuré...

A 6h le lendemain : réveil, toilette, soins aux chevaux et petit déjeuner. Même ambiance que la veille, avant le vin. Dès 7h30, je suis fin prêt pour le départ. Les sœurs veulent une photo souvenir et je dois attendre deux heures devant la massive porte du séminaire pour le cliché tant attendu !

29/04/2010

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