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L’Assemblée Générale de l’ADEP

Une réunion importante s’est tenue en ce beau jour de mars annonciateur du printemps. Malheureusement, même si le quorum était largement atteint, on peut regretter que la conjoncture n’incite pas davantage les éleveurs à se mobiliser, quels que Photo 1 sur 1
soient la crise et le désenchantement qu’elle engendre. Si la Parade des étalons avait fait cour pleine le 6 mars, malgré le vent glacé, ce ne fut pas le cas le samedi 20 mars; certes les étalons présentés étaient les mêmes, et les éleveurs les avaient déjà vus - mais pas les personnalités qui s’étaient déplacées. Et la réunion qui suivit fut des plus passionnantes, puisqu’elle posait sans excès de langue de bois les problèmes d’aujourd’hui et les solutions possibles. Il est vain d’espérer un retour en arrière. Chacun peut jeter un regard avec nostalgie vers les temps bienheureux des origines où se forgeait la race du SF, quand l’éleveur menait sa jument à la station des Haras Nationaux la plus proche, puis quand les grands élevages renommés se sont constitués. Mais à ce paradis presque perdu succède l’âge de fer : l’Etat se désengage, les coûts de production s’envolent, les acheteurs s’évaporent. Il est dommage que le jour où nous pouvions entendre et interroger le responsable au Ministère de l’Agriculture, le Président de la SHF, et M. Mussat, vice-président du Conseil Général, la salle ne se soit pas trouvée entièrement envahie. Une chaise vide n’est qu’une chaise.
La réforme

Charles de Certaines, Monsieur Cheval au Ministère de l’Agriculture, et Bruno Mellet, le Directeur de la SHF, , ont soutenu l’attention par des exposés sur les nouvelles structures telles que le GIP ou l’IFCE. Le « GIP France Haras présente une formule souple sur le plan juridique, géré par l’Etat, les professionnels et les collectivités territoriales ».

La réforme nécessaire est « un pari sur l’avenir ». Les missions du service public ont été redéfinies, axées sur l’identification, la gestion du système d’information par une base de données, le rôle d’observatoire économique, l’appui aux organismes de la filière et aux organisations régionales. Et l’élaboration de projets relève désormais des éleveurs, des associations, des élus. Les collectivités territoriales vont être associées mais « qui paie a droit à une voix ».

Quel avenir ?

De telles transformations soulèvent de graves inquiétudes. Que deviennent les personnels ? Et les structures existantes ?

Dans le domaine de l’étalonnage, un « lobby d’étalonniers veut la mort des Haras Nationaux », mais les éleveurs sont attachés aux HN, ce qui impose de ne pas renoncer à ce qui a fait notre histoire. En outre, que le Pin conserve ce rôle de centre d’élevage dynamique attire les touristes. Le cas du Centre technique de Bacqueville en Caux , moderne et efficace, et qui satisfaisait un certain nombre d’éleveurs de Haute Normandie, fut évoqué.

Au Haras du Pin, dont on parle beaucoup en France, bâtir un projet touristique, événementiel et sportif, nécessite des infrastructures pour organiser l’accueil des clients étrangers et des manifestations de haut niveau. Philippe Martin a souligné la chance extraordinaire que le Haras du Pin eut de « récupérer » Franck Lemestre. Le Pin peut et doit être un pôle attractif pour l’élevage et les éleveurs. Certains veulent réduire le Pin à un musée. Avec Patrick Mussat, Philippe Martin dit « Non et Non !»

Un vif hommage a été rendu aux agents du Haras, dont les qualités, la compétence, le dévouement ont été reconnus, eux qui ont manifesté dignement leurs inquiétudes le 6 mars.

Albert Hardy, propriétaire de l’Elevage du Theil, est intervenu sur l’économie du cheval de sport : le coût d’une jument à l’élevage est de 8 000 € par an; compte tenu des difficultés actuelles et la charge de trésorerie des invendus, il renonce donc pour cette année à faire saillir.

Que va devenir le patrimoine hippomobile et architectural ? Là encore, tout dépendra de l’investissement des uns et des autres au sein d’associations et par le biais du mécénat. Un début de réponse est apporté par J. P. Guerlain. Il expose les ambitions de la Société des Amis des Haras Nationaux, dont il est le président : doubler le nombre des adhérents, aujourd’hui 120, et multiplier les projets modestes et réalisables dans le cadre d’un vaste projet d’ensemble. La rénovation du clocheton de la chapelle du Pin, qui menaçait ruine, en est un exemple réussi.
Philippe Martin et la politique de l’ADEP

L’ADEP a quitté la FNSF il y a trois ans, considérant que cette structure était coûteuse et sans intérêt. « Il a fallu trois ans à l’Adecno pour s’en convaincre… soit, affirme Philippe Martin. Que l’Adecno veuille changer de nom, c’est son problème. », ajoutant « l’ADEP - résolument multiraciale et autonome - restera active aussi longtemps que les éleveurs de la Circonscription du Pin le souhaiteront. »

Une fois le rapport moral et le rapport financier approuvés, la réunion s’achève sur l’élection de trois membres du bureau, en remplacement de trois membres sortants. Albert Hardy, Chantal Trinh Van et Sabine Lecourt furent élus à bulletins secrets à l’unanimité.
Madeleine Bertiaux-Legrand

Tirage au sort lors de l’AG de l’Adep :

• Madeleine Legrand - Bon de 300€ à valoir sur une saillie au GFE

• Alexandre Patey - 1 saillie de l’étalon Esterel des Bois - monte naturelle appartenant à Sébastien Laforge

• Christophe Achenza - 1 saillie de l’étalon Sir Jag appartenant à Elevage d’Eglefin

• Otmar Beyer - ½ saillie de l’étalon Aligator Fontaineappartenant à Bernard Le Courtois

• Marie-Laure Rieutort - 1 saillie de l’étalon Solitaire appartenant à Christophe Achenza

• Béatrice Zwartzes - 1 saillie de l’étalon Conrad » en Frais appartenant au Haras de Hus

• Ghislaine Gigot - 1 saillie de l’étalon Crown Rhodonite appartenant à L’élevage Lutetia Arabians

• Moïse Tabu - 1 saillie de l’étalon Ready Boy des Forets appartenant à IFCE

• Benoit Le Moullec - 1 saillie de l’étalon Bleu Blanc Rouge

• Sabine Lecourt - 1 saillie de l’étalon Espoir du Prieure appartenant à l’Elevage d’Eglefin

15/04/2010

Actualités régionales