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Poneys : ils échappent à la morosité

Les poneys New-Forest : des poneys « clefs en mains »François Muller, président de l’AFPNF (Association française du poney New Forest) a démarré son activité d’éleveur de poneys New-Forest il y a 17 ans. Pour lui Photo 1 sur 5
le New Forest « ne connaît pas la crise », car c’est une race assez peu représentée, et il y a en face de vrais amateurs de la race; les poneys à vendre sont donc vendus. Le changement du marché que note M. Muller est que, là où des poneys se vendaient à 1 ou 2 ans, maintenant les acheteurs veulent plutôt des 4, 5 ou 6 ans tout prêts. La particularité de ce stud-books, géré par les Haras Nationaux, est son harmonisation avec les autres stud-books frères belges, hollandais, américain, etc., par rapport au exigences du stud-book anglais, berceau d’origine de la race. L’AFPNF en fait la promotion, assure, à travers son bulletin, la diffusion des nouvelles directives aux éleveurs, a établi une charte Qualité, assure son programme de sélection des étalons; un programme élevage est en cours. Rappelons que le National New Forest aura lieu le dimanche 23 août à partir de 8 h à Lamotte-Beuvron. Des réunions sont fréquentes pour harmoniser les réglements nationaux des différents stud-books avec le stud-book-mère, comme la réunion des 24 et 25 octobre en Angleterre à Christchurch, dans le Dorset, à laquelle participe bien sûr L’AFPNF. Bel exemple d’entente cordiale qui assure le sérieux de la pureté de la race.

Les poneys Connemara :

ils ont leurs inconditionnels


Les éleveurs de l’élevage du Pic dans le Limousin ont la particularité de vendre, des chevaux SF (1 poulinière) et des poneys Connemara (3 poulinières). Pour eux le marché a changé, mais n’a pas trop diminué leurs ventes en ce qui concerne les poneys : 80 % d’entre elles se font grâce à leur site internet, conçu très tôt et très vite bien référencé, même s’ils avouent que jusqu’au mois de mai rien ne s’est passé. Le marché du poney Connemara ne souffre pas parce qu’il a ses inconditionnels. Par contre la vente des chevaux SF leur pose problème; depuis un an seuls les très bons se vendent, les moyens plus personne n’en veut. Les acheteurs ont des exigences énormes : le cheval doit être prêt, avoir toutes les qualités, une visite véto parfaite. Bref, le crack. Ils ont expérimenté les ventes aux enchères mais n’y vont plus : pour un cheval de trois ans la préparation est trop dure.

Les Poneys Français de Selle : grâce à l’ouverture de leur studbook

Christian Morel est membre du conseil d’administration de L’ANPFS (Association nationale du poney français de selle). Eleveur de poneys français de selle, il ne sent pas trop la crise, sentiment que partagent beaucoup d’amis éleveurs de la race. Sa situation en Franche-Comté favorise ses ventes vers la Suisse. Mais plus généralement il constate une vraie demande de bons poneys de trois ans avec de bons papiers. Une autre raison selon lui est l’ouverture du stud-book des poneys de sport, qui eut lieu avant les stud-books de chevaux de selle. Les poneys très tôt ont anticipé et sont allés vers des croisements intéressants, alors que les chevaux faisaient plutôt dans le local « par facilité peut-être », dit-il.

Poneys Shetland :

l’avenir de la filière cheval


François Jung élève des poneys Shetland en Lorraine. Sur ses 20 hectares de pâturages, quelque 18 juments poulinières et 2 étalons vivent en liberté. Pour lui le marché va mieux qu’auparavant car il y a dix ans les clubs, ne pouvant s’offrir des Shetlands inscrits au stud-book (3 générations père-mère), achetaient de petits chevaux qu’ils appelaient Shetland. Aujourd’hui la clientèle a intégré cette spécificité et investit dans le poney de qualité. D’une manière générale il est persuadé que le poney Shetland est l’avenir de la filière cheval : « Un enfant mordu par son Shetland sera un client potentiel pour le marché du cheval. » Même s’il reconnaît que le passage du poney au cheval est une phase délicate, pour lui cette phase se gère facilement si le jeune est encadré par des professionnels ou des parents cavaliers.

Poneys Welsh :

le modèle est essentiel


Gilbert Chemla, fut éleveur normand (avec quelque 25 poulinières et 4 étalons) ; président de l’AFCPW (Association française du poney et Cob Welsh) c’est un passionné qui ne joue pas la langue de bois : « Je suis très « modèle »; que l’on reconnaisse une race de poney d’un coup d’œil. Avec trop de croisements on trouve des poneys qui ne valent plus rien C’est pour cela que sur notre grille de programme d’élevage le type vaut coefficient 5. Nous vendons beaucoup en Belgique parce qu’ils sont très férus de modèle et allures, mais également en Angleterre et Hollande ; sur les six premiers mois de l’année 76 poneys ont été vendus. Et 80 % de nos poneys partent pour le loisir. »

Leurs clients ? « Les parents aisés, qui veulent le meilleur pour leurs enfants. Et cette clientèle-là n’est pas prête de disparaître. » Donc, connaît pas la crise ? « Nous ne sommes pas touchés par cette frilosité dont tout le monde parle. Mais ce n’est pas pour autant tout rose. La vie d’un éleveur n’est pas facile. Avec mon épouse nous avons « joint les deux bouts » dans notre élevage, mais un éleveur aujourd’hui peut difficilement vivre de son élevage sans avoir un autre métier. » Un regret : « Le monde du cheval regarde celui des poneys d’un air dédaigneux. Pourquoi ? »
Carine Robert

21/08/2009

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