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Petrus et Mathieu, intouchables

CCE Le Lion d’Angers (49) 15-18 octobre L’échéance était de taille, mais rien ne résiste au couple Mathieu Lemoine/Pétrus de la Triballe. Il remporte le championnat du Monde des 6 ans. Du côté des 7 ans, la victoire est outre-Rhin avec Kaï Rüder et Saaten-Unions Charlie Photo 1 sur 4
Weld. Oslo Biats (Lando), vainqueur à 6 ans, confirme avec une 2e place.

En ayant agrémenté, cette saison, ses onze sorties de onze victoires, Pétrus de la Triballe (Sarastro-Be Bop de la Coquerie), un hongre exemplaire issu de l’élevage de Marie Kling partait en bonne position parmi les favoris. A l’issue du dressage, Mathieu Lemoine expliquait qu’il n’était pas si confiant que cela car sur le terrain du Lion d’Angers la donne est totalement différente des concours fréquentés jusqu’à présent. « Il y a beaucoup de monde, une carrière à proximité du village où il y a du mouvement en permanence, des obstacles très décorés et un environnement immense. Les jeunes chevaux peuvent réagir de manière différente. Ce n’a pas été le cas et Pétrus est sage comme une image. Il enregistre vite et il nous prouve qu’il lui en faut plus pour le troubler. Une merveille » précise-t-il tout sourire malgré une épaule encore douloureuse avec une clavicule fraîchement opérée. Le couple enregistre la meilleure prestation du dressage devançant l’Allemand Andréas Dibowski et Mighty Magic qui avait pris la tête le premier jour. La troisième place est occupée par Benoît Malandain et sa très chère Panaji de Sériphée qui réalise ici une prestation avec tout le sérieux qu’on lui connaît.

Sur le cross où 4680 mètres et 22 efforts attendaient les concurrents sur un terrain très sec malgré l’arrivée de l’automne, l’attention était de rigueur. Peu de changement toutefois dans la première partie du classement, Petrus tout comme Mighty Magic ou Panaji ou encore High Time de l’Anglais Graham Law ou Sir Medicott en compagnie de l’Allemand Franck Ostholt rentrent dans le temps et sans pénalité sur les difficultés. En définitive, l’ensemble de cet excellent lot de six ans, soit 42 engagés lors de cette édition parcourt la distance sans problème et passe sans souci les obstacles dont deux gués et quelques surprises de choix. La galoche du diable au fond d’une cuvette, le directionnel des pointes ou les lapins en sont quelques exemples. « Il fallait vraiment assurer » explique Mathieu Lemoine dès son arrivée. Mon premier passage avec Palme de Barbereau m’a donné des points de repère, c’est pratique pour peaufiner l’abord sur les combinaisons. J’ai monté Pétrus plus sereinement, mais j’ai fait attention aux éventuelles glissades ou aléas de parcours. Ce n’était peut-être pas un parcours aussi fluide que d’habitude, mais le cheval récupère bien ».

La visite vétérinaire du lendemain évince en effet très peu de chevaux alors que le CSO prévu en fin de matinée présageait quelques fautes possibles devant un parcours technique avec un temps imparti très court. Ce fut le cas pour Benoît Malandain/Panaji de Sériphée qui écopent d’une faute et du temps dépassé qui les relèguent de la 3e place provisoire à une 7e place définitive. Quatre points également pour l’Italien Emiliano Portale/Chaconne qui conserve la 4e place qui était la leur depuis les prémices de l’épreuve dont un cross déroulé avec beaucoup de précision. Sur le podium, Mathieu Lemoine et Pétrus de la Tribale empochent la victoire grâce à un ultime test sans faille alors que Andréas Dibowski et Mighty Magic sont pénalisés de quatre points de temps dépassé (qui ne modifient en rien la seconde place acquise en amont). Sur la troisième marche, un sans-faute bénéficie à Franck Ostholt et Sir Medicott, préalablement en 7e position au provisoire. De très bonnes perspectives pour tous ces cavaliers qui ont déjà en tête de venir courir l’an prochain en vue d’un Mondial plus élevé dans la hiérarchie sportive.
L’épreuve des sept ans a fait son boulot !

La belge Karin Donckers et Valentijn prenaient les devants au dressage avant d’être dépassés par l’Allemand Kaï Ruder et Saaten-Unions Charlie Weld qui totalisent trois points d’avance alors que William Fox-Pitt/Oslo (Lando-Hadj), vainqueur l’an passé obtenait la 5e position derrière Brook Staples dont c’était le retour depuis 2001 sur le site en compagnie de DHI Vitesse qui est à son avis son meilleur cheval pour venir courir le Lion. Le cross du samedi allait réserver quelques modifications dans le classement. L’ensemble des concurrents le jugeait délicat avec quelques obstacles de taille, en particulier sur la fin du parcours alors que les chevaux demandent à souffler pour boucler dans les temps. En effet, en particulier le Cottage du lion, l’obstacle 24 coûtera des refus à plusieurs couples en piste. C’est le cas de la Suédoise Linda Algotsson et Lilli Pop K, pourtant en 3e position au provisoire et qui écopent de vingt points plus du temps dépassé. Elle ne pourra remonter dans le classement malgré un sans-faute sur le CSO. Elle termine 27e. De leur côté, les leaders Kaï Ruder et Saaten, Brook Staples et DHI Vitesse ainsi que le favori William Fox-Pitt et Oslo engrangent avec maestria des parcours sans accroc et sans pénalité alors que Karin Donckers et Valentijn reculent de deux places pour du temps dépassé sur celui imparti de 9’’50n, alors que l’Allemande Sandra Auffarth et Opgun Louvo s’installent dans le peloton de tête grâce à un parcours parfait. William Fox-Pitt confirmait la bonne tenue de son SF Oslo à l’issue du cross : « Il sait tourner au plus juste mais j’avais peur de glisser à certains endroits. C’est un parcours très intéressant qui prépare déjà l’avenir. Je crois que le cheval n’a ressenti aucune difficulté sur ce tour sérieux qui comptait de multiples combinaisons parfois très délicates ».

