Lummen : la France avec brio

tension était présente mais la sérénité aussi. Technique implacable, efficacité et forme exceptionnelles des chevaux ont mis sur le tapis les Belges qui menaient avec un score vierge la première manche alors que l’équipe de France sortait avec un total de 4 points : Pénélope Leprévost (4 points, une touchette de postérieur sur l’oxer de la dernière combinaison), Jean Marc Nicolas/ Modesto (4 points sur le vertical n°2), Kevin Staut/Kraque Boom (sans faute) et Timothée Anciaume/Lamm de Fétan (sans faute).

Les Belges à domicile jubilaient déjà, mais la partie était loin d’être finie. ?« J’avais déjà remarqué cela l’an dernier, l’équipe de France est souvent meilleure en seconde manche » affirme Laurent Elias qui connaît très bien ses troupes. La preuve, Pénélope repart en numéro un et signe un très beau sans faute, Philippe Lejeune et le puissant Vigo d’Arsouille effleurent l’ultime oxer qui tombe. La roue tourne, la France se retrouve maintenant à égalité avec la Belgique. Timothée Anciaume sort son arme fatale, un Lamm de Fétan volant qui termine une nouvelle fois sans faute. Pression à son comble quand Niels Bruynseels/ Aluna clôturent leur tour sans pénalité. Dernier à s’élancer Kevin ne doit pas craquer, mais pas de problème avec son Kraque de cheval et son sang- froid, il réitère un beau sans faute. Un barrage aura-t-il lieu entre la France et la Belgique ? La réponse est détenue par le champion du monde Jos Lansink en selle sur Spender S. Il monte fort la rivière et là sous les cris de désespoir du public belge, Spender S ne peut éviter la faute sur l’oxer suivant. Côté Français c’est l’explosion de joie. L’équipe de France est fière d’elle et savoure cet instant. « Cette victoire nous prouve que nous sommes dans le vrai. L’équipe est soudée et il y a une vraie motivation, un vrai plaisir de toujours faire bien. Cette jeune génération a acquis des repères et de la technique sur lesquels elle peut s’appuyer. Ils ont tous eu une bonne pression et connaissent de mieux en mieux leurs chevaux. J’avais déjà choisi cette équipe il y a deux mois. Nicolas Delmotte devait intégrer ce team mais après en avoir discuté avec lui j’ai préféré lui laisser encore quelques concours pour remettre Luccianno HN en route. J’ai donc décidé il y a quinze jours de prendre Modesto et Jean-Marc qui revenait de Birmingham où il avait bien tourné. Je souhaitais pour commencer cette saison créer une équipe jeune avec moins d’expérience que Bosty, Michel Robert ou Julien Epaillard afin de la lancer dans le bain avant La Baule. Je déciderai de l’équipe pour l’étape française à la fin de ce week-end. », conclut heureux avec un grand sourire Laurent Elias.

« Cette victoire est vraiment parfaite car elle s’est jouée à 4 points et elle s’est faite de belle manière. Nous avions de sacrés concurrents en face. Il faisait chaud et les chevaux baissaient un peu de pied à la fin du parcours mais tous nos chevaux n’ont pas eu ce problème car ils sont prêts. Cela va nous mettre en confiance pour les prochaines Coupes » explique Kevin qui privilégiera Kraque Boom pour courir les grosses Coupes des Nations et GP de La Baule, Saint Gall et Aix-la-Chapelle afin de le préparer physiquement pour les championnats d’Europe. La Belgique ne compte pas en rester là et a déjà prévenu les Français qu’elle viendrait prendre sa revanche à La Baule où elle était victorieuse l’an dernier. L’Irlande avec un total de 18 points se classe 3e devant l’Espagne et la Suède. Après la Coupe Kevin Staut s’est vite reconcentré pour se classer 3e de l’épreuve à 1m50 avec Le Prestige St Lois et Pénélope Leprévost remportait le matin même l’épreuve de vitesse avec Karatina.

En confiance

Cette victoire tombait à point pour la Fédération Française d’Equitation dont le projet sportif a essuyé quelques critiques. « Nous avons tous la même volonté de faire du sport et d’arriver au haut niveau. On n’a jamais fait autant pour le sport qu’aujourd’hui. Néanmoins, il y a eu quelques petits problèmes de communication et des questions légitimes mais sur le fond du projet je suis tout à fait d’accord avec les idées de la fédération. Aujourd’hui je me sens bien au sein de cette équipe-là et cette victoire va nous mettre en confiance. Je suis heureux aujourd’hui de voir ces jeunes cavaliers motivés, avec des chevaux encore jeunes mais avec un fort potentiel. Ce que je souhaite, c’est que l’on continue dans ce système. Il faut continuer à détecter les cavaliers sur les ligues 2, car ils seront les piliers de l’équipe de France de demain et je suis persuadé que l’on peut former le double de cavaliers de cette qualité-là si on les accompagne depuis le départ.» explique Laurent Elias.

Jennifer Decamp