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Une production déconnectée du marché...

4e Journée Référence Paris (75) 19 janvier Organisée par l'IFCE, l'Institut de l'Elevage les Chambres d'Agriculture et les Conseils des Chevaux, la 4e journée Reference (19 janvier) avait pour thème cette année l'optimisation des pratiques d'élevage. Photo 1 sur 2
Dans un premier temps la conjoncture en filière équine a été présentée sous différents angles. Xavier Dornier de l'IFCE a abordé les tendances de la filière en 2010. Un constat s'impose : la crise n'épargne pas la commercialisation des chevaux de courses (95 000 € soit - 17 % du prix des élites galop) et le marché du loisir. Le secteur du cheval de sport résiste avec une hausse du prix de vente des élites (25 000 € soit + 15 %). Ensuite, Bernard Morhain de l'Institut de l'Elevage a analysé les résultats 2007-2009 dans les exploitations du réseau équin. Celui-ci comprend 16 régions françaises et 250 exploitations volontaires. Les pensions, les centres équestres spécialisés mais aussi les structures combinant chevaux et élevage de bovins ou grandes cultures réalisent des excédents bruts d'exploitation supérieurs à ceux de l'élevage. Les pistes pour améliorer les marges sont de meilleures valorisations et ventes des produits et une réduction des charges. Bernard Pavie de l'Institut de l'Elevage a évoqué les coûts de production dans les élevages équins. Dans la méthode de calcul, trois stades de l'élevage sont pris en compte séparément : le poulain sevré, le poulain de un à trois ans et le cheval valorisé. « Les prix de vente sont souvent inférieurs aux prix de revient : dans un élevage de chevaux de sport par exemple, le coût de production d'un poulain de 2 ans est de 7 200 €, le prix de revient est de 5 810 € » a précisé Bernard Pavie au micro.
L'après-midi a notamment été consacré au marché du cheval. En région Rhône-Alpes une enquête a été menée auprès des acheteurs d'équidés afin mettre en adéquation l'offre et la demande. Selon Olivier Croze de l'IFCE Rhône-Alpes, la majorité des acquéreurs interrogés souhaite un achat encadré limitant ainsi les risques. Les conditions de vente, le conseil, les labels et le choix du circuit de commercialisation - avec un faible intérêt pour les ventes collectives - sont des critères jugés importants par les acheteurs.
Cette question du circuit de commercialisation des chevaux a été abordée par Christèle Couzy de l'Institut de l'Elevage. Les ventes aux enchères comme Fences, les présentations ventes classiques et les foires ont été passées au crible. Les deux premières rassemblent des chevaux haut de gamme voire d'élite alors que les foires sont plutôt du tout venant.
Les ventes de chevaux par le biais d'internet se développent mettant en avant des nouveaux concepts comme Cavalescence. Dans son intervention, Marie Casenave Péré de la FNC et gérante de la Sarl Cavalescence met d'entrée « les pieds dans le plat » : « Chevaux et poneys sont souvent mal présentés notamment lors du test en main. C'est le système D qui prévaut : père, mère ou sœur sont mis à contribution lors des ventes. Les éleveurs sont peu à l'aise dans les relations commerciales ». Voilà qui est dit. Expérimental sur trois ans, le projet Cavalescence s'est développé en Alsace, en Bourgogne et lors des deux derniers salons du Cheval de Villepinte. Les chevaux vendus sont des selles et pour les trois quarts des 6 ans ou moins. Seul hic de ce type de vente, le financement. Il y a certes le fond Eperon, les frais d'inscriptions - 180 € par équidé et 150 € si l'éleveur adhère à une association de race - et les commissions sur les ventes (10 %) mais ce sont les associations d'éleveurs qui co-organisent les ventes en région et qui dit association dit besoin de subventions publiques attribuées au compte-goutte en ces temps de crise.
Alors que le ministère de l'agriculture annonce pour cette année des baisses drastiques des subventions, selon Christèle Couzy les acteurs de la filière équine doivent se poser une question essentielle : quel type de cheval produire. « Nous sommes à la limite d'un bouleversement. Aujourd'hui les acheteurs ne cherchent pas forcément des chevaux performants mais polyvalents. Les éleveurs doivent produire des chevaux adaptés aux marchés. Il faut une réflexion collective ». 

Florence Robillard


Un ouvrage pour mieux connaître l'économie de la filière équine

Lors de la 4e édition de la journée REFErences* le mercredi 19 janvier, les participants ont pu découvrir les derniers résultats économiques de la filière équine.
A cette occasion, a été présenté le nouvel ouvrage édité par les Haras nationaux dans le cadre du réseau REFErences : Panorama économique de la filière équine.

Une filière qui sort de l'ombre

Premier du genre, cet ouvrage s'adresse à toute personne souhaitant acquérir une vision globale de la filière équine en France et disposer de données objectives sur ses activités et ses entreprises. Depuis 2006, chercheurs et ingénieurs de la filière agricole et équine se sont regroupés au sein du réseau REFErences. Depuis, ils ont enquêté, collecté des données, modélisé et étudié d'un point de vue scientifique les différents domaines macro et microéconomiques de la filière cheval. Cet ouvrage collectif est le fruit de leur travail.

Des emplois en croissance qui se diversifient

La filière équine génère environ 38 900 emplois agricoles et 32 800 ETP non agricoles en 2008, des chiffres en croissance régulière. Les salariés agricoles sont plutôt jeunes (30 ans en moyenne). Les centres équestres emploient plus de 60 % de femmes contre 33 % dans le domaine des courses. Par ailleurs, environ 1/3 de l'effectif est renouvelé chaque année. Les activités non agricoles concernent celles au contact du cheval (3 750 ETP), les organismes de la filière (plus de 6 000 ETP) et les entreprises dont une part de l'activité est générée par le cheval (22 000 ETP).

Plus de 80 000 épreuves sportives et 150 000 chevaux

En 2010, la Fédération française d'équitation (3e fédération sportive française après le foot et le tennis en 2010) a enregistré plus de 52 000 épreuves organisées sur le circuit club et plus de 23 000 épreuves sur les circuits amateur et « pro ». Les épreuves de formation pour les jeunes chevaux organisées par la Société Hippique Française représentent plus de 7 800 épreuves. Environ 150 000 chevaux différents ont participé à ces épreuves, la plupart concernant la discipline du saut d'obstacles (70 %). Les régions les plus actives sont l'Ile-de-France, les Pays de la Loire et Rhône-Alpes.
Les centres équestres, de petites entreprises en développement, nécessitant un investissement initial important.
La France compte plus de 5 000 centres équestres, des entreprises en croissance régulière. Après quelques années de fonctionnement, un centre équestre comptant une clientèle de 150 cavaliers, une vingtaine d'équidés et 1,5 unité de main d'œuvre dégage environ 100 000 € de produits annuels. Après déduction des charges, principalement liées à l'entretien des équidés, il dispose de 44 000 € d'excédent pour dégager un revenu mais aussi rembourser ses annuités, l'investissement initial à neuf étant proche de 450 000 €.

Et encore plus d'infos à découvrir

L'ouvrage « Panorama économique de la filière équine », ainsi que le compte-rendu des présentations de la journée REFErences sont disponibles pour les médias sur demande au service presse. Les vidéos des conférences seront en ligne début mars sur le site www.haras-nationaux.fr. Enfin, un dossier spécial de la revue équ'idée sera consacré aux résultats du réseau REFErences.

*Réseau économique de la filière équine
10/02/2011

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