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« Participer, c’est jouer pour de bon »

Arrivé le premier sur le terrain, il y reste jusqu’au dernier passage. A son poste de chef de piste, Vincent Mayoux jubile à peaufiner les parcours au fil des saisons. Durant cette pose hivernale qui lui laisse un peu de répit, il nous confie ses Photo 1 sur 1
impressions.

En 2007, Vincent Mayoux a passé entre 50 et 60 journées sur les terrains tous azimuts confondus. De quoi donner matière pour construire des lignes, des combinaisons, réviser ses concepts et se mettre au diapason sur les parcours nécessaires aux différents niveaux et catégories.

Cette activité de chef de piste a pris forme il y a une dizaine d’années et il s’affiche en N2 depuis trois saisons. Cette nomination ne l’empêche pas de trouver sa place à tous les niveaux Clubs ou Ponam, mais il privilégie toutefois le contexte Pro ou les épreuves poneys C ou D.

« Intervenir sur les épreuves Clubs demande une réelle remise en question, intéressante certes qui représente un réel investissement. Le niveau est souvent hétéroclite et nous n’avons pas le droit à l’erreur. Etre chef de piste demande un vrai feeling. Il faut percevoir l’évolution au cœur des troupes et anticiper sur les faiblesses comme les progrès. Ce n’est pas toujours évident, ça bouge d’une région à l’autre ou d’une saison à la suivante. En Bourgogne ou en Auvergne, où je me rends souvent, je n’ai pas les mêmes repères selon les couples et les niveaux en présence. »

« Dans le Centre, le niveau est assurément élevé, confirme le technicien fédéral. On sent une réelle progression entre les bons chevaux présents et les cavaliers qui évoluent. Cela rend le système plus pointu ! Le CSO est en tête de liste des disciplines. Il faut convenir que tout coûte cher et les cavaliers tiennent aux résultats. Pierre de Coubertin et son essentiel principe de participer est loin dans les esprits. Aujourd’hui, participer, c’est jouer pour de?bon ! ».

Dans ce type d’activité, il faut savoir juguler avec les facéties du ciel, le pôle organisation et le matériel mis à disposition. « Les meilleurs souvenirs sont souvent évoqués sur des événements où l’équipe aime à se retrouver et l’ensemble des bénévoles fait véritablement cause commune. »

La saison 2008 commence dans quelques semaines. Le nouveau règlement va certainement provoquer quelques remous y compris sur les pistes. Vincent Mayoux n’est pas inquiet. Il compte même vérifier des points qu’il juge très positifs dans ce nouveau dispositif. « Il faut rester à l’écoute, voir sur le terrain comment vont évoluer le lot des cavaliers. Il va falloir véritablement faire la différence entre les pros et les amateurs, et répondre aux attentes des uns et des autres. »

Il est vrai qu’ils ne viennent pas pour les mêmes raisons. Le professionnel ne court pas pour rien, alors que l’amateur est là pour son loisir. De leurs côtés, les enseignants et les coaches attendent la progression de leurs élèves. « Remonter le niveau n’est pas toujours jouable, et contenter tout le monde relève parfois du défit, confirme le chef de piste. Il faut toutefois toujours chercher à positiver sans favoriser quiconque, ni dans le fond, ni dans la forme. Ce serait grave de devenir la bête noire des cavaliers. Il faut rester dans le coup, et pour cela, les stages de techniciens sont très salutaires. Voir et comprendre le travail de ses homologues permet ultérieurement de faire preuve de finesse et d’efficacité. En résumé, je suis chef de piste parce que j’aime ça et je compte bien le rester au fil des saisons à venir ».

Catherine Roux

Coup de Cœur. Vincent apprécie grandement le sentiment positif que donne une piste qui répond ‘‘pile poil’’ au lot de cavaliers présents, quand il tombe (avec un petit clin d’œil au facteur chance...) dans le quota escompté pour la remise des prix.

Coup de gueule. « Les cavaliers devraient se rendent compte de l’importance de la charge des organisateurs. Il faut les respecter en compagnie de ceux qui les entourent. Ce petit monde se donne un mal fou pour répondre aux impératifs. Ils rencontrent des galères et les choses ne sont pas toujours simples. Ils ne méritent pas la critique systématique dont ils font l’objet à bien des occasions. Un compliment par-ci par-là, ce serait bien et ça ne coûte pas cher... »

17/01/2008

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