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Rio CSO : pluie d’or sur le sport équestre français

  • Sur le vif...
    Sur le vif...
Après la médaille d’Or par équipe en concours complet, la médaille d’argent en individuel de Astier Nicolas, toujours en complet, voilà la troisième médaille, d’Or à nouveau, pour l’équipe de France de saut d’obstacles, devant les Etats-Unis et l'Allemagne. Et comme on dit, jamais trois sans quatre ? La France est gloutonne cette année ! Que la victoire est belle ! Rendez-vous vendredi, pour la finale individuelle ! Décryptage, couple après couple, d’une victoire éclatante. L’Or olympique, comme si vous y étiez...

Les chevaux commencent à fatiguer, la chaleur est écrasante. Il est clair que cette finale ne va épargner personne. Le parcours dessiné par le chef de piste brésilien est lourd : fautif partout, avec de gros oxers, à plus d’1,70m, ce qui ne se fait qu’aux JO, un double de palanques très massif, et le dernier oxer à 1,80m qui va en piéger plus d’un... Le temps ne pardonne pas non plus : sur trente-huit cavaliers, lorsque Bosty s’élance, pour gagner et donner l’Or à la France, seuls neuf bouclent le parcours dans le temps imparti.

 

Premier cavalier

Dès le premier cavalier, on sait à quoi s’en tenir : des dix-huit partants en individuel, et non des moindres (Ben Maher signera un des 4 seuls sans-faute avec Tic Tac du Seigneur), seule Edwina Tops-Alexander boucle dans les temps (82’’), mais au prix d’une faute.

Des premiers cavaliers des quatre équipes en tête après leur sans-faute d’hier, seule une va réitérer son sans-faute, ce sont les Etats-Unis, avec le beau parcours maîtrisé de Kent Farrington et Voyeur, son Kwpn, même s’il prend un point de temps dépassé. Les trois autres vont fauter : le champion du monde à Caen Jeroen Dubbeldam et Zenith va étrangement fauter sur le premier obstacle, et prendra un point de temps. La pression ? Le Brésilien Eduardo Menezes et Quintol sera dans les temps, mais au prix d’une barre, juste après le triple, peut-être par excès de confiance. Christian Ahlmann, l’Allemand N°1 mondial, et Taloubet Z, le fils de Galoubet A, part très vite, l’étalon dans une soumission toute de légèreté, mais inexplicablement ce sera la première du double de  palanques, très impressionnant il est vrai, qui vont les faire fauter.

Philippe Rozier, lui, va dérouler un parcours parfait, après un début difficile, où ils semblent peiner à trouver leur rythme. Rahotep fait montre d’une force formidable, et réussir le sans-faute ! Seul un point de temps dépassé va les sanctionner. La France est à deux points, juste derrière les Etats-Unis, à un point !

 

Deuxième cavalier

Les Etats-Unis vont perdre leur place de leader avec leur deuxième cavalier, une cavalière en fait, puisque Lucy Davis et son sBs Barron ne peuvent éviter la faute, 4 points pour les Cow-boys... Le Néerlandais Maikel Van der Vleuten va réaliser un très beau sans-faute avec Verdi, plus un point, les Pays-Bas totalisent 6 points. L’Allemagne s’effondre : après les 4 points de Christian Ahlmann, Meredith Michaels Beerbaum et Fibonnaci, son beau gris à qui elle parle durant le parcours pour l’encourager, fauteront sur le dernier obstacle... Allemagne, 9 points. Kevin Staut, lui, ne se laissera pas impressionner : le grand champion qu’il est va mener Reveur de Hurtebise à la victoire, et dans les temps, en souplesse, sans traîner, le couple va dominer son sujet. Après l’arrivée, Kevin lèvera le poing en signe de victoire. Kevin dira de son parcours, tout d’humilité : « C’était tout ce que je pouvais faire pour l’équipe, alors que j’ai couru tant de coupes des nations sans jamais vraiment performer cette année. Malgré les déboires qu’on a eus, c’est formidable ! Je suis très fier de faire partie de cette équipe ! ». La France est en Or, toujours à 2 points, le Brésil est à 4, les Etats-Unis à 5, les Hollandais à 6 points, le Canada à 8 points après le sans-faute magnifique de Tiffany Foster et l’étalon Aes Triple X III, l’Allemagne à 8 points.

 

Troisième cavalier

Bosty sait que s’il se permet un point de temps dépassé, sans-faute, la France est médaille d’Or. La France est à un point de la médaille d’Or. Enorme pression, mais Bosty est un cavalier hors du commun, champion d’Europe, chevronné, aux nerfs d’acier, au mental hors pair. La France tremble malgré tout... Tant de champions ont fauté sur ce parcours délicat. Et Sydney Une Prince est encore une jeune jument, sans trop d’expérience, cette fille de Baloubet du Rouet n’a que dix ans...Avant lui le Suédois Henrik Von Eckermann et Yajamila va fauter deux fois, dont sur le dernier obstacle. Si le jeune Suisse Martin Fuchs mène Clooney, le fils de Cornet Obolensky, avec beaucoup de subtilité, il ne pourra éviter la faute en sortie de triple. La Canadienne Amy Millar, la Fille de Ian Millar, dont c’est la première participation ax JO, et le Bwp Heros vont fauter trois fois... Pas Bosty. Avec Sydney il va se battre, sur chaque obstacle, parce que chaque obstacle pose question, la larguer, le nombre de foulées, la hauteur. Et Bosty et Sydney arrachent le sans-faute en Or à la force de leur Art et de leur volonté, donnant l’Or à la France.

Pénélope pleure. Elle ne devra pas repartir. Elle qui a eu le courage et l’audace de réaliser le plus important sans-faute de sa carrière de cavalière, avec Flora de Mariposa, magnifique et généreuse, traumatisée par sa chute de la veille, elle a pleinement gagné l’Or avec les trois autres couples. Elle ne sera pas à la finale individuelle, éliminée par sa chute, mais elle sera leur meilleur fan !

 

Quatrième cavalier

Superbes sans-faute successifs des deux Allemands Daniel Deusser/First Class, son Bwp fils de Balou du Rouet, et de Ludger Beerbaum/Casello, l’Allemagne restera à huit points et prend la médaille de bronze. Ce sont les Américains, qui ont été extraordinaires tout au long des Jeux, qui prendront l’Argent : ils vont totaliser 5 points grâce au sans-faute dans les temps du fantastique Mclain Ward et son sBs Azur, le fils de Thunder Van de Zuuthoeve.  Très belle médaille après le forfait, avant le départ, de Lizzie Madden, en difficulté avec Cortes C la journée d’hier.

C. Robert

 

17/08/2016

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