Cette fois le cross et la visite vétérinaire laissaient quelques chevaux sur la touche en amont du CSO dont le couple Brook Staples et DHI Vitesse, second au provisoire. L’ultime test, pointu et rapide allait également faire des dommages. Ce fut le cas de Karin Donckers et Valentijn qui, avec deux fautes, rétrogradent en 9e position. En pole position, Kaï Ruder et Saaten-Unions Charlie Weld commettent une faute qui les laisse toutefois remporter la victoire grâce à l’avance inscrite dès le dressage. Sur la deuxième marche du podium William Fox-Pitt et Oslo confirment leur talent malgré deux points de temps dépassé. A son tour, Sandra Auffarth et Opgun Louvo (Shogoun/J’T’Adore), un autre selle français engagé sous selle étrangère dépassent d’un point le temps imparti mais viennent rafler la 3e place avec une parfaite remontée (7e au dressage) entre un cross sans incident et un sans faute au CSO. Les sept ans consacrent un Hanovrien à la tête de ce Mondial alors que le stud-Book Selle Français remporte le Trophée Mondial des races.
Catherine Roux

Le Mondial brèves

« Que voulez–vous que je vous dise, précisait Mathieu Lemoine lors de la conférence de presse. Je n’ai aucun reproche à faire à Petrus ». Si son nom évoque un grand cru, c’est également du bon pain ! « Il est sage, il a de belles allures au dressage. Sur le cross il va de l’avant sans se poser de problème, il est super. Quand vient le CSO il est respectueux. Et en plus, il est attachant. C’est dire si c’est un plaisir de faire équipe avec lui ».
Pétrus et son frère

L’élevage de Marie Kling, installé non loin d’Orléans et dont est issu le phénomène Petrus de la Triballe peut se féliciter également du résultat d’un autre produit parmi les sept ans en piste. En effet, Only You de la Triballe, frère utérin de Pétrus, hier monté par Mathieu Lemoine et aujourd’hui sous la selle d’Hervé Letheux réalise une prestation très honorable en prenant la dixième place au classement général après une saison qui a connu une nette progression. « Le cheval est plus calme aujourd’hui, explique son cavalier, et notre collaboration en piste devient très agréable. Il me donne l’occasion de revenir sur le devant de la scène ».

L’an passé, ils étaient un petit groupe au bord du terrain à pleurer de joie. Leur « frenchy horse », Oslo (Lando-Hadj) venait de remporter le Mondial des 6 ans. Ce dernier est en co-propriété parmi une quinzaine de propriétaires britanniques (sous l’appelation Fox-Pitt Eventing Partnership). Lors de cette édition, ils étaient tous fidèles au poste et vibraient pour leur élu, impatients de le voir prendre les devants. Le couple leur a réservé une très belle prestation en obtenant une seconde place au classement général. « A 6 ans, Oslo était très facile » précise William Fox-Pitt. « A 7, il est un peu distrait. Mais il évolue selon nos attentes, il l’a prouvé sur le cross. La fin du tour était très délicate dont l’obstacle du « Cottage du Lion » digne d’un *** étoiles et il s’en est très bien sorti ».

Le plus attentif des supporters est évidemment Philippe Brivois, le naisseur d’Oslo Biats. William le tient informé quasiment en live des résultats de son cheval à chaque sortie. « On ne reverra pas le cheval ici en 2010 mais j’irai, avec ma famille, en Angleterre sur une des grosses épreuves de 8 ans, William y tient absolument, c’est un ordre... ». Une dizaine de chevaux naissent chaque année à Belleme (61) dans les écuries de Philippe Brivois avec des origines CSO et Complet. Oslo a donné un sacré coup d’accélérateur à la réputation de l’affixe Biats. Un poulain de Lando (la saillie avait été offerte par Frédéric Neyrat l’an dernier) est attendu en 2010. Il sera le propre frère ou la propre soeur d’Oslo. Une demi-soeur d’Oslo est aussi pleine de Lando.

A l’issue de ce championnat, réservé aux 6 et 7 ans, le jeu des notes et des coéfficients permet à l’élevage français de remporter le trophée Mondial des races grâce aux prestations des cinq meilleurs chevaux au classement sous selle française et étrangère. Le Stud Book Selle Français obtient 150,80 points et devance le Stud Book Hanovrien (156,20) et le stud Book Holsteiner (180,60).
22/10/2009

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